3Nos analyses portent, tout d’abord, sur les manifestations d’art rupestre anciennes. Leurs positions sous-jacentes à des représentations peintes et gravées développant d’autres styles et d’autres thèmes attestent de leur âge reculé. L’examen de ces oblitérations conduit à reconnaître trois horizons iconographiques distincts. Des figurations d’animaux domestiques, d’animaux sauvages, et de personnages vêtus, parés, armés caractérisent chacun d’eux. Ces images renvoient à des vestiges paléontologiques, paléo-écologiques et archéologiques datés par la méthode du C¹⁴, et/ou à des sources textuelles et iconographiques tirées de l’Antiquité égyptienne et nord-africaine. Ces données chronologiques invitent à poser, pour notre enquête, trois époques d’art rupestre : VII^e-IV^e millénaires av. J.-C., IV^e-II^e millénaires av. J.-C., II^e millénaire av. J.-C.-I^er millénaire apr. J.-C.

4Méritent aussi d’être précisés, dès à présent, les critères permettant l’estimation de l’âge des rares enfants peints et gravés au Sahara. Aucun de leurs auteurs n’a restitué l’aspect rondelet et potelé de leurs petits modèles, ni respecté la proportion de 1/5^e entre la hauteur de la tête et celle du corps des tout-petits, ce rapport diminuant au fil des années pour s’établir autour de 1/8^e chez les adultes. L’appréciation de l’âge des enfants figurés ne peut donc s’appuyer sur ces aspects morphologiques. Aux côtés des comportements sociaux, nous prenons en compte quatre critères pour ranger par classe d’âge les figures humaines : la taille, les caractéristiques physiques, les attitudes, les atours. Les nouveau-nés se singularisent par leur abondante chevelure, leur tête portée inclinée, leurs tétées fréquentes, leur entière dépendance aux adultes. Vient ensuite la phase où les nourrissons commencent à se mouvoir, d’abord par reptation, puis à quatre pattes, avant de se tenir sur leurs deux jambes dans un équilibre précaire et de se déplacer d’un pas hésitant. Les enfants de la classe d’âge des deux à cinq ans se distinguent de leurs très jeunes cadets par une gestuelle bien contrôlée dont témoigne leur maîtrise de la bipédie. Toutefois leur incapacité à se nourrir seul, leur faible conscience du danger et leur force physique limitée imposent qu’ils soient accompagnés et surveillés en quasi-permanence. Ils vont alors souvent nus. Après cinq ans, le genre et l’appartenance socioculturelle des enfants se signalent à travers leurs coiffes et coiffures, leurs vêtements et parures, parfois leurs peintures corporelles, scarifications ou tatouages. Les garçonnets et les fillettes qui ne cessent de gagner en sociabilité et en autonomie, s’adonnent à des jeux collectifs et à de petits travaux à proximité des lieux de vie : garde des jeunes animaux, cueillette, collecte d’eau. Au-delà de dix ans, les garçons et les filles s’emploient à copier leurs aînés en se tenant à leurs côtés. Les adolescents et les adolescentes franchissent un pas supplémentaire en participant aux travaux et aux jours dans le respect des règles de préséance déterminées par leur niveau d’initiation, leur rang de naissance et leur statut social. Dès lors qu’ils entrent dans le monde des adultes, les jeunes hommes et les jeunes femmes assument pleinement leurs responsabilités parentales, économiques, politiques, religieuses. Ils arborent alors les insignes liés à leurs fonctions, partagent les codes sociaux des membres de leur groupe, sont unis à eux par une même communauté de destin. Rien ne permet de les distinguer dans l’art rupestre de leurs ascendants, les uns et les autres prenant part aux mêmes activités. Aucun sujet d’âge canonique, en effet, n’est reconnaissable. Les causes de cette absence des séniors dans les expressions peintes et gravées du Sahara à toute époque mériteraient qu’on y prête attention.

L’absence d’enfant dans les gravures anciennes (VII^e-IV^e millénaires av. J.-C.)

Primauté figurative à l’élevage et à la chasse

6L’ancienneté de ces gravures est documentée par les superpositions. Elles sont, en effet, recouvertes suivant un ordre immuable par des figures de réalisation plus récentes, qui renvoient à d’autres thèmes et à d’autres styles. Ces productions graphiques ont été réalisées entre la fin du VII^e millénaire et la fin du IV^e millénaire. Ce cadre chronologique est établi à partir de données archéologiques, paléo-environnementales et radiométriques, et leur renvoi à des thèmes figuratifs observés : – à la fin du VII^e millénaire av. J.-C., apparition des premières armatures de flèches perçantes finement taillées dans les gisements préhistoriques du Sahara central (Camps 1974 : 234-239), repère qu’il convient de considérer puisque des figures d’archers participent à ces expressions ; – à la charnière des VI^e-V^e millénaires av. J.-C., début de l’élevage du bœuf à ces latitudes (Chenal-Vélardé 1998 ; Paris 1998), repère méritant également l’attention puisque cet animal domestique occupe une place centrale dans cet horizon de gravures ; – dans la seconde moitié du V^e millénaire av. J.-C., construction de monuments cultuels en pierres sèches au cœur du Messak, incorporant des stèles décorées de pétroglyphes caractéristiques des thèmes régionaux d’époque ancienne : les fouilles de vingt-six d’entre eux ont livré des ossements de bovidés calcinés et des restes organiques datés au C¹⁴ (Di Lernia & Gallinaro 2010 ; Di Lernia et al. 2013) ; – à la fin du IV^e millénaire av. J.-C., progression de l’aridité au nord du tropique du Cancer (Drake et al. 2011 ; Maley 1981, 1989) sans doute fatale aux grands herbivores inféodés à l’eau, tels les hippopotames et les rhinocéros blancs que l’on retrouve gravés dans le Messak et la Tassili n’Ajjer voisine.

9D’autres réalisations s’écartent de la réalité, à l’instar de ces monstres à tête de lycaon et à corps d’humain menaçant, poignard et hache en mains, des rhinocéros, aurochs, antilopes oryx ou éléphants, ou bien portant ces animaux dans leurs bras, ou sur leurs épaules, quand les têtes de leurs proies n’apparaissent pas suspendues à leur ceinture tels des trophées. Un personnage de l’Adrar des Iforas à masque facial développe, lui aussi, des forces surhumaines en marchant avec deux girafes à son contact, l’une posée sur ses épaules, l’autre maintenue contre son corps (Dupuy 2003 : 207). Des tableaux à symbolique sexuelle sont inventoriés dans plusieurs stations de gravures du Sahara central : – canidés fellateurs ; – théranthropes ithyphalliques urinant ou éjaculant dans l’œil de grands ongulés ; – personnages féminins accroupis, jambes écartées, ou bien debout, parfois dotés d’attributs animaliers, cornes et oreilles notamment, avec mise en exergue de leurs organes génitaux ; – personnages masculins fréquemment bestialisés aux phallus disproportionnés ; – accouplements entre ces deux familles de personnages (Le Quellec 2002 ; Soleilhavoup 2013). Certains thèmes sont spécifiques à certaines régions. Les théranthropes à tête de lycaon, par exemple, se concentrent dans le Messak alors qu’ils sont absents dans les secteurs où se trouvent représentés des théranthropes à tête de chacal (Le Quellec 2007). Deux interprétations peuvent être données de ces aérologies différenciées : dans l’hypothèse d’expressions contemporaines, elles pourraient témoigner de l’éclosion de mythes spécifiques chez des groupes voisins qui se singularisaient ainsi culturellement ; dans une perspective diachronique, elles pourraient traduire l’émergence de croyances originales, suivant les régions, sur le long cours de l’histoire d’une société. Quelles pouvaient être les fonctions de ces dizaines de milliers de gravures par-delà leurs variations stylistiques et thématiques ? Et, pourquoi aucune figure d’enfant ne leur est associée ?

