Communes de Cros-de-Géorand, Sainte-Eulalie et Le Béage
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Année de l'opération :
2015Numéro d’opération :
2211750Sujets :
architecture, édifice, habitat, habitat rupestre, abri sous roche, hydraulique, bief, barrage, canal, technologie, artisanat, artisanat alimentaire, meunerie, moulin, moulin à eau, roche, roche sédimentaire, roche détritique, grès (roche), cadastre, parcellaire, construction, assemblage, pierre sèche, pastoralisme, voirie, céramique médiévale, céramique moderne, château-fort, motte, céramique non tournée, roche siliceuse, silex, enceinteLieux :
France métropolitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Département de l'Ardèche, Cros-de-Géorand, Sainte-Eulalie (Ardèche), Le BéageChronologie :
Préhistoire, Néolithique, Protohistoire, époque médiévale, Haut Moyen Âge, Bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaineNature de l'opération :
prospection inventaireNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Université Jean-Monnet
Texte intégral
1Une opération de prospection inventaire a été conduite en 2015 sur la commune du Cros-de-Géorand (massif du Mézenc). Cette opération s’ancre dans un contexte scientifique de recherche pluridisciplinaire, associant archéologues, géographes et spécialistes des paléoenvironnements dans les milieux de moyenne montagne du sud-est du Massif central (PCR habitat fortifié, projets WRACC et AGES) et d’un travail universitaire (thèse en cours : A.-M. Dendievel). La prospection inventaire menée au Cros-de-Géorand avait pour objectif de recenser les indices d’occupation de manière diachronique, du Mésolithique au Moyen Âge. Elle a également pu être élargie ponctuellement à des parcelles situées sur les communes limitrophes de Sainte-Eulalie (Andéol) et du Béage (Verden, L’Arbre). Au total, l’opération 2015 a permis de prospecter 40 parcelles (environ 0,31 km2 au total) et, bien que la majorité des parcelles soient sous forêt ou en pâtures, 25 parcelles (soit 64 %) ont livré des vestiges ou du mobilier archéologique.
2Axée sur la recherche le long des cours d’eau, cette opération a apporté de nouveaux indices d’aménagement hydrauliques. Selon nos premières observations, ces aménagements sont d’origine médiévale ou moderne à La Chapelle (canal de Sagnemorte), au Moulin d’Haon (bief et moulin[s]) et à Andéol (deux barrages et deux canaux). Une autre série remonte aux xixe-xxe s. : à La Grangette (barrage), à La Vestide (deux canaux et un possible fragment de meule en grès), au Mas de Roux/La Grande Coste (un bief et deux moulins échelonnés) et au Moulin d’Haon, ce dernier ayant fait l’objet d’un ré-aménagement tardif (un bief et un moulin). Ces aménagements, transportant l’eau vers des moulins, des champs (irrigation) ou à destination de petites structures de rétention d’eau destinées à l’élevage, témoignent de la dynamique de production agricole dans le sud du massif du Mézenc depuis le Moyen Âge.
3Trois abris sous roche ont été identifiés sous les falaises basaltiques de La Grangette. Orientés au nord, mais protégés des vents d’ouest et des congères de neige, ces abris pourraient correspondre à des sites potentiels, occupés de manière saisonnière (hauteur actuelle variant de 0,55 m à 1,05 m et profondeur comprise entre 2 et 3,9 m). Aucun mobilier archéologique n’a pu être observé en prospection mais de plus amples investigations sont nécessaires pour vérifier la stratigraphie de ces sites potentiels.
4Du mobilier céramique a été mis au jour à plusieurs reprises. Les parcelles de bord de rivière des Trémoulèdes, du Moulin d’Haon et de Malaval ont livré des tessons tournés (pas de formes), à pâte sombre ou grise (mode réducteur) et dégraissant cristallin fin à grossier. Ces derniers sont attribuables, de façon large, au Moyen Âge ou à la période moderne. Un ensemble de tessons de céramique tournée à pâte grise et finition enfumée évoque des indices de site médiévaux à L’Arbre (premier Moyen Âge ?). Un fragment de vase (panse) mis au jour sur le versant surplombant le lit majeur du Tauron (Moulin d’Haon) présente des caractéristiques protohistoriques (céramique modelée, pâte grise zonée illustrant l’emploi d’un mode de cuisson « primitif » B’, dégraissant mi-fin à grossier). Finalement, un fragment distal de lamelle en silex du Barrémo-Bédoulien et un tesson de céramique modelée à revêtement micacé constituent des indices de site néolithique ou protohistorique à Verden.
5À l’aide d’un GPS différentiel infra-métrique, nous avons également réalisé un relevé des vestiges sur la butte granitique de Géorand. Ce relevé permet de proposer un plan préliminaire des structures visibles et de l’emprise du site castral. Le site est dominé par une plate-forme sommitale accueillant une haute-cour dont la surface est d’environ 500 m2 (fig. 1). Elle comprend les restes d’un bâtiment quadrangulaire (11 x 4 m), peut-être identifiable à l’aula superiori et/ou aula nova mentionnée dans les textes du xve et xvie s., ainsi qu’une base maçonnée correspondant aux fondations d’une structure circulaire (tour ?). Un mur de soutènement supplémentaire, ainsi qu’un ensemble fossé-talus, probablement palissadé, renforcent le système défensif au nord et à l’ouest. Naturellement fortifié au sud par un abrupt du rocher granitique, ce système est complété par une enceinte plus large, qui se développe vers le sud-est. Elle pourrait correspondre à la basse-cour du château évoquée dans les textes de la fin du xve s. Toutefois, cette cour n’a pu être reconnue que ponctuellement en raison d’une végétation arbustive très dense (3 500 m2 ?).
Fig. 1 – Mur de soutènement de la plate-forme sommitale (haute-cour) de Géorand

Vue du sud-est.
Cliché : A.-M. Dendievel (université Jean-Monnet).
6De concert avec l’opération de sondage au Crouzet–La Veysse au Béage (site La Tène moyenne, indices de site du premier Moyen Âge) et avec l’étude paléoenvironnementale des tourbières de La Narce du Béage et de Pialeloup, cette opération permet de confirmer la richesse et la diversité des modalités d’occupation du plateau du Béage au cours des derniers millénaires.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Mur de soutènement de la plate-forme sommitale (haute-cour) de Géorand |
Légende | Vue du sud-est. |
Crédits | Cliché : A.-M. Dendievel (université Jean-Monnet). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/98775/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 721k |
Pour citer cet article
Référence électronique
André-Marie Dendievel, « Communes de Cros-de-Géorand, Sainte-Eulalie et Le Béage » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 18 février 2021, consulté le 15 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/98775
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