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Nouveaux membres de la Société des Africanistes 2021

p. 181-185

Yazid Ben Hounet est chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique, membre du Laboratoire d’anthropologie sociale (CNRS – Collège de France – EHESS). Il est titulaire d’un doctorat de l’École des hautes études en sciences sociales (Paris) et d’une habilitation à diriger les recherches (HDR). Ses travaux, menés dans le cadre d’une thèse de doctorat en anthropologie sociale et ethnologie, ont porté sur la place et le rôle de la tribu dans l’Algérie contemporaine, et plus largement sur la persistance, et parfois le renouveau, du phénomène tribal dans les États contemporains du monde musulman. Dans la continuité et dans le cadre d’une recherche postdoctorale financée par la Fondation Fyssen, il a engagé une étude sur les processus de réconciliation (sulh) – et plus particulièrement sur la diya (prix du sang, compensation en cas d’homicide ou d’atteinte à l’intégrité physique) – en Algérie et au Soudan. Il s’intéresse également aux thèmes de la parenté, de la parentalité et du crime. Il a publié Parenté et anthropologie sociale (Paris, Gingko éd., 2009) et L’Algérie des tribus. Le fait tribal dans le Haut Sud-Ouest contemporain (Paris, L’Harmattan, 2009) et a dirigé et codirigé divers ouvrages et dossiers thématiques.

Carla Bertin est doctorante en anthropologie et ethnologie sociale à l’École des hautes études en sciences sociales (Paris), affiliée à l’IMAf, sous la direction de Kadya Tall (IRD) et financée par le contrat doctoral LabEx TEPSIS. Elle est actuellement ATER au Département de sociologie, Paris 1 Panthéon-Sorbonne : sa recherche doctorale porte sur le pentecôtisme et les rencontres religieuses dans les milieux ruraux et urbains du Bénin méridional. Elle met en rapport la construction religieuse des églises et des fidèles « en chantier », avec la question des mobilités existentielles, sociales et temporelles, à partir des élaborations locales du futur.

Clélia Coret est historienne, spécialiste de la côte est-africaine (xixe-xxe siècles). Soutenue à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Institut des mondes africains), sa thèse a porté sur les processus d’écriture de l’histoire et la production de chroniques dynastiques sur le littoral du Kenya. En 2017, elle a remporté le prix d’histoire sociale de la Fondation Mattei Dogan et de la Fondation Maison des sciences de l’homme. Clélia Coret a été postdoctorante au Laboratoire d’excellence HASTEC (2020), accueillie au Centre Alexandre-Koyré, où elle a travaillé sur la production des savoirs linguistiques en contexte missionnaire et impérial. Elle est actuellement postdoctorante dansle cadre de l’ERC « The Aftermath of Slavery in East Africa » basée à l’université de Gand (Belgique).

Romain Duda travaille en tant qu’anthropologue sur les interactions sociétés-environnements dans le bassin du Congo. Il est actuellement postdoctorant dans l’unité « Anthropologie et écologie de l’émergence des maladies » dirigée par Tamara Giles-Vernick, à l’Institut Pasteur. Après une formation en ethno-écologie au Muséum national d’Histoire naturelle, il a effectué un doctorat à l’Université autonome de Barcelone (UAB) codirigé par Victoria Reyes-García (UAB) et Serge Bahuchet (MNHN). Sa thèse traitait des changements socio-économiques dans le domaine de la chasse chez les pygmées baka du Cameroun, en relation avec les politiques de conservation de la faune et le commerce de viande de brousse. En 2017-2018, il a réalisé plusieurs missions d’expertise en anthropologie de la santé : au Nord-Congo auprès des pygmées aka, et en République démocratique du Congo dans le cadre d’une épidémie d’Ebola. Intéressé par les réflexions sur les modes d’engagement avec les non-humains, il travaille depuis fin 2019 sur les interactions entre humains et animaux dans la province de Maï-Ndombe (RDC). En 2021, ces recherches postdoctorales se tournent vers la République centrafricaine, sur les aspects anthropo-épidémiologiques et écologiques des épidémies de virus Monkeypox et Ebola. Romain Duda est également vidéaste et photographe.

Romain Fianu est cinéaste documentariste, membre de Figures & paysages (production cinématographique). Après avoir achevé ses études en histoire des arts et en cinéma, il a réalisé, en 2013 à Nantes, son premier long-métrage documentaire, Un menhir sur le dos, sur de jeunes adultes en stage chez Carrefour après une longue hospitalisation en psychiatrie. Durant deux ans, il a ensuite été éducateur dans une Maison d’enfants à caractère social (MECS) en Seine-Saint-Denis. Là, il a rencontré des adolescents africains, ou d’origine africaine, qu’il a tenté d’accompagner vers « l’autonomie ». S’intéressant au regard que ces adolescents portaient sur leur pays d’origine (Mali, Côte-d’Ivoire, Togo), il les a filmés. Peu à peu, ces vidéos sont devenues des films ethnographiques sur la jeune diaspora africaine en Ile-de-France. Depuis lors, il enseigne l’histoire du cinéma documentaire, et mène des ateliers de réalisation documentaire dans des collèges, des lycées, des écoles d’éducateurs, des foyers ou encore des hôpitaux psychiatriques en Ile-de-France.

Pietro Fornasetti, jeune chercheur à l’Institut des mondes africains (IMAf), s’est initié à l’anthropologie à l’université de Sienne (Italie) avant de poursuivre ses recherches à l’École des hautes études en sciences sociales. Il y a tout récemment soutenu sa thèse, intitulée Maisons en voyage : les migrations transnationales au prisme des réseaux matrimoniaux (Sinikiéré, Burkina Faso). Dans ce travail ethnographique, il s’oppose à toute lecture immobiliste des sociétés dites « lignagères » et « gérontocratiques » de l’aire voltaïque. Son approche, qui vise à restituer au mouvement et aux mobilités une place centrale dans l’organisation sociale, s’intéresse à la construction spatiale des rapports sociaux et, plus largement, au dynamisme des paysanneries ouest-africaines.

