• 1 « Qui ne dit mot consent ».

1En mai 2011, en Espagne, des manifestants décident de prolonger leur action et de ne pas se disperser. C’est une occupation. A Madrid, la Puerta del Sol est l’épicentre de ce mouvement, le kilomètre zéro des routes espagnoles. Les pouvoirs publics tentent d’y mettre un terme. Il ne s’agit plus d’obéir mais de réfléchir, de construire, de penser collectivement autre chose que ce que propose le cadre de la Constitution de 1978. Quien calla otorga1, dit un proverbe espagnol. Le silence est un consentement de fait. Comment sortir de ce consentement implicite ? Ces assemblées sur une place deviennent donc des lieux politiques qui s’inscrivent à l’opposé du consentement mécanique des électeurs. Les participants font de la politique et échangent dans un cadre qui échappe au contrôle des autorités. Enrique Flores, en tant qu’artiste et citoyen de Madrid, participe à ce mouvement. Il dessine et représente les acteurs de ce moment. Des manifestants qui disent leur désaccord par leur simple présence. Leur corp matérialise leur pensée. Ils se posent physiquement contre ce régime qui, à leurs yeux, confisque la démocratie et ils posent leur liberté face aux volontés d’interdire de ceux qui se réclament de l’ordre.

• 2 Gervereau, Laurent, Voir, comprendre, analyser les images, Paris, La Découverte, 1992.
• 3 Ibid., p. 36.
• 4 Ibid., p. 40.

2Le dessin, en France comme en Espagne, a un statut particulier. Il est célébré dans les musées, lorsqu’il porte une signature connue, il renvoie aussi à l’enfance, il peut aussi être un moyen de rendre compte d’une actualité. Quand le dessinateur choisit un sujet, tout devient possible. Avant d’entrer dans l’analyse d’image proprement dite, précisons un point de méthodologie. Nous utilisons ici l’approche de Laurent Gervereau2. L’essentiel tient dans deux formules : « Regarder une image, c’est lui poser des questions »3 et « Décrire, c’est déjà comprendre »4. Nous commencerons donc comme lui par une première analyse descriptive avant d’approfondir. Il s’agit donc de partir du dessin pour comprendre sa trajectoire, entre la main de son auteur et sa publication sur différents supports (Blog, livre, presse…) et sa réception de 2011 à aujourd’hui.

• 5 Larcenet, Manu, Le Combat ordinaire, Paris, Dargaud, 2003, pp. 35-36.

4Les dessinateurs ont en commun la simplicité de leur art. Une feuille, un crayon, une main suffisent pour s’exprimer par le dessin. L’idée de faire des images est commune. Le dessinateur français Manu Larcenet fait dire à son personnage principal, Marco, photographe professionnel : « Je ne connais rien de plus captivant que de faire des images… Quand tous les éléments de la nature s’ajustent, s’ordonnent, s’imbriquent… C’est une émotion sans pareille… J’ai la sensation d’être absolument utile quand je fais une belle image »5. Cette approche de l’image n’est sans doute pas très éloignée de celle d’Enrique Flores.

• 6 « Dicho a mano ».
• 7 [Dialnet] https://dialnet.unirioja.es/servlet/autor ?codigo =4953391 [Consulté le13 06 2023]
• 8 « Reportaje gráfico sobre el 15M ordenado cronológicamente »
• 9 Flores, Enrique, https://www.4ojos.com/blog/ [Consulté le13 06 2023]
• 10 De 300 à 400 selon l’auteur, on en retrouvera une soixantaine dans son livre et beaucoup plus en li (...)

