1L’emprise de ce projet couvre une surface totale d’environ 40 ha située au sud de la commune de Ferney-Voltaire, en bordure de la frontière suisse. L’étude de cette vaste emprise se déroulera en six tranches. La première concerne une surface de 77 716 m².

2Sur cette vaste emprise, à côté de nombreux drains, huit fossés, neuf fosses et huit calages ou trous de poteau ont été mis au jour.

3En raison du peu de mobilier recueilli dans le comblement de ces vestiges, ce sont les nombreux fragments de tuiles (tegulae et imbrex) associés à certains remplissages qui ont joué en faveur de l’attribution d’un fossé et de quatre fosses à l’époque gallo-romaine. Un unique fragment de céramique suggère un rapprochement chronologique du Haut-Empire.

4La définition de la fonction de ces structures, regroupées sur une surface d’environ 5 000 m², reste délicate. L’hypothèse de larges fosses d’extraction visant à prélever l’argile carbonatée très plastique qui constitue le substrat est envisageable. En effet, ce matériau serait propice pour le façonnage de récipients et pourrait aussi intervenir dans la construction de bâtiments (torchis). Par ailleurs, le mobilier recueilli, même en faible quantité, montre une certaine diversité (scorie, objet en fer, céramique, torchis, mortier de tuileau, faune) qui pourrait indiquer la proximité d’un site d’habitat.

5Un tesson médiéval (vi^e-viii^e s. apr. J.‑C.) associé au comblement supérieur du fossé gallo-romain constitue le seul témoin d’une fréquentation des lieux à cette époque.

6Si les drains et les fossés reflètent le souci d’assainir ce secteur particulièrement humide, et ce peut-être lors de périodes relativement récentes, l’interprétation des autres vestiges (petit bâtiment ?) reste incertaine et pourrait peut-être compléter, voire caractériser, la fréquentation des lieux à des époques plus anciennes, médiévale ou gallo-romaine.

7Ces nouvelles données, même ténues, viennent néanmoins enrichir les connaissances concernant les occupations dans ce secteur encore peu exploré.