De la crainte des génies…

16En résumé, l’absence des figures d’enfants dans les expressions gravées de l’holocène moyen reçoit deux explications non exclusives, l’une d’essence « matérialiste », l’autre à forte teneur « symbolique ». L’omission de ces petits sujets pouvait tenir à leur force de travail négligeable au regard de celle de leurs ascendants qui s’adonnaient en brousse à l’élevage et à la chasse, activités qui étaient au centre des préoccupations de la société à en juger par le large éventail des compositions gravées y renvoyant. Mais cette exclusion figurative pouvait être aussi motivée par le risque mortel qu’encouraient les enfants si leurs images étaient exposées sur les rochers, ou si était même seulement dévoilée quelque activité domestique qui se déroulait à leur entour. Les génies auraient pu alors utiliser cette iconographie pour se rapprocher de leur petit comparse d’époque prénatale avec l’objectif de les inciter à rallier leur univers, à quitter le monde des humains, à mourir.

Des figures marginales de jeunes enfants dans les peintures anciennes (VII^e-IV^e millénaires av. J.-C.)

Anthropocentrisme figuratif, ancestralité, territorialité

19Les figures féminines sont omniprésentes. Elles sont reconnaissables aux seins superposés sur des bustes de profil, ou bien rabattus de chaque côté des torses. Celles des figures humaines dépourvues de poitrine saillante, largement prédominantes, sont identifiables à des hommes, à défaut de disposer d’autres marqueurs de genre. Les images d’enfants se repèrent à leur taille réduite et à leur proximité avec une femme ou un homme, images sur lesquelles nous allons revenir (fig. 2-15). Les attitudes sont diversifiées : debout de face ou de profil, en marche, en course, parfois contorsionnées comme pour signaler des danses (Menardi Noguera 2018), ou bien couchées, assises, agenouillées. Certains sujets sont renversés sur le dos, d’autres basculés sur le ventre, d’autres encore projetés la tête en bas jambes en l’air. Les différentes échelles adoptées dans certains ensembles créent une impression d’images proches et lointaines, juxtaposées et/ou intriquées. Quelques personnages montrent d’étranges déformations et/ou amalgament des segments anatomiques tirés de diverses espèces. Leur aspect baroque n’est pas sans évoquer les difformités des génies ouest-africains.

Au sortir de la petite enfance…

24Nous avons reconnu 42 enfants dans 22 compositions peintes réalisées dans cinq régions différentes (tableau 1) sur la base de la relation particulière que chacun de ces petits sujets entretient avec une grande personne qui lui est de deux à six fois supérieure en taille. Les marques d’attention d’adulte à enfant prennent diverses formes : soit l’assistant^.e tend un bras ou ses deux bras vers son petit protégé, parfois en le touchant et vice-versa (fig. 2, 3, 5, 11*, 14 et 15), soit il^.elle le soulève à bout de bras, ou le soutient sur ses avant-bras (fig. 2, 3, 4*, 5, 10, 11* et 13), ou bien l’abrite sous son corps penché vers l’avant (fig. 8, 9* et 13), à moins qu’il^.elle ne marche à ses côtés en lui donnant la main (fig. 12). Des adultes, parfois jusqu’à 50, se tiennent plus à l’écart. La très faible proportion de jeunes sujets ne permet pas de voir dans ces tableaux des portraits complets de familles ou de clans. La plupart des enfants sont figurés sans vêtement, ni atours. Peut-être allaient-ils nus ? Leur sexe est indistinct. Leur tête est systématiquement portée dans l’axe du corps, jamais de biais, comme chez les très jeunes enfants. Aucun ne tète, ne rampe, ne marche à quatre pattes, n’est porté sur la hanche ou dans le dos, ni ne se tient sur ses jambes dans un équilibre précaire qu’aurait signalé un traitement dissymétrique des membres, comme cela est le cas avant l’acquisition de la bipédie. Aucun n’interagit avec un comparse du même âge. Leurs positions allongées, agenouillées, assises bustes droits, debout jambes tendues et parallèles, ou en marche d’un pas assuré, invitent à les identifier à de jeunes enfants qui maîtrisaient leur gestuelle, mais qui avaient encore besoin d’être accompagnés et surveillés par un adulte. Ces diverses observations conduisent à leur attribuer un âge compris entre deux et cinq ans. Les changements de comportement des bambins dans cette tranche d’âge font l’objet d’interprétations en Afrique de l’Ouest qui méritent que l’on s’y attarde.

Absence des enfants dans les expressions gravées à forte teneur symbolique des IV^e-II^e millénaires av. J.-C.

28Les gravures réalisées au cours de cette phase intermédiaire se comptent par dizaines de milliers et sont réparties dans une vaste aire géographique allant de la façade atlantique sud-marocaine au Niger oriental, des confins libyco-algériens à la frange saharo-sahélienne. Les taurins occupent une place éminente. Viennent ensuite les autruches et les girafes. Les autres espèces ne représentent, en pourcentages cumulés, jamais plus de 12 % du bestiaire. De dix à trente droites et courbes enlacées obtenues par piquetage ou par incision délimitent les silhouettes des sujets dont la hauteur moyenne s’établit autour d’une quarantaine de centimètres. Le plus souvent, seuls les membres de plan rapproché sont traités, et ceux d’arrière-plan omis. Dans les rares cas où les quatre membres sont dessinés, leur juxtaposition en partie haute rend impossible l’identification des pattes antérieures et postérieures droites et gauches. Les représentations humaines sont marginales, de style épuré, d’une hauteur généralement inférieure à trente centimètres. Elles apparaissent souvent isolées. De la main ou de la tête de quelques personnages part un trait jusqu’au mufle de girafes, comme dans l’Ahnet (Monod 1932), les Tassili-ouan-Ahaggar (Hansen 2009), l’Adrar des Iforas (Dupuy 1990) et l’Aïr (Dupuy 1988 ; Lhote 1987). En l’absence d’humain, ce trait se referme sur le cou des ongulés, ou n’aboutit à rien. Aussi est-il difficile d’assimiler cet attribut à un lasso ou à une longe et de voir, dans les ongulés qui en sont pourvus, des sujets capturés ou apprivoisés. Ce thème de la « girafe à lien » constitue un marqueur culturel dans cet horizon de gravures, à l’instar d’autres figures particulières, comme celles d’objets coudés non portés, de chars dételés, de roues à rais isolées, de trains de roues (Dupuy 2006). Où que l’on se situe dans la vaste aire géographique délimitée par ces représentations et par la trilogie figurative bœuf-autruche-girafe, les animaux rassemblés sur des parois communes s’agencent sans ordre apparent. Le rapport des tailles entre espèces n’est pas respecté. Des corps sont basculés, renversés ou bien superposés et vus en transparence. Les scènes pastorales sont absentes. De rares archers semblent chasser de grands ongulés. Les ébats entre individus de même espèce sont inexistants. Les affrontements sont absents, y compris là où des carnivores, lions et hyènes, côtoient des herbivores, antilopes et girafes. Le sexe des sujets est souvent indistinct. Quelques vaches sont reconnaissables à leurs trayons représentés schématiquement par trois ou quatre traits parallèles aux longueurs exagérées, disposés sous leur ventre dans des positions irréalistes. Les tracés sont si enchevêtrés sur certaines dalles qu’il est difficile de déterminer la nature et le nombre des sujets imbriqués. Participent aussi à cet horizon iconographique, le plus souvent sur des entablements au regard du ciel, des cupules, des motifs curvilignes variés, des ovales parfois dotés d’attributs particuliers invitant à les assimiler à des génies (Dupuy 2021), à l’image de ceux intégrés dans les expressions à gravures naturalistes plus anciennes dont il a été question dans la première partie de cette étude. Les enfants sont absents. La recherche des causes de leur exclusion figurative passe de nouveau par l’appréhension des motivations des graveurs. Pour ce faire, nous allons nous tourner vers les milliers de gravures rupestres relevées en situation au nord-ouest de l’Adrar des Iforas, en bordure de six vallées successives (Dupuy 1991).