5Faire des images, dessiner, « dire avec la main »6, selon l’expression du dessinateur Eneko, c’est en effet la voie qu’a choisie Enrique Flores. Né en 1967, selon la BNE, sa fiche Dialnet précise son statut professionnel, il est illustrateur et travaille notamment pour El País7. Enrique Flores fait du reportage sur le terrain, il traduit en dessins ce qu’il regarde et ce qu’il écoute. Il produira ainsi ce qu’il appellera un « Reportage graphique sur le 15M classé par ordre chronologique »8, qu’il publiera ensuite sur son site personnel 4 ojos9. Ce sont des centaines de dessins qui ont été réalisés alors10. Certains de ces dessins seront par ailleurs publiés en juillet 2011, quelques semaines après le 15M, chez Blur Ediciones. La quatrième de couverture donne la parole à Enrique Flores qui explique sa démarche :

• 12 Flores, Enrique, Cuaderno de Sol, sl., Blur ediciones, 2011, 4e de couv. [« Imágenes optimistas, al (...)
• 13 « Porque casi el 50 % de los jóvenes españoles están en paro. »

6Enrique Flores produit ainsi son reportage personnel sur le mouvement. Ses dessins proposent une représentation assez différente de celles véhiculées par les médias. Il s’agit, selon ses termes, d’« images optimistes, loin du drame traditionnel avec lequel on regarde habituellement ceux qui expriment leurs revendications dans la rue »12. Ceux qu’il montre semblent plongés dans une réflexion collective, une assemblée générale qui forme un collectif en pleine réflexion. Il s’agit de repenser, de se poser pour examiner les problèmes de la société et imaginer de nouvelles solutions. La première image toujours visible en 2023 sur le blog de l’auteur montre une scène de rue, quelques manifestants de dos, et l’affiche qui reproduit l’appel à manifestation « Toma la calle 15-05-11 ». Dans sa forme, l’affiche reproduite est travaillée, elle adopte le style d’un pochoir, et un code couleur, le noir et le jaune. On note également l’explicitation d’une raison de s’associer au mouvement : le chômage des jeunes13.

• 14 « La vraie démocratie, maintenant ! »

7Le mouvement prend pour nom un slogan : « ¡Democracia Real Ya ! »14. Il apparaît comme étant un mouvement citoyen né sur Internet et les réseaux sociaux au début de l’année 2011. Il exprime une crise politique, dans le cadre de la crise économique qui frappe l’Espagne depuis 2008. Nous pouvons noter que sur cette affiche, on peut lire, en minuscules : « democraciarealya.es », ce qui ressemble à une invitation à aller voir ce site, un lieu de ralliement et communication. Enrique Flores s’inscrit donc dans ce cadre, celui d’une manifestation à l’appel d’un collectif qui remet en question la réalité de la démocratie espagnole, une idée politique que l’on retrouvera sous différentes formes.

• 15 Flores, Enrique, http://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496] [Consulté le 22 06 2023] [« Indignados (...)
• 16 Flores, Enrique, http://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496] [Consulté le 22 06 2023] [« No somos me (...)
• 17 Flores, Enrique, http://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496] [Consulté le 22 06 2023] [« Antes de qu (...)
• 18 [Amnistía Internaciona] https://www.amnesty.org/es/documents/eur41/008/2011/es/ [Consulté le 22 06  (...)

8On remarque dans le second dessin du jour 1, un goût pour la reproduction des messages écrits, des slogans, ou encore des ciseaux dessinés qui symbolisent les coupes dans les budgets. Dans ce second dessin du Jour 1, beaucoup de pancartes, des manifestants nombreux et calmes. On retrouve aussi le mot du moment : « Indignés organisés »15. On peut lire aussi : « Nous ne sommes pas des marchandises »16. Les personnes représentées sur une double page de son carnet semblent plutôt jeunes. Pas de policier dans cette image, mais le sous-titre sur le blog indique « avant le début des coups et des passages à tabac »17. Le rapport d’Aministía Internacional du 7 juillet 2011 parle d’un « usage excessif de la force de la police contre les manifestants18 ».

• 19 Flores, Enrique, http://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496] [Consulté le 22 06 2023] [« Camino del (...)
• 20 Flores, Enrique, http://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496] [Consulté le 22 06 2023] [« Una señora (...)

9Le dessin numéro 3 correspond au lundi 16 mai. Enrique Flores note : « Sur le chemin de la banque, je passe dessiner le camp que certains des manifestants d’hier ont installé à Sol »19. Il note un commentaire : « Une femme facho qui se prend en photo à côté de l’ours dit : Quels cochons ! »20. Une vingtaine de personnes sont représentées debout, quelques visages sont visibles, les autres sont des silhouettes anonymes. Un hashtag apparaît : #acampadasol.

