1En 2016, nous avons poursuivi l’élaboration de l’ouvrage monographique sur la séquence de bergerie du Néolithique, tandis que, sur le terrain, nous avons fouillé les niveaux du Néolithique ancien et du Mésolithique dans deux secteurs de fouille adjacents (fig. 1).
Fig. 1 – Étendue des fouilles 2016
Échelle : 1/100.
DAO : C. Bernard.
2Dans ce secteur, les niveaux archéologiques ont été localement affectés par des apports d’éboulis ou par le lessivage lié aux intempéries. Ils comprenaient néanmoins une bonne part de constituants sédimentaires anthropiques (matière organique, cendres et charbons) et ils ont révélé des aménagements intentionnels : terrassement de l’éboulis et délimitation par des gros blocs calcaires d’un espace « domestique » avec foyer. Les restes fauniques étaient bien conservés et relativement abondants, alors que les artefacts se sont révélés très indigents : la céramique semble absente et les silex taillés rares. Quelques armatures de flèche tranchantes de type « Néolithique ancien méridional » (Cardial, Épicardial) et quelques microlamelles de cristal de roche permettent d’attribuer le niveau supérieur (décapage d39) à l’horizon du « Néolithique ancien sans céramique » (Nicod 2014). Dans les niveaux sous-jacents (décapages d40 à d43), l’association de rares éléments néolithiques (armatures tranchantes) et mésolithiques (trapèzes, microburins) renvoie pour sa part aux « ensembles mixtes », déjà individualisés il y a quelques années dans les secteurs adjacents et dont la réalité culturelle est des plus douteuses (Nicod et al. 2012) : fig. 2.
Fig. 2 – Secteur NR13-15 : armatures de flèche en silex provenant des décapages d39 et d40
Attribution culturelle : Néolithique ancien (1 à 7) et second Mésolithique (8).
Dessins : R. Picavet.
3Dans ce secteur central et bien abrité, nous avons retrouvé en planimétrie la même juxtaposition sédimentaire qu’en 2015, avec une zone très cendreuse, une zone plus organique et une zone caractérisée par des apports naturels d’éboulis. Le matériel archéologique mis au jour, très abondant, comprend essentiellement des industries en silex taillé et de restes de faune. Sur le plan culturel, deux niveaux ont été individualisés. Le niveau supérieur (décapage d152) montre une association d’industries lithiques du Second Mésolithique (trapèzes et lamelles Montbani) et du Premier Mésolithique (pointes à bord(s) abattu(s) et triangles scalènes) : fig. 3. Le niveau inférieur (décapage d153) livre pour sa part une industrie lithique beaucoup plus homogène, attribuable au Premier Mésolithique (lamelles et pointes à bord(s) abattu(s), triangles scalènes, petits grattoirs et petits nucléus).
Fig. 3 – Secteur NR16-21 : industrie lithique en silex
Armatures de flèches trapézoïdales (2 à 4, 6 à 8, 10 à 14, 16 à 18, 20 à 23), fragments de lamelles tronquées ou d’armatures de flèches trapézoïdales (1, 9, 15, 19) et micro grattoir (5) provenant des décapages d150Nx, d152 et d153. Attribution culturelle : second Mésolithique.
Dessins : R. Picavet.