• 1 Souda, K 2098, t. III, p. 159, 13-15 Adler.
• 2 Vita Persi, 4.
• 3 P. P. Fuentes González, « Cornutus », dans R. Goulet (éd.), Dictionnaire des philosophes antiques, (...)
• 4 Vita Persi, 5. Cf. J.‑B. Gourinat, « Cornutus : grammairien, rhéteur et philosophe stoïcien », dans (...)
• 5 Jérôme, Ad a., 2083 = 820/67 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LXII, 29, 2.

1Selon Hésychius1, Cornutus naquit à Leptis Magna, en Libye, peut-être vers 10-20 ; sans doute arriva-t‑il à Rome sous Claude, puisqu’il aurait rencontré Perse en 502. D’après son nom, il était un affranchi de la gens Annaea, peut-être de Sénèque lui-même ou de Méla, le père de Lucain3. Selon la Vita Persi, Perse lui légua environ sept cents volumes de Chrysippe ainsi qu’une forte somme d’argent4. Cornutus conserva les livres du stoïcien et les œuvres de Perse, les éditant même partiellement, mais rendit l’argent à la mère ainsi qu’à la sœur de Perse. D’après Hésychius, il fut « supprimé (ἀναιρεθεὶς) en même temps que Musonius sur ordre de Néron » : en réalité, il fut seulement exilé par l’empereur vers 65, si l’on en croit Jérôme et Dion Cassius5.

• 6 Porphyre lui attribue une influence décisive sur l’emploi de la méthode allégorique par Origène (Po (...)
• 7 Sur les autres œuvres philosophiques de Cornutus, cf. J.‑B. Gourinat, « Cornutus : grammairien, rhé (...)
• 8 K. Lang (éd.), Cornuti theologiae graecae compendium, Leipzig, Teubner, 1881.

2Il connut une notoriété et une postérité importantes6 en raison du seul ouvrage de lui que l’on ait conservé, l’Abrégé des traditions relatives à la théologie grecque, appelé généralement l’Abrégé de théologie grecque (Ἐπιδρομὴ τῶν κατὰ τὴν Ἑλληνικὴν θεολογίαν παραδεδομένων ou Compendium theologiae graecae)7. Celui-ci se compose d’une suite de notices sur les principaux dieux de la mythologie grecque traditionnelle qui font l’objet d’une entreprise d’interprétation allégorique, notamment grâce au recours à l’étymologie. Toutefois, le texte est d’accès malaisé, tant en raison de sa complexité intrinsèque que des lacunes de l’édition de 1881 par K. Lang dans laquelle il se présente encore aujourd’hui8.

• 9 G. Most, « Cornutus and Stoic Allegoresis: A Preliminary Report », ANRW, II, 36, 3, 1989, p. 2014-2 (...)
• 10 G. Rocca-Serra, Cornutus : Abrégé des traditions relatives à la théologie grecque, 2 vol., thèse, P (...)
• 11 Anneo Cornuto, Compendio di teologia greca, saggio introd. e integrativo, trad. e apparati di I. Ra (...)
• 12 J.-B.Gourinat, « Cornutus : grammairien, rhéteur et philosophe stoïcien », art. cit., p. 90.

3Sans doute cela justifie-t‑il en partie la relative minceur du dossier scientifique publié sur Cornutus, malgré l’article fondateur de G. Most9, la thèse inédite de G. Rocca-Serra10 et la récente édition commentée d’I. Ramelli11 entre autres, mais c’est précisément la raison pour laquelle il a paru nécessaire de réunir quelques-un(e)s des meilleur(e)s spécialistes de ce philosophe afin de croiser des perspectives philologiques et philosophiques à propos d’une œuvre foisonnante, à la fois éclectique, puisqu’elle englobe également une Réplique à Athénodore et Aristote sur les catégories, un traité De l’énonciation ou de l’orthographe, des commentaires de Virgile, un ouvrage Sur les figures de style, un Manuel de rhétorique, et unifiée par un intérêt central pour le langage12.