• 22 Europa Press, https://cadenaser.com/emisora/2011/05/18/radio_madrid/1305676228_850215.html [Consult (...)

11Clairement le reportage d’Enrique Flores s’inscrit désormais dans la durée. Il choisit de produire des informations en soulignant le risque de manipulation. Sa critique est dirigée notamment contre les partis politiques et il indique l’objectif des manifestants, rester sur la place jusqu’aux élections municipales. Dans le même temps, selon la radio Cadena SER, « La Junta Electoral Provincial de Madrid a interdit le rassemblement qui avait été organisé à 20 heures ce mercredi par des membres du mouvement “Acampada de Sol” parce qu’il “peut affecter la campagne électorale et la liberté des citoyens en matière de droit de vote”, selon des sources institutionnelles. Pourtant, des milliers de jeunes se réunissent à la Puerta del Sol »22.

• 23 Flores, Enrique, http://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496] [Consulté le 22 06 2023] [« La revoluci (...)

12Les images suivantes, la 6^e et la 7^e, du blog, montrent les manifestants qui vont donc à l’encontre de la volonté des autorités et, de nouveau, les pancartes fleurissent. « La révolution a commencé », « Liberté d’expression », « Ça suffit »23... Enrique Flores commente :

• 26 Flores, Enrique, https://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496, « Estas son nuestras armas ».
• 27 Flores, Enrique, https://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496, « Manos arriba, esto es un atraco. »

15Dès le jour 2, le mouvement semble avoir amorcé une gestion collective spontanée. Les questions des ordures, de l’organisation, de la sécurité vont constituer des axes de construction d’un modèle de microsociété en autogestion. Le jour 3 est représenté par une série de quatre dessins sur le blog. On note la représentation des manifestants pacifiques, mains ouvertes levées vers le haut, l’un dit « Voici nos armes »26, tandis que le dessin suivant montre une foule mains levées, « Mains en l’air, c’est un hold-up ! »27. Un hélicoptère semble surveiller depuis le ciel. Enrique Flores écrit dans son blog :

• 30 Flores, Enrique, https://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496 [Consulté le 22 06 2023] « Hoy ABC titu (...)
• 31 Flores, Enrique, https://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496 [Consulté le 22 06 2023] « Hay más idea (...)
• 32 Flores, Enrique, https://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496 [Consulté le 23 juin 2023] [« Desalient (...)

16Malgré les contraintes pratiques, Enrique Flores dessine debout dans la foule, les dessins sont très réussis. Les doubles pages montrent les slogans, les installations, les sourires. Un ordre visuel paradoxal apparaît dans ses derniers dessins avant les élections. Aucune pagaille, bien au contraire. Les slogans prolifèrent. Enrique Flores termine la semaine, le jour 6, en citant : « Aujourd’hui ABC titre : « Que les urnes parlent », délégitimant le « Que la rue parle » qui correspond à la revendication de Sol »30. Il note sur un dessin, « Il y a plus d’idées dans les banderoles de Sol que dans les programmes électoraux »31. Un autre commentaire : « Déçu d’apprendre que le PP a gagné haut la main. [...] L’assemblée d’aujourd’hui a décidé de prolonger l'occupation une semaine »32. La série de dessins continue. Des visages souriants, des personnes déterminées et pacifiques. Le dernier dessin du reportage est daté du 3 juillet. Ce moment politique n’a pas été stérile, les dessins en attestent en l’inscrivant dans le paysage médiatique.

• 34 Flores, Enrique, https://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496 [Consulté le 22 06 2023] « Se prevé la (...)

21Dans le cas des Indignés du 15M, la première loi qui vient à l’esprit est la Ley orgánica sobre Protección la Seguridad Ciudadana. Elle affirme dans son préambule : « Est prévue la limitation ou la restriction de la circulation ou du séjour sur les voies ou dans les lieux publics en cas de troubles de l’ordre ou de la sécurité publique. »34 On peut lire ici une volonté de contrôler l’usage des lieux publics. Ainsi, lorsque les manifestants décident de rester et d’occuper certaines places telles que la Puerta del Sol, c’est cette loi qui s’applique, notamment. Ils désobéissent donc en s’installant et en refusant de quitter les lieux. Cette altération de l’ordre public peut sembler minime et en contradiction avec le droit de se réunir et de manifester clairement établis par la Constitution de 1978.

