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2016
26 – Drôme

Montélimar – Zac de Maubec, les terrasses de Maubec (tranche 2b)

Opération préventive de diagnostic (2016)
Responsable d’opération : Jean-Marc Lurol

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Lurol J.-M. 2017 : Montélimar (Drôme, Auvergne-Rhône-Alpes) Zac de Maubec, les Terrasses de Maubec, tranche 2b, rapport de diagnostic, Bron, Inrap.

Texte intégral

1Localisé au sud-est de l’agglomération de Montélimar, le lieu-dit Maubec est un secteur en zone archéologique sensible, en raison de la présence de plusieurs sites attestés, comme une villa gallo-romaine vitivinicole (Lurol en cours) ou supposés (Bois 2010, p. 449). Aussi, le projet d’aménagement intitulé Zac de Maubec, les terrasses de Maubec tranche 2b et localisé chemin de Ravaly, a conduit le SRA à prescrire un diagnostic archéologique sur l’emprise foncière concernée par le projet (parcelles ZO 59p et ZP 91p).

2Ce diagnostic a révélé l’existence d’un contexte géo-morphologique et archéologique relativement riche, mais également complexe.

3Du point de vue géo-morphologique, douze ensembles sédimentaires ont été déterminés dans la stratigraphie de ce site. On retiendra que, dans l’emprise diagnostiquée, la surface du toit de la terrasse würmienne est irrégulière et entraîne une compartimentation paléotopographique. Il existe ainsi sur cet espace deux entités spatiales distinctes sur le plan de l’évolution des recouvrements sédimentaires.

4En partie occidentale de l’emprise (ensembles sédimentaires 1, 2, 3, 4, 5, 12), la terrasse constitue un haut fond et possède un recouvrement ancien, würmien, peu épais, plus ou moins affecté par une altération rubéfiante et fortement perturbé dans sa partie supérieure par les activités agricoles anciennes et surtout récentes (sous-solage). En partie orientale de l’emprise (ensembles sédimentaires 1, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12), la terrasse est surcreusée par un paléochenal longeant le pied de versant. Cette dépression a constitué un réceptacle naturel pour les formations de pente fini-pléistocènes et holocènes. Pour cette dernière période, l’impact anthropique sur le couple érosion/sédimentation n’est prégnant qu’à partir du Bronze final I, alors que des occupations plus anciennes (Bronze ancien, voire Néolithique) se sont manifestement développées sur le versant.

5Du point de vue archéologique, l’étude du sous-sol des parcelles ZP 901 et ZO 59 a révélé la présence de vestiges ou d’indices archéologiques qui attestent l’occupation, ou au moins la fréquentation, de ce site au cours de plusieurs périodes chronologiques : Néolithique, début du Bronze ancien, début du Bronze final, second âge du Fer, époques gallo-romaine et post-gallo-romaine. Dans l’ensemble, ces découvertes apparaissent assez discrètes. Elles sont peu nombreuses, peu ou mal conservées. Néanmoins, une partie d’entre elles constituent les premières traces de Préhistoire récente et de Protohistoire dans ce secteur du sud-est montilien, plus connu jusqu’à présent pour son occupation au cours de l’Antiquité. L’étude a montré également que les évolutions distinctes des recouvrements sédimentaires dans les parties occidentale et orientale du site ont influencé la taphonomie des vestiges.

6Pour la partie occidentale de l’emprise (parcelle ZP 901 et partie ouest de la parcelle ZO 59), qui occupe une surface plane au bas du versant, on peut procéder à plusieurs constats. Tout d’abord, les occupations se sont développées directement sur les recouvrements anciens et peu épais de la terrasse. Les témoins de ces occupations appartiennent quasiment tous à l’époque gallo-romaine ou plus rarement post-gallo-romaine. Préhistoire et Protohistoire sont ici des périodes absentes. Ensuite, il faut préciser que les vestiges rencontrés sur cet espace sont peu nombreux et correspondent tous à des ensembles fossoyés qui témoignent d’activités agraires : fossés (parcellaire, drainage), fosses (plantation), drain. Enfin, ces niveaux d’occupations ont été clairement perturbés, soit totalement, soit partiellement, par les activités agricoles anciennes ou récentes exercées sur ce secteur. Seules demeurent en place les parties profondes des ensembles fossoyés (fossés, fosses). Les parties supérieures et les niveaux de sol ont totalement disparu. La cote d’apparition de ces ensembles gallo-romains ou post-gallo-romains se situe entre 0,6 m et 0,9 m sous le sol actuel.

7Concernant les vestiges retrouvés dans ce contexte, la principale information est de constater que plusieurs fossés (Fo.5, Fo.39, Fo.49, Fo.50, peut-être Fo.45) suivent des orientations similaires qui s’intègrent dans une trame nord/17-20° est. On peut donc envisager sur cet espace l’existence d’un parcellaire, dont les orientations apparaissent bien différentes de celles du cadastre B d’Orange, présent sur ce secteur de Montélimar et orienté environ nord/5° est.

