1En 2015, nous avons, d’une part, débuté le travail de publication de la séquence de bergerie du Néolithique, dont la fouille est aujourd’hui terminée, et, d’autre part, poursuivi sur le terrain la fouille des niveaux du Néolithique ancien et du second Mésolithique. Deux secteurs ont été fouillés sur une surface totale d’environ 33 m2.
2La fouille du secteur NR12-15 a permis de mettre au jour le prolongement des niveaux du « Néolithique ancien avec céramique », fouillés les années précédentes dans les secteurs adjacents. Sur le plan sédimentaire, nous avons mis en évidence un décaissement intentionnel de l’éboulis naturel par les Néolithiques, très certainement dans le but d’aplanir et d’étendre leur aire de vie. Les couches d’occupation, de nature cendro-charboneuse, ont livré un foyer en cuvette à pierres chauffées et un corpus matériel riche et diversifié qui suggère des installations de longue durée. L’outillage en silex, principalement réalisé sur un matériau gris foncé, comprend des grattoirs sur lame ou éclat, des lames et lamelles brutes ou retouchées, des perçoirs et de très nombreuses armatures de flèche tranchantes. Le débitage du quartz hyalin est également bien attesté, par la présence de cristaux entiers, de nucléus, d’éclats et de lamelles parfois retouchés. L’industrie osseuse est représentée par des poinçons sur métapode de petit capriné, et la parure par quelques perles discoïdes en coquillage marin. Les céramiques sont extrêmement rares dans ces niveaux. Sur le plan des affinités culturelles, ces occupations renvoient à la sphère du Néolithique ancien méridional (Cardial et Épicardial).
3Dans le secteur adjacent NR16-21, localisé dans la partie centrale et bien abritée du gisement, la fouille des niveaux du second Mésolithique a permis de confirmer la superposition de deux horizons castelnoviens, séparés par un dépôt limono-sableux mis en place vraisemblablement par ruissellement. Nous avons observé en planimétrie la juxtaposition d’une zone très cendreuse comprenant un foyer en cuvette, d’une zone plus organique riche en mobilier et d’une zone plus pauvre caractérisée par des apports naturels d’éboulis. Le débitage du silex, réalisé par percussion indirecte ou pression, est orienté vers la production de lamelles régulières à deux ou trois pans. Ces dernières ont ensuite été retouchées latéralement (lamelles Montbani), ou débitées par la technique du microburin pour fabriquer des armatures de flèche trapézoïdales, le plus souvent de forme symétrique.