1Découverte en 2000, la station du Port 3 avait fait l’objet d’une topographie très partielle en 2001 par A. Marguet. Nous avons été amené à reprendre le travail sur ce petit site érodé, afin de rechercher des éléments de compréhension des formes de l’habitat au Bronze final sur les rives du lac du Bourget, ceci parallèlement aux campagnes de sondages sur les grandes stations à couches conservées.

2Les niveaux archéologiques étant réduits à un horizon de condensation avec du matériel épars, nous avons choisi de réaliser un décapage exhaustif par unité triangulaire de 2,5 m de côté afin de pouvoir échantillonner les pieux dans les meilleures conditions et repérer d’éventuels traces de réparation ou d’arrachage de pieux tout en procédant à la récupération de la totalité des vestiges (céramique, cailloux..). Couvrant 55 m par 25 m, le site est interprété comme quatre paires de bâtiments principaux avec diverses structures annexes à quatre, six ou neuf poteaux. L’évolution de cet ensemble est reconstituée grâce à la dendrochronologie. En -813, les deux bâtiments les plus au nord sont construits avec, pour partie, des bois de récupération. En -813, les autres bâtiments sont mis en place ainsi que plusieurs greniers. En -812, les dernières structures annexes sont installées.

3Malgré des conditions difficiles, la campagne de 2012 a permis de terminer la couverture intégrale du site avec 30 m² décapés sur la limite est du site pour prélever les derniers échantillons de pieux. D’autre part, 32 m² ont été décapés entre deux bâtiments et sur la limite nord du site afin de compléter les plans de répartition des cailloux et du mobilier archéologique. Ce dernier s’est avéré toujours aussi peu fréquent avec des tessons de céramique très érodés et de rares éléments lithiques (percuteur sur galets de quartzite, fragment de meule, poids de filet).

4À l’issue des six campagnes subaquatiques menées depuis 2005, 690 m² ont été décapés et 240 bois échantillonnés, essentiellement des pieux en chêne refendu et quelques piquets en bois blancs. Les données recueillies sont en cours d’exploitation. Les bois sont analysés par F. Langenegger (Latenium, Neuchâtel), non seulement dans un but de datation, mais également pour déterminer des groupes écologiques, reconstituer les assemblages de produits de refente et identifier des périodes d’actions anthropiques particulières (abattages de masse, prélèvements de branches…). Les résultats des comptages et des pesées (2,3 tonnes de cailloux, 54 kg de céramique…) sont en cours d’intégration dans un SIG.