1Il était une fois le charbonnier, tel pourrait débuter l’histoire. L’auteur de cette étude n’est autre que Charles Schlosser, ancien maire de Lembach (1995-2020) et président fondateur de l’Association des charbonniers du Fleckenstein. Enfant de ce terroir, lié de par son histoire personnelle à celle des charbonniers, il consacre un premier livre aux charbonniers en 2017 qui sort des presses auprès du même éditeur : Disteldorf, terre de charbonniers.

2C’est à la fois l’histoire du charbon de bois et la vie des charbonniers qui constituent le socle de ce nouvel opus qui ne se veut ni scientifique ni exhaustif. La technique de travail, les conditions de vie, la place du charbonnier dans la société sont autant d’axes étudiées. Des illustrations évocatrices soutiennent le propos.

3Produit de première nécessité ou source d’énergie essentielle pour alimenter les forges et verreries, le charbon de bois participait de la vie quotidienne des populations des Vosges du Nord. L’étude est centrée sur les charbonnières, emplacement sur lequel s’élevait la meule pour la fabrication du charbon de bois. Un œil averti pourrait repérer ces lieux dans les massifs forestiers des Vosges du Nord, mais la végétation ayant repris ses droits, seules des méthodes scientifiques permettent aujourd’hui de les quantifier.

4Quant à la figure du charbonnier, pourtant incontournable dans ces lieux, elle est à la fois discrète et méconnue. Vivant en marge de la société dans des huttes éphémères, dans la pauvreté, croyant pratiquant mais loin des lieux de culte, maîtrisant le feu, connaissant les secrets de la nature, le charbonnier nourrissait l’imaginaire et les peurs populaires.

5Voici donc l’évocation d’une aventure humaine bien singulière. Un propos qui se veut également contemporain. Car si le charbonnage est tombé dans l’oubli en Europe, il demeure une activité dans les pays moins favorisés dans le monde. Un ouvrage qui concourt ainsi aussi à une réflexion autour de l’homme et de l’exploitation des forêts.