29Les blocs rocheux ornés de ces pétroglyphes se situent pour la plupart sur les talus et sur les crêtes d’éperons granitiques dominant les vallées d’où on ne peut les apercevoir. L’espace circonscrit aux supports est souvent exigu. De cette configuration, on peut déduire, d’une part, que c’est en solitaire ou en comité très restreint qu’agissaient les graveurs, d’autre part, que leurs productions graphiques ne s’adressaient pas aux passants dans les vallées. Visaient-elles à retenir l’attention des génies locaux que pourraient présentifier les formes enveloppées plus ou moins ovalaires, munies ou non de décorations internes et d’appendices (Dupuy 2021 : 22-41) ? Le bestiaire appelait-il à leur bienfaisance, la magie des images opérant, en mettant à leur disposition, pour l’éternité, des animaux qui les réjouissaient, avec l’espoir que la société en tire en retour quelques bénéfices ? Les rares personnages discrètement représentés dans ce contexte étaient-ils de ceux interpellés par ces êtres surnaturels, ou liés à eux d’une façon ou d’une autre ? Était-ce pour les besoins de ces créatures spirituelles qu’étaient parfois gravés isolément des objets coudés, des chars, des roues et des trains de roues, qui étaient prisés pour la richesse et le prestige qu’ils recouvraient à cette époque ? Ces représentations, quelles qu’aient été leurs fonctions – offrandes, ou supports d’incarnation ? – sont révélatrices des agissements humains et de la haute considération que les dédicants prêtaient aux hôtes de ces lieux. À supposer que ces derniers nouaient avec les jeunes enfants une complicité comparable à celle relatée aujourd’hui dans nombre de récits ouest-africains, les gravures pouvaient recouvrir indirectement une vertu apotropaïque pour le monde infantile par l’attirance qu’elles exerçaient sur les génies locaux. Elles pouvaient, en effet, encourager ces entités à se fixer sur les émergences rocheuses, donc à se cantonner à distance des campements et/ou des villages et, par voie de conséquence, à se tenir éloignées des enfants en bas âge… Quel intérêt les graveurs auraient-ils eu à en référer au monde infantile dans leurs productions graphiques, sinon à le vouer aux gémonies ? Il est difficile d’admettre que ceux-ci auraient omis de figurer des enfants en raison de l’apport négligeable de ces petits sujets aux rouages de l’économie, eu égard au fait que leurs expressions ne valorisent en aucun lieu quelque activité de chasse et d’élevage que ce soit, à la différence de certaines compositions gravées d’époque ancienne. De fait, l’interprétation symbolique paraît s’imposer, aux dépens de la thèse matérialiste, pour expliquer l’absence des images d’enfants dans les gravures schématiques des IV^e-II^e millénaires av. J.-C.

Discrétion du monde infantile dans les expressions peintes à fonction socialisante des IV^e-II^e millénaires av. J.-C.

32Un à cinq enfants sont figurés dans 63 compositions distribuées dans six provinces d’art rupestre distinctes. Les adultes à leur entour sont en moyenne six fois plus nombreux (tableau 2). Leur représentativité est inversée par rapport au profil démographique des populations africaines dominées par les enfants. La petite enfance a pour seul représentant un nourrisson au sein, unique scène d’allaitement connue du Sahara (fig. 30 ; Gauthier & Gauthier 2003 : Pl. O). Un peu plus du tiers des 91 enfants recensés se rattachent à la classe d’âge des deux à cinq ans au vu de leur faible taille, de la présence d’un adulte veillant sur chacun d’eux et de leur tête portée droite sur des corps à l’équilibre, quelles que soient les attitudes adoptées : agenouillées, assises, droites statiques ou dynamiques, le buste parfois penché vers l’avant (fig. 16, 21*, 22*, 27*, 29, 32*, 34*, 35*, 36*, 37*, 38*, 39*, 40* et 42). Chaque assistant^.e se tient à côté de son petit protégé, le prend parfois dans ses bras, ou l’appuie contre son corps dans les cas de déplacements à dos de taurins. D’autres enfants sans surveillance, probablement d’âge plus avancé, semblent jouer par deux, trois ou quatre (fig. 19, 23, 31 et 32). Aucun ne se livre aux petites tâches qui leur incombent souvent dans les sociétés pastorales, et qui consistent en la garde de veaux, chevreaux ou agneaux, en la collecte d’eau, de graines, de fruits, de menus objets – brindilles, branches, déjections animales par exemple, pour servir de combustible. Par ailleurs, 57 garçonnets et fillettes, adolescents et adolescentes, vêtus et parés, parfois le corps décoré à la manière de leurs aînés, se distinguent des hommes et des femmes d’âge mûr qui les entourent par leur moindre corpulence. Ces jeunes sujets participent à la vie des campements ou accompagnent les troupeaux dans leur déplacement aux côtés d’adultes (fig. 20, 24*, 25*, 26, 28*, 33 et 41).

Au temps des premières aristocraties guerrières (II^e millénaire av. J.-C.-I^er millénaire apr. J.-C.)

35Aucun représentant de la petite enfance n’est repérable. Cette absence nous ramène à l’idée d’une omission par crainte que les génies n’atteignent les nouveau-nés et les nourrissons par le truchement de leurs images. Les observations de Dominique Casajus (1987 : 270-283) sur les mesures que prennent les groupes nomades touaregs Kel Ferwan de la région d’Agadez pour éviter que les kel esuf – ces « êtres malfaisants peuplant les solitudes », assimilables à des génies – n’entrent en relation avec les très jeunes enfants, appuient plutôt bien notre idée. Elles sont d’autant plus intéressantes que les gravures et les peintures du Sahara central et méridional de la période cameline sont attribuables aux ancêtres des Touareg. Cet auteur rapporte qu’après les accouchements, le placenta et les membranes fœtales sont enveloppés d’un linge, et enterrés avec des offrandes alimentaires dans des trous creusés en dehors des campements. Ces dépôts sont effectués à l’attention des kel esuf dont le sol et le sous-sol constituent les demeures favorites. Durant les sept jours qui suivent leur venue au monde, les nouveau-nés sont enfermés dans leur tente de naissance, et ainsi protégés contre les intentions malveillantes des kel esuf. Au huitième jour, le risque d’enlèvement par ces entités étant considéré comme moindre, les mamans pointent pour la première fois le bout du nez de leur bébé à l’air libre, à la suite de quoi leurs cheveux sont rasés, de sorte que les génies ne puissent s’y agripper et les emporter. Autant que faire se peut, les vieilles femmes ont la charge de prendre dans leurs bras les nourrissons afin de les tenir éloignés du sol. Lorsque les jeunes enfants sont en âge de se mouvoir dans les enclos domestiques, leurs traces sont effacées de façon à ce que les génies ne puissent les repérer, les suivre, s’approcher de leurs victimes et les kidnapper. Des herbes odorantes sont régulièrement brulées en ces lieux pour indisposer les kel esuf et les repousser en brousse, comme il a été déjà précisé supra dans le paragraphe « De la crainte des génies… ».

