1L’opération de diagnostic archéologique se compose de deux projets d’agrandissement, aux marges orientale et occidentale de la Zac de la Maladière, située en périphérie, à l’ouest du centre-ville de Bourgoin-Jallieu, dans les anciens marais.
2Les résultats de cette présente opération de diagnostic sont assez comparables à ceux de 2007 obtenus pour les interventions réalisées pour le complexe du Médipôle et de sa périphérie (Bleu 2007). En effet, on retrouve les mêmes phases d’occupation durant l’Antiquité, d’abandon du site durant tout le Moyen Age et, enfin, de réexploitation du marais à partir de l’époque moderne. Ce constat peut paraître assez logique, du fait de la proximité de ces deux opérations.
3Les vestiges protohistoriques du Bronze moyen concernent une dizaine de fosses circulaires ou trous de poteaux situés en bordure de la cuvette de l’ancien marais de Bourgoin. Ces creusements se détachent du dépôt de débordement lacustre. Ils pourraient également être associés à un paléosol, qu’on n’a pu précisément identifier, en raison des remontés d’eau de la nappe phréatique.
4Ce secteur marécageux est ensuite investi durant le Haut-Empire, afin de conquérir de nouvelles terres agricoles autour du viens de Bergusium. Un système de drainage assez dense et complexe (fig. 1), disposé en épis, ainsi que des fossés, sont creusés pour canaliser et contrôler l’écoulement des eaux du marais. Ces aménagements hydrauliques participent donc à un vaste programme de mise en valeur de cette zone marécageuse, en vue de son exploitation en terre agricole (Bernigaud 2012).
Fig. 1 – Système de drainage apparu dans le sondage 2
DAO : A. Colombier (Inrap).
5L’occupation antique du marais est également marquée par la présence d’une maçonnerie (fig. 2) dont on n’a pu comprendre l’organisation, en raison de sa localisation en bordure de l’emprise du projet. Néanmoins, cette construction semble se développer en limite d’emprise, en direction de l’actuelle rue Louis-Braille. Elle est en lien avec un niveau de sol relativement bien conservé, dans lequel s’ouvrent plusieurs structures en creux, que l’étude des fragments de céramique qu’elles recelaient a datées du iie-iiie s. apr. J.‑C. Une tombe animale de bovin découverte dans l’environnement de ces vestiges ainsi que l’aménagement de sol empierré avec deux zones de concentration charbonneuse relèvent d’activité particulières qui caractérisent un peu plus le site en habitat pérenne.
Fig. 2 – Les vestiges antiques apparus dans le sondage 22
DAO : A. Colombier (Inrap).
6Une longue phase d’abandon apparaît au Moyen Âge, durant laquelle la nature, dans le cas présent, le marais, reprend ses droits. Cette zone marécageuse est réinvestie à partir de l’époque moderne aux xviiie-xixe s., avec l’assèchement du marais par l’aménagement de nouveaux systèmes de drainage et la construction d’une nouvelle voie de circulation pour desservir les usines de filature et de tissage de la Grive.
Fig. 3 – Dépôt de crémation secondaire F8
Clichés et DAO : A. Colombier (Inrap).