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2015
73 – Savoie

Chambéry – Jardins familiaux, 10 rue Burdin

Opération préventive de diagnostic (2015)
Responsable d’opération : Grégoire Ayala
Notice rédigée avec Marie-Pierre Feuillet

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Texte intégral

1Le site de Lemenc est mentionné dans la Table de Peutinger comme une étape routière de la voie de Lyon à Milan et Rome ; des morceaux d’une statue en bronze de Mercure de taille supra-humaine ont été découverts au début du xixe s. près de l’église. En 867, l’empereur Lothaire remet la villa de Lémenc à son épouse Thiberge, en dédommagement de sa répudiation et, en 1016, cette même villa est donnée par le roi de Bourgogne Rodolphe III à sa femme Ermengarde. Les souverains l’offrent en 1029 à l’abbaye bénédictine lyonnaise d’Ainay, qui y fonde un prieuré-cure, paroisse-mère de Chambéry. La base d’une rotonde du xie s. subsiste dans la crypte de l’église reconstruite de 1490 à 1513.

2Le diagnostic a été suscité par la création de 40 jardins familiaux dans le pré du clos de l’ancien couvent de la Visitation de Lemenc, au pied de l’église et des bâtiments conventuels. La totalité des 4 386 m2 de l’emprise ont été explorés, avec quatorze sondages qui ont livré les vestiges structurés d’une occupation humaine débutant au Bas-Empire.

3La topographie du terrain n’a été que peu modifiée depuis l’Antiquité. À l’est du terrain, une couche de remblai contenant des débris de tegulae et de céramique, ainsi que de la faune, atteste la proximité d’une implantation gallo-romaine. De fait, au milieu de l’emprise, un sondage (S6) a livré les restes d’un mur d’orientation est-ouest, conservé sur trois assises, enfoui à 70 cm de profondeur et situé plus ou moins dans le prolongement de l’église.

4Mais c’est à une quarantaine de mètres, dans la partie méridionale du terrain, au pied de la terrasse de l’ancien cimetière, que les vestiges les plus importants ont été mis au jour.

5Un premier sondage (S2), devant le mur de soutènement, a livré un mur arasé séparant deux espaces aux sols de mortier de chaux jaunâtres. L’endroit pourrait avoir eu, par la suite, une vocation funéraire, comme en témoignent une sépulture avec tête du défunt à l’ouest et la présomption d’une autre tombe.

6Une quinzaine de mètres à l’est de ces structures, au droit du chevet de l’église du xve s., un autre sondage (S3), élargi en « fenêtre », a exhumé les vestiges d’une abside d’environ 6 m d’ouverture, conservée sur quelques dizaines de centimètres de hauteur. Elle est postérieure à un reste de mur nord-sud et à une nappe de galets où ont été trouvés une monnaie émise en 347-348, ainsi que quelques tessons de céramique du Bas-Empire. Sur cette abside, se greffe une absidiole en fer-à-cheval. Des débris de maçonnerie pourraient correspondre à une autre absidiole, au nord. La partie occidentale de l’édifice est complètement arasée, rendant son interprétation difficile. La plus vraisemblable est celle d’une église ou d’une chapelle du haut Moyen Âge, dotée de chapelles rayonnantes. Il est cependant impossible d’écarter complètement l’hypothèse qu’il s’agisse de la moitié d’un bâtiment de plan centré, à l’instar de la rotonde du xie s. située en amont.

7Cette opération, la première menée aux abords immédiats de l’église de Lemenc depuis le xixe s., a démontré pour la première fois l’existence d’un bâti antique au sommet de la colline et a, de plus, mis au jour un bâtiment du haut Moyen Âge jusqu’alors inconnu. Les fouilles n’ont pas été poursuivies, la profondeur d’enfouissement des vestiges étant suffisante pour les protéger de tout impact de la création ou de l’usage du jardin.

Fig. 1 – Plan des vestiges

Fig. 1 – Plan des vestiges

DAO : M.-P. Feuillet (SRA Rhône-Alpes).

Fig. 2 – L’abside

Fig. 2 – L’abside

Cliché : M.-P. Feuillet (SRA Rhône-Alpes).

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Plan des vestiges
Crédits DAO : M.-P. Feuillet (SRA Rhône-Alpes).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/98165/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 190k
Titre Fig. 2 – L’abside
Crédits Cliché : M.-P. Feuillet (SRA Rhône-Alpes).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/98165/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 474k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Grégoire Ayala, Marie-Pierre Feuillet, « Chambéry – Jardins familiaux, 10 rue Burdin » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 18 février 2021, consulté le 16 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/98165

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Auteur

Marie-Pierre Feuillet

Drac Rhône-Alpes (service régional de l’archéologie)

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Responsable d’opération

Grégoire Ayala

Inrap

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Droits d’auteur

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