8Dans la partie orientale de l’emprise, c’est-à-dire dans la partie est de la parcelle ZO 59, localisée sur le bas de la pente du versant et traversée par un paléochenal ancien, on remarque que l’accumulation des sédiments issus du versant (colluvions) ainsi que la préservation des vestiges archéologiques ont été en partie favorisées. Ici, le contexte archéologique apparaît plus diversifié. Cependant, il faut aussi préciser que ces ensembles sédimentaires, probablement polyphasés, sont marqués par des phases érosives qui ont lessivé et déplacé les sols et leur contenu (artefacts) vers le bas des pentes.

9Dans ce secteur, les premiers témoins d’anthropisation du site semblent commencer au cours du Néolithique. Cette période apparaît très discrète ; elle est illustrée uniquement par de rares indices matériels, quelques fragments de céramique sans critères typologiques clairs et cinq pièces lithiques, difficiles à dater avec précision (Néolithique moyen ou final ?) et disséminés dans les ensembles sédimentaires 7 et 8 du site.

10La deuxième période d’occupation, datée du début du Bronze ancien, entre 2100-1900 av. J.‑C., est plus remarquable. Elle se matérialise par des lots de céramique retrouvés à l’intérieur de neuf sondages (30, 38, 45, 47, 51, 52, 56, 91, 92) dans les ensembles sédimentaires 7 (US 27) et huit d’US 27 (US 23, 25, 28, 32, 38) et par cinq structures fossoyées mise au jour dans les sondages 51 (Fs.31, Fs.65, TP.33, TP.66) et 52 (Fs.34). Parmi la céramique, il faut surtout évoquer la présence d’un fragment de petit gobelet à décor de lignes barbelées extrait de l’US 38 (sond 51) qui appartient à la phase récente du Campaniforme. Dans le reste du lot, les éléments typologiques sont quasiment absents. Cette occupation du début du Bronze ancien est clairement attestée sur le site. En revanche, aucun niveau de sol ne lui est associé : le mobilier est réparti de manière aléatoire dans les séquences sédimentaires 7 et 8. Ces sols ont vraisemblablement disparu lors des phases érosives qui ont lessivé les pentes du versant.

11La troisième période d’occupation du site se cale au début du Bronze final. Elle est attestée par de rares indices. Ces derniers se résument à une concentration de fragments de céramique retrouvés dans le sondage 29 (US 27 ; ensemble 7). Il faut préciser que ce mobilier, en l’absence d’indices typologiques, a été daté par l’identification des pâtes (J. Vital, information orale). Il s’agit donc d’une proposition de datation avancée avec prudence.

12La quatrième période d’occupation est essentiellement représentée par un fossé (Fo.41) mis en évidence dans le sondage 66 et duquel ont été extraits de nombreux fragments de céramique (46 tessons composant 5 NMI, nombre minimum d’individus) attribués au second âge du Fer, plus précisément à la période située entre la fin du ive s. et la fin iie s. av. J.‑C. D’autres indices de cette période ont été repérés à l’intérieur des lots de céramique non tournée extraits des sondages 66 (US 38), 40 (US 23) et 49 (US 30). Comme pour les périodes précédentes, les niveaux de sols associés ne semblent pas conservés.

13La cinquième période d’occupation est gallo-romaine. Dans cette partie du site, les indices sont rares. Ils se résument à la présence de deux tronçons de fossés, Fo.54 (sond. 86) et Fo.55 (sond. 90), orientés nord/5° est, et à des lots de céramique extraits de l’ensemble sédimentaire 9 du site représenté par l’US 20 (colluvions à texture sableuse), qui recouvre totalement les ensembles 7 et 8.

14Une sixième période peut être attribuée à l’époque historique au sens large, dans laquelle sont intégrés tous les vestiges post-protohistoire non datés.

Fig. 1 – Localisation de la zone de diagnostic sur le fond cadastral au 1/3 000

Fig. 1 – Localisation de la zone de diagnostic sur le fond cadastral au 1/3 000

DAO : P. Rigaud (Inrap).

Fig. 2 – Vase campaniforme

Fig. 2 – Vase campaniforme

Dessin : É. Néré (Inrap).

Fig. 3 – Céramique de l’âge du Fer

Fig. 3 – Céramique de l’âge du Fer

Dessins : É. Durand (Inrap).

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Bibliographie

Bois M., Conjard-Réthoré P., Planchon J. 2010 : Montélimar (198). Carte Archéologique de la Gaule 26, sous la responsabilité de Michel Provost, p. 444-449.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Localisation de la zone de diagnostic sur le fond cadastral au 1/3 000
Crédits DAO : P. Rigaud (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/94365/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 127k
Titre Fig. 2 – Vase campaniforme
Crédits Dessin : É. Néré (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/94365/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 36k
Titre Fig. 3 – Céramique de l’âge du Fer
Crédits Dessins : É. Durand (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/94365/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 87k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Jean-Marc Lurol, « Montélimar – Zac de Maubec, les terrasses de Maubec (tranche 2b) » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 01 mars 2021, consulté le 10 novembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/94365

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Auteur

Jean-Marc Lurol

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