1Implanté en périphérie occidentale du centre-bourg de Saint-Pierre-d’Albigny, le projet de construction d’un foyer d’accueil pour personnes handicapées concerne une superficie de 11 042 m2, aujourd’hui localisée dans le quart nord-est du domaine de Menjoud, établi autour d’une bâtisse du xviie s. transformée en couvent de l’ordre de la Visitation en 1957.
230 sondages, représentant une surface d’étude de 7 790 m2 (8,37 % de l’emprise du projet), ont été pratiqués selon une disposition en quinconce.
3La commune de Saint-Pierre-d’Albigny occupe le pied du versant sud-est du Massif subalpin des Bauges, en position dominante et en rive droite de l’Isère. Les parcelles diagnostiquées se caractérisent par une pente vers le sud/sud-ouest évoluant entre 6 et 12 %. Le sous-sol observé se compose de puissants dépôts éboulés, aperçus sur une épaisseur minimale de 2,74 m et constitués de graviers, galets et blocs émoussés à anguleux calcaires, pris dans une matrice brun-gris peu présente. C’est la surface du toit de cette couche qui détermine en grande partie la morphologie actuelle du terrain. Par la suite, lors d’une phase de relative stabilité et au cours d’une période holocène indéterminée, l’altération de ces dépôts a engendré la formation d’un sol peu fersiallitique. Cette altérite, ainsi que son encaissant, ont été postérieurement (Holocène supérieur ?) en partie tronqués, notamment par des ravines. Puis, des colluvions alimentées par l’altérite et/ou par les dépôts éboulés se sont accumulées dans les zones déprimées, notamment aux périodes subactuelles, avant la mise en place de la couche de terre végétale fermant cette stratigraphie.
4Très peu d’indices d’occupations transparaissent dans cette sédimentation, bien qu’il faille retenir, dans la terre végétale ainsi que dans certaines colluvions, la présence de rares fragments de tuiles, généralement émoussés, dont certains proviennent de tuile à rebord, peut-être de tegula. Si ce petit secteur n’est apparemment pas occupé durant l’Antiquité, période la mieux représentée d’un point de vue archéologique sur la commune de Saint-Pierre-d’Albigny, sa périphérie amont pourrait révéler des traces de fréquentations à vérifier ultérieurement.
5Force est néanmoins de constater l’absence de vestige antique ou médiéval, l’érosion naturelle des sols par colluvionnement nuisant de surcroît à la conservation des aménagements et des sols d’origine anthropique.
6Les structures mises au jour lors de ce diagnostic se concentrent dans un unique sondage, au sud et au centre de l’emprise étudiée. Il s’agit de cinq fosses et tranchées de drainage et/ou d’assainissement des terrains, fonctionnant en partie en puisard, d’une part en raison de leurs comblements consistant en une charge de galets et, d’autre part, du fait de leur localisation en bas de pente. L’un des remplissages livre un tesson de céramique de Dieulefit d’une production du xixe s.-début du xxe s. Le contexte de ces aménagements, couvrant au minimum 42 m2, participe de l’exploitation agricole du domaine de Menjoud, alors à usage d’habitation.