36Revenons aux expressions finales de l’art rupestre saharien. Sept compositions renvoyant à l’univers des campements intègrent neuf enfants de la classe d’âge des deux à cinq ans au vu de leur autonomie gestuelle et de la présence d’un adulte veillant sur chacun d’eux (fig. 43*, 49, 50, 51* et 52). Représenter des jeunes enfants dans ces situations n’était donc pas contre-indiqué. Les craintes à figurer ces très jeunes sujets dans les enclos domestiques étaient-elles dissipées par les mesures qui étaient prises contre l’incursion des génies en ces lieux, comme s’emploient à le faire les Kel Ferwan ? Peut-être. En tout cas, les images de ces petits sujets conféraient une profondeur temporelle à la scénographie à laquelle ils participaient. Mais cette préoccupation était marginale. La préférence des dessinateurs allait à la valorisation des exploits guerriers, sportifs et cynégétiques des élites, à la mise en exergue des activités pastorales et des moments de convivialité qui renforçaient les liens entre les membres de l’aristocratie. Aussi ignoraient-ils souvent les enfants dont le rôle en ces domaines était subalterne.

37Il se trouve, par ailleurs, 13 compositions montrant 26 enfants traités debout, immobiles, de face, selon les mêmes conventions et attitudes stéréotypées que les adultes qui les entourent, mais dans des tailles deux à trois fois plus réduites (tableau 3 ; fig. 44, 45*, 47*, 48*, 53*, 54, 55, 56* et 57). La primeur dans ces compositions va à l’ostentation des classes sociales dominantes, et non pas à l’illustration de leurs éminentes activités. Aucun des petits sujets figurés dans ce contexte n’est assisté par un adulte, ce qui conduit à y voir des enfants de plus de cinq ans. Le port de pagnes, de pantalons ou de robes signale leur genre : deux tiers d’entre eux sont des garçons, le tiers restant, des filles. Leurs atours sont comparables à ceux de leurs aînés, à l’exception des parures souvent plus sobres ou inexistantes. La très faible représentativité de ces jeunes modèles conduit à se demander s’ils ne comptaient pas parmi les rares prétendants à exercer le commandement. Dans cette hypothèse, leurs images pouvaient recouvrir l’idée d’une continuité du pouvoir politique. Elles contribuaient par là à l’affichage de sa permanence, suivant la même portée symbolique que celle allouée aux figures d’héritiers à la couronne intégrées dans les portraits des familles royales européennes.

Une grille de lecture en construction

38Cette recension des figures d’enfants peintes et gravées sur les rochers du Sahara entre le VII^e millénaire av. J.-C. et l’islamisation nous a conduit à rechercher les causes de leur absence dans deux horizons de gravures, et les raisons de leur marginalité dans trois autres horizons, deux étant exclusivement composés de peintures, le troisième comprenant des gravures et des peintures. Ces divers ensembles iconographiques sont riches de plusieurs milliers d’images permettant des analyses contextuelles.

39L’absence généralisée des nouveau-nés et des nourrissons, à l’exception d’un bébé au sein, dans les divers contextes considérés, reçoit une explication générale qui nous est suggérée par la présence éparse d’ovales bi-ponctués, parfois dotés de traits humanoïdes dans les gravures d’époque ancienne et d’époque moyenne, et par celle tout aussi exceptionnelle d’anthropomorphes difformes dans les peintures archaïques, ces images n’étant pas sans évoquer les bizarreries morphologiques des génies évoluant dans l’Ouest africain à la frontière du visible et de l’invisible. Ces situations marginales donnent à penser que nombre de peintres et de graveurs qui croyaient sans doute eux aussi en ces entités, ne les ont pas pour autant représentées, pour des raisons qui nous échappent : crainte, interdit, circonstances inappropriées ? D’après ce qu’en rapporte l’ethnographie des sociétés d’Afrique occidentale, les génies n’ont de cesse d’appeler les enfants en bas âge à les rejoindre, sollicitation à laquelle les petits de l’homme sont enclins à répondre favorablement, la mort traduisant leur adhésion à ce projet. Ces données iconographiques et ethnographiques nous font supposer que les sociétés à tradition d’art rupestre du Sahara pouvaient prêter aux créatures spirituelles qu’elles représentaient en de rares occasions, ce dessein de séduire les bébés pour les encourager à les suivre. La menace était telle qu’elles auraient exclu de leur répertoire iconographique tous les représentants de la petite enfance de moins de deux ans, afin de ne pas donner aux génies la possibilité de s’en approcher en se servant de leurs images. Cette crainte peut aussi expliquer pourquoi les auteurs des gravures anciennes et moyennes n’en ont jamais référé à l’univers des campements où évoluaient ces tout-petits sous l’assistance de leurs proches : ces illustrations auraient pu guider les génies vers les lieux de vie dans le but d’inviter leurs très jeunes complices à les suivre.

40D’autres résultats tirés des enquêtes en anthropologie de l’enfance ouest-africaine, nous ont conduit à supposer que le choix exceptionnel des premiers peintres de représenter dans leurs expressions anthropocentrées des enfants de la classe d’âge des deux à cinq ans, et exclusivement de cette classe d’âge, pouvait tenir à l’aptitude présumée de ces petits sujets à garder un pied dans le monde surnaturel d’où ils venaient. Dans cette hypothèse, leurs images auraient conféré aux productions graphiques une plus grande efficacité magico-religieuse, sans compter qu’elles pouvaient aussi renforcer l’ancrage territorial des groupes en jouant de profondeur temporelle, à considérer que les petits êtres dépeints étaient déjà perçus, entre le VII^e et le IV^e millénaire av. J.-C., comme des ancêtres réincarnés selon une conception très répandue de nos jours en Afrique occidentale, et au-delà.

41La marginalité des figures d’enfants de plus de deux ans jusqu’à l’adolescence dans les expressions graphiques à vocation socio-anecdotique réalisées à diverses époques reçoit une explication d’essence matérialiste. Leurs auteurs auraient tenu pour portion congrue les apports de la jeune génération aux rouages de l’économie, ce qui les auraient en conséquence conduits à figurer à la marge quelques-uns de ses représentants, tout investis qu’ils étaient à valoriser dans leurs tableaux les activités que menaient les adultes dans les campements ou à leur entour auprès des troupeaux, ou bien en brousse à la traque des grands animaux sauvages. Les images d’enfants qu’il nous est donné d’observer dans cette scénographie, bien que rares, ne sont pas moins révélatrices de l’importance qu’accordaient leurs auteurs à témoigner des liens affectifs qui rapprochaient les générations, et sans lesquels la transmission des valeurs au fondement des sociétés ne pouvait s’opérer.