Hermelind Le Doeuff est doctorante contractuelle à l’université Sorbonne nouvelle (2021). Elle achève actuellement une thèse en sociolinguistique : Le hlonipha comme objet de savoir et de pouvoir. Dynamiques de représentations d’une pratique socio-langagière en contexte colonial et postcolonial sud-africain, sous la direction de Cécile Leguy (Sorbonne nouvelle, LACITO) et de Cécile Van den Avenne (EHESS, IMAf). Son projet de thèse articule un travail d’archives et un travail de terrain dans l’objectif de rendre compte de l’évolution des discours produits sur la coutume socio-langagière du hlonipha pratiquée par les peuples nguniphones et sotophones en Afrique du Sud. Ce projet s’inscrit dans une perspective interdisciplinaire (sociolinguistique, analyse du discours, anthropologie linguistique, histoire des idées) à travers l’exploration de la construction du savoir autour de cette coutume, depuis l’époque coloniale jusqu’à l’époque contemporaine : ce panorama de discours (endogènes et exogènes, employant différents médiums) offre un questionnement autour des idéologies socio-langagières et des rapports de pouvoir dans la construction et la circulation des savoirs.

Olivia Legrip-Randriambelo est postdoctorante en anthropologie au LabEx COMOD (université de Lyon) et affiliée à l’Institut supérieur d’étude des religions et de la laïcité (ISERL). Après une thèse sur les guérisons religieuses menée en région betsileo à Madagascar, elle poursuit des recherches sur l’exorcisme protestant à Madagascar et en France. Elle est également membre du projet ANR ReliMig (Migrants catholiques dans des sociétés plurielles. Ancrage religieux et social) au sein duquel elle questionne la place des membres du clergé catholique malgache en France. Plusieurs coordinations de dossiers thématiques de revues sont issues de ces travaux : en 2021, « Imaginaires religieux en migrations (Madagascar, Bénin, Maroc) », Cahiers d’études africaines (éd. de l’EHESS), n° 241, avec Delphine Burguet ; en 2017, « L’alcool rituel et les ethnographes », Civilisations. Revues internationales d’anthropologie et de sciences humaines (Institut de sociologie de l’Université libre de Bruxelles), n° 66, avec D. Burguet ; en 2014, « Autour des entités sacrées. Approches pluridisciplinaires et nouveaux terrains à Madagascar », Études Océan Indien (INALCO), n° 51-52, avec D. Burguet.

Jean-Pierre Nguede Ngono est titulaire, depuis 2016, d’un doctorat en anthropologie sociale et ethnologie en cotutelle entre l’EHESS de Paris et l’université de Yaoundé 1 (thèse intitulée Résilience des Baka face aux mutations socio-environnementales. Cameroun). Il est enseignant-chercheur à l’université de Maroua. Ses travaux portent sur la résilience des pygmées baka face aux mutations socio-environnementales, et sur la circulation, le partage et la diffusion des savoirs écologiques des chasseurs-cueilleurs d’Afrique centrale.

Pierre Peraldi-Mittelette est docteur en ethnologie (d’une thèse intitulée Les Touaregs d’Europe et leurs « amis ». Diffusion et réception d’une cause saharienne mythifiée), et vice-président de l’Association française d’études américaines (AFEA) depuis 2020. Ethnographe de la communication en diaspora, il conduit des recherches sur les interactions entre les Touaregs exilés en Europe et leurs amis européens. Pour traiter de ce qui est communicable en diaspora, il s’est attaché à déconstruire les procédés de communication au-delà du langage verbal en s’attardant sur la gestuelle, les attitudes posturales, les vêtements, les atours, la commensalité et les ressentis. Cette logique de déconstruction a permis de saisir pour partie la manière dont est communiqué le sentiment d’être touareg en exil.

Stéphane Richemond est docteur de l’université Pierre et Marie Curie. Il a travaillé en Côte-d’Ivoire de 1989 à 1995 où il fut directeur d’une École d’ingénieurs de travaux publics (ENSI de l’ENSTP), puis, au Bénin, de 1999 à 2002, comme chef de projet de coopération. Parallèlement à une carrière d’enseignant en mathématiques dans diverses écoles d’ingénieurs et universités, il s’intéresse depuis plus de 25 ans à divers domaines de l’histoire de l’art telles la céramique et la sculpture inspirées par l’Afrique du Nord et subsaharienne, les associations artistiques coloniales et l’iconographie ancienne d’outre-mer, sujets sur lesquels il a publié plusieurs livres. Président de l’association Images & Mémoires, il est membre de l’Académie des sciences d’outre-mer et de l’Institut de recherches historiques du Septentrion (IRHiS) de l’université de Lille.

Elisabeth Rossé est docteure en anthropologie. Sa thèse, dirigée par Sophie Blanchy, a été soutenue à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense en 2016. Elle travaille principalement à Madagascar. Ses recherches portent sur la transformation des pratiques ancestrales de la population tandroy, originaire du Sud, vivant en situation de grande mobilité à l’échelle de l’île. Elles abordent les thématiques de la production de l’identité et de la mémoire collective en contexte de mobilité. Une focale particulière est portée sur la pratique rituelle de possession, envisagée dans ses aspects de structuration sociale et dans ses mécanismes identificatoires et de subjectivation. Un travail de transcription et traduction critique des rituels est en projet.

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