Valence – 45-51 avenue Félix-Faure, 1B-3B rue des Alpes
Entrées d’index
Année de l'opération :
2015Numéro d’opération :
2211745Sujets :
mort, sépulture, pratique funéraire, inhumation, mobilier funéraire, linceul, sépulture d'enfant, sépulture féminine, sépulture masculine, habillement, accessoire d'habillement, fixation de vêtement, épingle, pèlerin, santé, médecine, pathologie, maladie, handicap, Chrétiens, TempliersNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Texte intégral
1L’opération de fouille réalisée sur une parcelle située entre l’avenue Félix Faure et la rue des Alpes a mis en évidence quarante sépultures, orientées globalement est-ouest et organisées en rangées discontinues. La rangée la plus marquée, semble matérialiser une limite au nord-est au-delà de laquelle il n’y a plus d’inhumations. Vers l’est, le sud et le sud-ouest, la zone de fouille est limitée par les immeubles du xixe s. et la rue des Alpes, mais le cimetière se prolonge au-delà de cette limite.
2Les modes d’inhumations restent très homogènes, avec un seul type représenté, malgré quelques variantes. Ce sont des sépultures en fosses couvertes, dont huit à dix cas sont des fosses étroites. Trois présentent un couvercle calé par des blocs ou des galets disposés en fond de fosse sur le pourtour du creusement.
3L’étude taphonomique a aussi permis de supposer l’utilisation de linceuls, dont certains pourraient présenter des manches isolant les bras du reste du corps. Ce type de linceul est connu dans l’iconographie pour le début du xive s. sur les décors peints de la chapelle Saint-Pierre de Colonzelle (Drôme), mais il reste difficile à définir sur le terrain. L’hypothèse de ces linceuls est renforcée par la présence, dans deux sépultures, d’épingle en bronze. Dans six à neuf cas, les défunts semblent inhumés habillés, et, parmi eux, il faut noter la présence une femme pèlerin avec le dépôt d’une valve de coquille Saint-Jacques. Il convient de mentionner aussi l’utilisation de coussins sous la tête (deux cas dans des inhumations d’enfant) et de liens maintenant la tête et/ou la mandibule (deux cas).
4La population inhumée dans cette partie du cimetière se compose aux deux tiers d’adultes, parmi lesquels une forte majorité de femmes. Le tiers restant est constitué d’immatures, ayant pour la plupart entre 5 et 9 ans. Toutefois, il faut noter que toutes les classes d’âge sont représentées à l’exception des moins de un an. Quant aux adultes ils sont principalement d’âge moyen ou âgés.
5La principale caractéristique de ce cimetière reste le nombre important de pathologies, retrouvées sur quinze cas (étude réalisée par Michel Billard). Certaines sont de simples pathologies traumatiques (fractures plus ou moins réduites). Les pathologies dégénératives, sans doute liées à l’âge avancé de certains sujets sont aussi fréquentes. Mais le plus intéressant reste les pathologies liées à des maladies graves, y compris chez des sujets jeunes ou immatures, avec un cas de tuberculose osseuse, un cas de malformation des cervicales ayant entraîné un handicap important (possible tétraplégie).
6Neuf squelettes ont été datés par radiocarbone. Quatre présentent des datations calibrées à deux sigma (95 % de probabilité) comprises, pour la fourchette large, entre 975 et 1035, deux entre 1025 et 1215 et trois entre 1155 et 1275. Ces datations donnent donc une période globale d’utilisation de ce cimetière relativement réduite, entre le début du xie s. et la fin du xiiie s.
7Les pathologies reconnues et le recrutement de la population nous ont amenés à nous interroger sur le statut de cette zone funéraire et sur un possible lien avec un pôle d’assistance envers les malades et les invalides. Une étude d’archives a donc été réalisée dans cette optique par Michel Goy. Elle a permis de mettre en évidence un établissement mentionné « Maison du temple » ou « Maison Saint-Émilien », fondée avant 1170 et démolie dans les années 1333. Mal localisée, elle se situerait entre la gare et le quartier Faventines et appartiendrait à l’ordre des Templiers.
8Beaucoup d’éléments convergent donc pour que l’hypothèse d’un cimetière en relation avec cet établissement puisse être envisagée. Le travail réalisé par Hélène Réveillas ne met pas en évidence, dans son étude de mortalité, une population inhumée caractéristique d’un hospice ou d’un hôpital. Toutefois, les établissements templiers accueillent dans leur cimetière les familles des familiers, mais ils peuvent aussi avoir une vocation d’aide aux voyageurs, pèlerins et aux plus démunis.
Table des illustrations
![]() |
|
---|---|
Titre | Fig. 1 – Vue générale de la sépulture 33 |
Crédits | Cliché : A. Sauvignat (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/98909/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 858k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Christine Ronco, « Valence – 45-51 avenue Félix-Faure, 1B-3B rue des Alpes » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 18 février 2021, consulté le 27 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/98909
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page