42Les rares enfants de plus de cinq ans dessinés au cours de la phase terminale de l’art rupestre saharien, se distinguent de ceux figurés en d’autres temps et en d’autres lieux par le fait que ces petits sujets s’affichent aux côtés d’hommes et de femmes traités en majesté, et qui faisaient partie de la classe sociale dominante du moment. Des conventions communes unissent ces petites et grandes personnes : mêmes attitudes stéréotypées – debout, immobiles, de face –, et tenues vestimentaires comparables. Sans doute ces enfants comptaient-ils parmi les héritiers pressentis au commandement. Leur présence dans ces portraits de groupe devait ancrer, dans l’esprit de tout observateur, l’idée d’une permanence du pouvoir politique par filiation.

43L’absence ou la rareté des images d’enfants n’est pas exclusive à l’iconographie saharienne. Cette situation est avérée dans les expressions figuratives anciennes de nombreuses autres régions du monde : dans les peintures et les gravures rupestres d’Afrique australe (Ego 2015 ; Lewis-Williams 2003) par exemple, dans les productions graphiques et plastiques d’Égypte prédynastique et pharaonique (Collectif 2004 ; Wilkinson 2003), ou bien encore dans l’art paléolithique européen (Clottes 2011 ; Paillet 2018 ; Testart 2016), et plus près de nous dans les œuvres néolithiques sculptées, modelées, gravées et peintes de l’ancien monde occidental (Guilaine 2022). Les représentations d’enfants ne commencent à se multiplier dans cette dernière région qu’à partir de l’époque gréco-romaine, lorsque se développe le culte d’Isis allaitant Horus, protecteur des femmes enceintes et des nouveau-nés. Isis et Horus comptaient parmi les figures majeures du panthéon divin égyptien qui échappait au pouvoir malfaisant des génies. Prend le relais de ce thème dans le même but apotropaïque, au moment de l’avènement du christianisme, celui de la Vierge à l’enfant renvoyant à la maternité de Marie et à la nativité du Christ, œuvres du Saint-Esprit, sans intervention des génies. Un nouveau tournant est pris au xix^e siècle avec le développement de la pédiatrie, et plus largement de la médecine, lesquelles sciences entraînent une forte chute de la mortalité infantile, alors qu’est inventée la photographie et que le consumérisme va bon train. D’autres manières de penser la vie et la mort se font jour. Les images d’enfants se multiplient en contexte domestique. Qui n’en est pas aujourd’hui entouré ?

44La recherche des causes sur la rareté des figures d’enfants au Sahara nous a permis de dresser une grille de lecture que de futures études sur ce même thème menées dans d’autres aires géographiques permettront de compléter, de modifier, d’améliorer, et peut-être d’arrimer plus solidement. En attendant, puissent les réflexions engagées dans ces pages, au miroir des connaissances acquises en anthropologie de l’enfance dans l’Ouest-africain sous l’impulsion de Suzanne Lallemand, concourir un peu plus à l’hommage posthume que lui rendent ces mélanges !

Figures et tableaux

Cahier 1. Images d’enfants réalisées entre le VII^e et le IV^e millénaire av. J.-C.

45Les figures 2 à 15 présentent 27 de ces petits sujets apparaissant dans 14 compositions, dont une partie est reproduite ci-après. L’intégralité des figures est accessible en ligne sur Nakala : www.nakala.fr – DOI : 10.34847/nkl.2ea9y6q4

Table des légendes

46Pour rappel : les figures repérées avec un astérisque ne sont consultables qu’en ligne sur Nakala (DOI : 10.34847/nkl.2ea9y6q4).

47Fig. 2. Humains en aplat ocre oblitérés par deux taurins en aplat blanc, de réalisation plus récente. L’horizon pictural ancien se compose d’au moins 35 représentations de personnages adultes, et de 7 figures d’enfants visibles sur ce cliché. Se tient à proximité de chacun d’eux un adulte de taille de deux à trois fois plus grande parmi lesquels trois sont des femmes, au vu de leur poitrine saillante (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KTW21a, © photo András Zboray).

48Fig. 3 : a. Apparaissent sur ce cliché trois des huit enfants représentés sous cet abri parmi près de 40 figures humaines réparties en trois sous-ensembles. Les hauteurs des petits sujets sont comprises entre 2 et 5 cm. La moitié des grandes personnes les entourant sont des femmes, reconnaissables à leurs seins superposés. Enfants et adultes suivent des attitudes variées ; b*. Vue rapprochée d’un jeune enfant vêtu d’un pagne blanc maintenu à la taille par une ceinture, porté à bout de bras par une femme au corps basculé en arrière. L’autre enfant en marche, peint un niveau plus haut, visible sur le cliché précédent, semble revêtu d’un pagne à devanteau ; c*. À leur gauche apparaît un troisième petit sujet assis en tailleur, affublé d’un couvre-chef, à moins qu’il ne s’agisse de ses cheveux coiffés en brosse (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KTN31, © photos András Zboray, couleurs ravivées au moyen du logiciel Adobe Photoshop pour les fig. 3b et 3c).

49Fig. 4*. Hommes, femmes et quadrupède au corps massif traités en aplats de peinture ocrée. Le sujet de taille réduite tenu à bout de bras par le personnage figuré debout en partie basse de la paroi représente probablement un enfant. L’abri est orné par ailleurs de près de 20 figures humaines de style comparable, plus ou moins bien conservées (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KTN96, © photo András Zboray, couleurs ravivées au moyen du logiciel Adobe Photoshop).

50Fig. 5. Femme au dos voûté, aux jambes ramenées vers l’avant, tenant à bout de bras un enfant au milieu d’une foule de grandes personnes figurées dans des attitudes variées. La composition comprend en partie basse un second enfant, non visible sur ce cliché, dessiné debout, touché à l’épaule par un adulte agenouillé faisant face à un autre adulte (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KTW15c, © photo András Zboray).

51Fig. 6*. Frise de cinq personnages rendus par trichromie, faisant partie intégrante de l’ornementation d’un large porche rocheux qui rassemble plus d’un millier de peintures et de rares gravures. Le deuxième sujet à partir de la droite est identifiable à un enfant vêtu et paré à la manière des adultes qui l’entourent. Les deux grandes personnes se tenant à ses côtés paraissent le protéger, leurs bras placés au-dessus de sa tête. Le personnage fermant la marche porte un arc et des flèches (Gilf Kébir, Wadi Sora, grotte des bêtes, © photo András Zboray, couleurs ravivées au moyen du logiciel Adobe Photoshop).

52Fig. 7*. Archer touché à la hanche par un petit sujet, sans doute un enfant, qui paraît assister son aîné en portant quelques flèches (Gilf Kébir, Wadi Sora, grotte des bêtes, © photo András Zboray, couleurs ravivées au moyen du logiciel Adobe Photoshop).

53Fig. 8 : a. Paroi ornée d’une cinquantaine de figures humaines très schématiques et de trois créatures irréelles, recouvrant à plusieurs endroits des empreintes de main négatives. À droite de la fissure, deux grandes personnes aux têtes disproportionnées et ventres rebondis, sont placées de part et d’autre d’un sujet de petite dimension, corps penché vers l’avant, identifiable à un enfant ; b*. En partie haute de la composition, une femme agenouillée, corps basculé vers l’avant, semble abriter un enfant, corps renversé vers l’arrière ; c*. En partie basse, à proximité immédiate de la plus grande des deux bêtes, un sujet de taille réduite, probablement un enfant, se niche dans le creux des corps juxtaposés de deux adultes, aux bras et aux jambes ramenés vers l’avant (Tibesti nord-oriental, plaine d’Ouri, vallée de Karnasahi, © photos Aldo Boccazzi, couleurs ravivées au moyen du logiciel Adobe Photoshop pour la fig. 8b, figure 8c soumise au traitement DStretch_lds).

54Fig. 9*. Vue rapprochée d’une paroi comprenant une foule de personnages traités dans le même style. Le petit sujet en position assise, aux jambes ramenées contre son ventre, pourrait représenter un enfant protégé par le corps d’un adulte de taille quatre fois plus grande (Tibesti nord-oriental, plaine d’Ouri, Luli Edrienga, © photo András Zboray, traitement DStretch_ybk).

55Fig. 10. À gauche, les deux petits sujets agenouillés sur les bras tendus de deux grandes personnes sont identifiables à deux enfants. Un autre apparaît à droite en bout de bras d’un personnage de grande taille : il semble s’agir d’un enfant soulevé par un adulte (Tibesti nord-oriental, plaine d’Ouri, vallée de Tehi Drossou, © photo András Zboray).

56Fig. 11*. Détail d’un panneau orné de plus de 20 figures humaines traitées dans des tailles très variables. Le petit sujet porté à bout de bras par une grande personne pourrait représenter un enfant au corps traité en arc de cercle et aux bras et jambes projetés vers l’avant (Tibesti nord-oriental, plaine d’Ouri, vallée de Fofoda, © photo Sergio Scarpa, traitement DStretch_lds et couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

57Fig. 12. File d’au moins 24 hommes et femmes peints en aplat blanc se déplaçant vers la gauche. Un enfant bras levés à demi-tendus, tenu par la main, fait partie du groupe de tête (Ennedi nord-oriental, vallée de Guirchi, © photo Dominique Fradin).

58Fig. 13. Femme, au dos voûté et au ventre rebondi, marchant à larges enjambées en tenant à bout de bras un enfant longiligne. Deux hommes en train d’éjaculer l’entourent, tandis qu’en partie haute une femme marche devant deux archers (Tassili n’Ajjer, Séfar, © photo Jean-Dominique Lajoux).

59Fig. 14. Homme et femme accroupis face à face, tendant l’un et l’autre leurs bras vers deux petits sujets identifiables à des enfants. Les motifs hémisphériques et en croissant les entourant pourraient représenter des ustensiles de cuisine : poteries, corbeilles, couvre-plats, meules (Tassili n’Ajjer, Séfar, © photo András Zboray).

60Fig. 15. Femme aux petits seins superposés tendant ses bras vers un sujet miniaturisé, sans doute un enfant. Cet abri est orné d’une dizaine de figures humaines de tailles égales ou supérieures à celui de ce personnage féminin. Sa décoration comprend aussi des représentations de mouflons, d’antilopes et de motifs énigmatiques (Tassili n’Ajjer, Tin Zoumaïtak, © photo Christian Dupuy).

Extrait du corpus iconographique du cahier 1 : images d’enfants réalisées entre le VII^e et le IV^e millénaire av. J.-C.

Cahier 2. Images d’enfants réalisées entre le IV^e et le II^e millénaire av. J.-C.

61Le Djebel Uweinat et ses deux petits massifs satellites, le Djebel Arkenu et le Djebel Kissu, sont comptés pour une seule province ; le premier sous-total leur est relatif. La Tadrart méridionale et la Tassili n’Ajjer sont comptées, elles aussi, pour une seule province ; le cinquième sous-total s’y rapporte. Les figures 16 à 42 présentent 32 images d’enfants apparaissant dans 27 compositions. L’intégralité des figures est accessible en ligne sur Nakala : www.nakala.fr – DOI : 10.34847/nkl.3718okm1

Table des légendes

62Pour rappel : les figures repérées avec un astérisque ne sont consultables qu’en ligne sur Nakala (DOI : 10.34847/nkl.3718okm1).

63Fig. 16. Petit sujet, sans doute un enfant, paré d’un collier peint en blanc, revêtu d’un pagne court ou d’une culotte, debout sur l’avant-bras d’un adulte paré de colliers et d’anneaux de bras, de chevilles et de genoux. Son corps se juxtapose sur celui d’un individu de facture comparable (Djebel Arkenu, site AR43, © photo András Zboray).

64Fig. 17*. Une vingtaine d’éleveurs, dont un enfant, évoluent au milieu d’un important troupeau de taurins intégrant quelques vaches aux pis magnifiés et des veaux à l’attache (Djebel Uweinat, Karkur Idriss, site KI44, © photo András Zboray, couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

65Fig. 18*. Troupeau surtout composé de vaches et de veaux. Les motifs en arc de cercle au centre de la composition représentent des enclos domestiques à proximité desquels s’animent des dizaines d’éleveurs, parmi lesquels trois enfants, reconnaissables à leur petite taille (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KT83c, © photo András Zboray, couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

66Fig. 19 : a. En bas à droite, enclos réunissant sept humains filiformes entourés de chèvres ; b*. Vue rapprochée de la scène apparaissant en bas à gauche du cliché précédent : deux garçonnets se tenant par la main se dirigent vers deux femmes, l’une debout, l’autre au corps renversé en arrière (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KT87a, © photos András Zboray, couleurs ravivées sur Adobe Photoshop pour la fig. 19b).

67Fig. 20 : a*. Chèvres et vaches entourées de bergers (couleurs ravivées sur Adobe Photoshop) ; b. Vue rapprochée de la scène figurée en bas à droite du cliché précédent : une fillette et une femme se tiennent debout à l’intérieur d’un enclos ou d’une clôture supportant quatre sacs ; toutes deux sont parées de colliers, d’anneaux de bras, de chevilles et de genoux, et sont revêtues de jupes à lanières (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KT87b, © photos András Zboray).

68Fig. 21 : a*. Peintures de personnages et de taurins à large encornure alliant le blanc à quatre tons d’ocre ; b*. En ocre foncé, hommes assis et femmes en marche : le petit sujet à quatre pattes figuré à hauteur d’épaule d’une grande personne représente peut-être un enfant (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KTN11a, © photos András Zboray, couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

69Fig. 22*. Bras gauches d’une femme et d’un homme recoupés par la silhouette filiforme d’un petit sujet peint à hauteur de leurs épaules, identifiable à un enfant. Le personnage miniaturisé à gauche de cette scène représente peut-être un adolescent, à moins qu’il ne s’agisse d’un adulte de statut différent du couple figuré, statut qui aurait motivé sa réduction de taille (Djebel Uweinat, Hassanein plateau, site HP21_B, © photo András Zboray, couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

70Fig. 23. Homme et femme évoluant à proximité de deux petits sujets identifiables à deux enfants tenant un objet muni d’un manche à extrémité ramifiée (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KT14, © photos András. Zboray).

71Fig. 24*. Archer debout à proximité immédiate d’une clôture soutenant divers objets et à l’intérieur de laquelle s’animent deux personnages ; celui de taille réduite en course, habillé et paré, représente peut-être un adolescent (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KT93, © photos András Zboray, couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

72Fig. 25*. Personnages porteurs de tabliers blancs. Le sujet miniaturisé est identifiable à un enfant d’âge avancé ou à un adolescent (Djebel Uweinat, Karkur Talh, site KTW26a, © photo Andrá Zboray, couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

73Fig. 26. Six personnages debout dans la même attitude – un bras à demi-plié avec main ramenée sur le bas du dos, l’autre bras à demi-tendu relevé vers l’avant –, porteurs de longues lanières sur leur épaule droite. Le petit sujet situé entre les deux individus se faisant face représente probablement un enfant de plus de six ans, paré et vêtu à la manière des adultes qui l’entourent (Tibesti nord-oriental, plaine d’Ouri, vallée d’Araské, © photo Sergio Scarpa).

74Fig. 27*. Adulte à longue coiffe et pagne court, paré d’anneaux de bras et de jambes, tenant devant lui un jeune enfant sans parure ni vêtement détaillé. La scène se déroule devant une hutte hémisphérique entourée de taurins (Tibesti nord-oriental, plaine d’Ouri, vallée de Toundin, © photo Sergio Scarpa, traitement DStretch_ybk et couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

75Fig. 28*. Femme revêtue d’une longue robe frangée sur sa partie basse et agrémentée d’une ceinture liée à une tige munie de lanières sur sa partie haute. Cette élégante personne transmet un objet pyriforme à un individu sans vêtement ni parure détaillés, identifiable à un^.e adolescent^.e, statut que l’on peut aussi assigner au troisième sujet de taille comparable, à poitrine légèrement saillante, figuré bras à demi-levés (Tibesti nord-oriental, plaine d’Ouri, vallée de Fofoda, © photo András Zboray, traitement DStretch_crgb et couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

76Fig. 29. Enfant silhouetté aux traits de peinture ocre, à gestuelle maîtrisée, pouvant appartenir à la classe d’âge des deux à cinq ans, dessiné sous le bras droit d’une femme revêtue d’une robe longue munie d’un étroit devanteau. Les faisceaux de droites et de courbes se séparant en deux pans au-dessus de la tête de cette dernière sont énigmatiques. Participent à cette scénographie deux adultes, ainsi que des moutons qu’entourent deux chiens (Tibesti nord-oriental, plaine d’Ouri, région de Dohone, © photo Aldo Boccazzi).

77Fig. 30. Unique figuration d’enfant au sein connue du Sahara. La nourrice, adossée à un coussin dressé contre la paroi d’une hutte ou d’un paravent semi-circulaire, allaite son bébé, une main posée sur son dos, l’autre placée à hauteur de sa taille, tandis que le nourrisson, bras à demi-tendus, appuie ses mains sur la poitrine de sa nourrice (Immidir, Tarazit, relevé d’après photo d’Yves et Christine Gauthier 2003).

78Fig. 31. Hutte de plan rectangulaire aux angles arrondis comprenant comme mobilier intérieur, un lit et des étagères vus de dessus. Deux enfants de plus de six ans, debout devant la porte, se tendent la main, alors qu’un peu plus loin des adultes s’adonnent à leurs activités dans des postures variées. Un troisième enfant de même âge, non visible sur ce cliché, est figuré devant l’entrée d’une seconde hutte. Un troupeau de seize têtes de taurins s’ébat entre ces deux habitations (Tassili-n-Ajjer, Séfar, © photo Christian Dupuy).

79Fig. 32 : a. Femme assise le dos face à la porte d’entrée d’une hutte rectangulaire au velum rendu par un léger voile de peinture blanche, tendant sa main vers un enfant debout. Un personnage accroupi, tête glissée sous le bord inférieur de la toile de tente, paraît surveiller la scène ; b*. Jeunes adolescents assis face à face au pénis visible, à coiffe blanche et queue-de-cheval foncée. Ces deux tableaux font partie d’une composition comprenant une quinzaine d’adultes et une trentaine de taurins (Tassili n’Ajjer, Tissoukaï, © photos Christian Dupuy, traitement DStretch_lre pour la fig. 32b).

80Fig. 33. Un homme tient par la main un adolescent, et de son autre main une longe fixée à la tête d’un bœuf harnaché d’une selle. Cette scène fait partie d’une composition montrant des bergers et des bergères en marche au milieu d’un troupeau de taurins de plusieurs dizaines de têtes (Tassili n’Ajjer, In Itinen, © photo András Zboray).

81Fig. 34*. Éleveur à coiffe blanche revêtu d’un pagne court, touchant l’arrière-train d’un taurin, suivi par un enfant à coiffe similaire semblant aller nu (Tassili n’Ajjer, Tin Tazarift, © photo Christian Dupuy, couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

82Fig. 35. Femme assise sur un bœuf qu’elle guide au moyen d’une longe tout en tenant contre elle un enfant. Des coussins posés sur un tapis de selle frangé constituent le harnachement de l’animal (Tassili n’Ajjer, Tassakarot, © photo Christian Dupuy).

83Fig. 36*. Jeune enfant dans la même attitude que l’adulte assis derrière lui, un bras posé sur son cou (Tassili n’Ajjer, Tadrast, © photo Christian Dupuy, traitement DStretch_lre).

84Fig. 37*. Femme accroupie tenant à bout de bras un enfant (Tassili n’Ajjer, Ifedaniouene, © photo András Zboray, traitement DStretch_crgb).

85Fig. 38*. Jeune enfant sans vêtement ni parure debout, bras droit tendu vers trois adultes en train de l’observer (Tassili n’Ajjer, Ifaka Iharen, © photo Bruno Taenzer, traitement DStretch_cb_lre).

86Fig. 39*. Jeune enfant se tenant debout sur les jambes d’une femme assise faisant face à un homme barbu, tous trois étant entourés de poteries à col décorées de guirlandes (Tassili n’Ajjer, Tikadiouine, © photo Christian Dupuy, traitement DStretch_lre).

87Fig. 40*. Jeune enfant au corps emmailloté ou langé, placé sur les avant-bras d’un homme précédant un bœuf (Tassili n’Ajjer, Iheren, © photo Christian Dupuy, traitement DStretch_lab).

88Fig. 41. Enfant cheveux tirés vers l’arrière, corps couvert de peintures corporelles, à l’instar des hommes qui l’entourent (non visibles sur ce cliché), en interaction avec une femme à coiffe élaborée, portant un châle frangé décoré de points (Tassili n’Ajjer, Ouan Azawa, © photo András Zboray).

89Fig. 42. Enfant debout interagissant avec une femme assise revêtue d’une robe longue ; un homme fait dos à la scène (Ahaggar, Mertoutek, © photo Bernard Fouilleux, crédit ministère de la Culture / Centre national de Préhistoire).

Extrait du corpus iconographique du cahier 2 : images d’enfants réalisées entre le IV^e et le II^e millénaire av. J.-C.

Cahier 3. Images d’enfants réalisées entre le II^e millénaire av. J.-C et le I^er millénaire apr. J.-C.

90Les figures 43* à 57 présentent 27 de ces petits sujets apparaissant dans 17 compositions. L’intégralité des figures est accessible en ligne sur Nakala : www.nakala.fr – DOI : 10.34847/nkl.83b5m6ef

Table des légendes

91Pour rappel : les figures repérées avec un astérisque ne sont consultables qu’en ligne sur Nakala (DOI : 10.34847/nkl.83b5m6ef).

92Fig. 43*. Probable représentation d’un grenier sur pilotis de forme conique, peint en blanc, devant lequel se tient une femme à longue robe assise à côté d’un enfant debout. Une autre femme pile quelque substance à proximité. À gauche, une vache fait face à un veau. En partie haute, un harpiste joue de son instrument à cordes en compagnie d’un batteur. Celui-ci, jambes croisées, utilise l’étui de la harpe comme tambour ; Alessandro Menardi Noguera (2023 : 178) s’est intéressé de près à ces instrumentistes (Ennedi, Gaora Hallagana IV, © photo András Zboray, traitement DStretch_lre).

93Fig. 44 : a*. Large paroi ornée de plusieurs frises de personnages entre lesquelles sont dépeints des chiens et des taurins parmi lesquels dominent les vaches aux pis magnifiés (traitement DStretch_yrd) ; b. Les quatre petits personnages se tenant debout aux côtés des guerriers, porteurs d’une lance à large armature et parfois d’un bouclier, figurent vraisemblablement des enfants de plus cinq ans ; trois d’entre eux tiennent un bâton droit à extrémité boulée, et non pas une lance comme les guerriers les entourant ; c. Les deux petits sujets dessinés en aplomb l’un de l’autre entre des femmes à robes longues représentent, eux aussi, probablement des enfants (Ennedi, Chéïré-1, © photos Alessandro Menardi Noguera).

94Fig. 45 : a*. Paroi ornée d’habitations, d’humains et d’animaux domestiques ; b*. En haut à gauche, apparaissent deux petits sujets identifiables à des enfants : le premier se situe au milieu des quatre personnages du registre supérieur, ses pieds à hauteur de leur hanche ; le second est peint plus bas en ocre clair, sous le bras d’une femme revêtue d’une robe longue au bord inférieur blanc, assortie d’une ceinture de même couleur ; c*. Vue rapprochée de ce deuxième petit sujet (Ennedi, Bichagara, © photos Pier Paolo Rossi).

95Fig. 46. Porteurs de lance à large coiffe fongiforme aux côtés de femmes revêtues de longues robes jouxtant deux habitations. Les deux petits sujets proches de la case de gauche sont identifiables à une fillette et à un garçonnet. Ce dernier touche la tête d’un petit quadrupède à longue queue, pattes fléchies, peut-être un veau. Quelques vaches se tiennent à proximité (Ennedi, Terkey, © photo Jacques Choppy).

96Fig. 47*. Couple d’enfants aux côtés de deux guerriers armés chacun d’une lance, semblant porter au niveau de la taille un bouclier échancré (Ennedi, Terkey, © photo Pier Paolo Rossi, traitement DStretch_lre et couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

97Fig. 48*. Trois porteurs de lance à coiffe hémisphérique volumineuse hérissée d’appendices rayonnants, parsemée de points colorés, agrémentée de pendentifs, figurés de part et d’autre d’une femme à robe longue tenant par la main un enfant (Ennedi, Archei, © photo Sergio Scarpa, couleurs ravivées sur Adobe Photoshop).

98Fig. 49. Scène de campement montrant deux enfants en compagnie de cinq adultes assis. Celui de gauche se tient debout, jambes légèrement fléchies, sur les genoux de son assistant^.e. Son comparse au centre du cliché est dessiné dans la même attitude, bras levés, en dessous de l’avant-bras d’un adulte. En dessus de cette scène, un porteur de lance court à larges enjambées vers un mouflon que deux chiens immobilisent (Tassili n’Ajjer, Djerat, © photo Christian Dupuy).

99Fig. 50 : a*. Personnages revêtus d’amples pardessus frangés (Tassili n’Ajjer, Djerat, © photo Christian Dupuy, traitement DStretch_lre) ; b. Celui en position centrale supporte sur son avant-bras un petit individu revêtu d’un pagne court, doté d’une tête bizarre soutenue par un long cou épais, faisant songer à un enfant au buste penché vers l’avant (© photo András Zboray).

100Fig. 51*. Vaste enclos à l’intérieur duquel se tiennent des personnages à tunique courte évasée en partie basse : le petit sujet agenouillé en position centrale pourrait représenter un enfant à proximité d’un proche penchant son corps vers lui (Tassili n’Ajjer, In Aramas, © photo Christian Dupuy, traitement DStretch_lre).

101Fig. 52. Femme à robe longue donnant la main à un jeune enfant dessiné debout derrière un personnage assis sur un tabouret bas à quatre pieds (Tassili n’Ajjer, In Aramas, © photo Christian Dupuy).

102Fig. 53*. Personnages masculins réunis autour d’une même lance : celui de petite taille pourrait représenter un adolescent (Adrar des Iforas, Ibdakan, © photo Christian Dupuy).

103Fig. 54. Personnages masculins aux coiffes volumineuses traités dans des dimensions très différentes : le sujet miniaturisé non armé figure peut-être un adolescent (Adrar des Iforas, Issamadanen, © photo Christian Dupuy).

104Fig. 55. Porteur de javelots associé à des personnages revêtus d’habits amples et bien couvrants, à l’exception du sujet filiforme miniaturisé sans atour détaillé, évoquant un enfant. Des lignes d’inscriptions verticales libyco-berbères sont tracées à proximité (Adrar des Iforas, Enguenhat, © photo Christian Dupuy).

105Fig. 56 : a*. Chevaux et inscriptions libyco-berbères de part et d’autre de trois personnages. Celui figuré à droite porte trois javelots dans sa main gauche. Un petit bouclier rond est suspendu à son épaule. Celui de gauche non armé est paré d’un pendentif d’oreille ou de coiffe : peut-être s’agit-il d’une femme ? Le petit sujet filiforme au centre représente probablement un enfant ; b*. Personnages, chevaux, dromadaires et inscriptions oblitérant des gravures plus anciennes. Un cavalier paraît poursuivre une autruche. À droite, le petit sujet encadré par deux adultes est identifiable à un enfant ; c*. Ornementation comparable à celle des deux blocs précédents. Le petit sujet non armé entre les deux personnages de grande taille représente probablement un enfant. Un autre enfant, non comptabilisé dans cette étude, est peut-être figuré à gauche du personnage aux cheveux tressés, tresses possiblement arrangées en deux nattes latérales (Aïr, Tezirzaït, © photos Christian Dupuy).

106Fig. 57 : a. Humains traités en majesté par bouchardage du granite aux côtés de chevaux miniaturisés (le diamètre du cache-objectif fait 50 mm). L’adulte de droite revêtu d’un sarouel, armé de trois javelots et d’un poignard de bras, tient en longe sa monture. Celui en position centrale est paré d’un couvre-chef à pointe et de pendentifs d’oreilles ou de coiffe, à moins qu’il ne s’agisse de nattes de cheveux ; il paraît porté un pantalon serré au niveau des hanches et des chevilles. Le petit sujet à gauche représente sans doute un enfant ; b*. Vue rapprochée de l’enfant et du personnage de grande stature (Aïr, Teloues, © photos Christian Dupuy).

Extrait du corpus iconographique du cahier 3 : images d’enfants réalisées entre le II^e millénaire av. J.-C et le I^er millénaire apr. J.-C.

Remerciements

107Pour les photos en haute définition qu’ils m’ont transmises et leur aimable autorisation à les publier, je remercie Jean-Dominique Lajoux, Alessandro Menardi Noguera, Pier Paolo Rossi, Roberta Simonis, Bruno Taenzer et András Zboray. De leur côté, Donatella Calati, Annie Mouchet et Adriana Ravenna m’ont donné leur consentement pour publication des précieux clichés pris par leur compagnon respectif, Aldo Boccazzi †, Bernard Fouilleux † et Sergio Scarpa †, comme l’ont fait parallèlement Pascale Giraudon-Choppy, Bernard Choppy et Anne Brun-Choppy concernant un cliché pris par leur père, Jacques Choppy †. Que tous^.tes trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude ! Je remercie également les trois évaluateur^.trice^.s et Luc Pecquet pour leurs remarques qui m’ont permis d’améliorer ce travail.