• 35 EFE, « La Junta Electoral prohíbe la concentración del 15M en Sol. », El País, Madrid, 22 mai 2015 (...)

22L’occupation est un moyen de pression et une forme de mobilisation qui traduisent dans l’espace public une lutte politique. Il existe une tension entre la police et les manifestants, entre cette loi de 1992 et ces manifestants statiques. La résistance à ce qu’ils considèrent comme une forme d’oppression les conduit à s’opposer au pouvoir civil. Cette approche justifie le refus d’obéir. Ce droit à la résistance limite le pouvoir, c’est la forme ancienne de la désobéissance civile. La notion d’obéissance est donc limitée par d’autres aspects du droit, ce que l’on appelle les droits naturels. Ils ne peuvent être mis en cause par l’autorité politique. Ce qui accroît la dimension « désobéissance », c’est la proximité initiale des élections municipales. « Le Conseil Électoral interdit le rassemblement du 15M [Puerta del] Sol »35, peut-on lire dans la presse.

• 36 Flores, Enrique, https://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496 [Consulté le 22 06 2023], « Prends la r (...)

23Les dessins de Enrique Flores montrent une insurrection tranquille. Souvent, les protagonistes sont assis, ils parlent et ils écoutent. Un sourire léger apparaît fréquemment. Quelques couleurs sont utilisées. Elles sont rarement réunies, Enrique Flores utilise les couleurs avec une certaine parcimonie, laissant une partie de ses dessins en noir et blanc. Les couleurs mettent en valeur une altérité, un message parfois. Le rouge ou le jaune dialoguent avec le noir, le bleu et le vert. Ainsi, le jaune de l’affiche « Toma la calle »³⁶ semble s’étendre à certains manifestants. Ce noir et ce jaune sont des couleurs qui se distinguent des couleurs politiques utilisées alors par les partis de 2011 (Rouge du PSOE, bleu clair du PP), ce sont des couleurs qui disent une différence. Le jaune, selon Michel Pastoureau, c’est la couleur de ce qui est rejeté, de l’intrus, du proscrit. Cette couleur souvent mal aimée semble être le contraire du bleu consensuel. C’est bien un dissensus chromatique qui semble s’exprimer. Le message politique peut commencer à s’élaborer, une forme d’intelligence collective va s’exprimer. Chaque corps semble être un neurone, la partie d’un tout. Les dessins de Enrique Flores saisissent ces corps arrêtés, ces corps qui expriment par leur présence une forme de résistance.

• 37 Flores, Enrique, https://www.4ojos.com/blog/ ?page_id =5496 [Consulté le 22 06 2023], « No nos repr (...)

24La coprésence des manifestants et des policiers marque le contact entre des manifestants clairement pacifiques et des forces de l’ordre pouvant avoir recours à la violence. La désobéissance traduit cette injonction latente, cette situation dans laquelle la soif de démocratie est confrontée à des lois qui visent à limiter les libertés politiques. Chaque heure passée sur la place est un acte de résistance. Les messages politiques écrits se multiplient, les slogans peuvent se lire sur les images. L’un d’entre eux : « Ils ne nous représentent pas »37 traduit la crise de la représentation politique. Si les députés ne remplissent plus cette fonction, l’agora est de retour, une forme de démocratie directe. Des commissions se mettent place. La désobéissance correspond à un désir de « démocratie réelle », ainsi que l’affirme le slogan « Democracia real ya ». Cette révolution passe par la parole mais pas par la violence. Lorsque l’adhésion au projet dominant est remise en question publiquement, ouvertement, avec production d’un projet alternatif, alors, la désobéissance devient un axe de construction.

• 40 Rannou, Mael, « Cabu » Beaux-Arts, Mai 1968, la révolution de A à Z., Hors-série, Pommereau, Claude (...)
• 41 Nouchi, Franck, « Vive Cabu ! », Le Monde 11 janvier 2011.

31Ses dessins font penser à certains dessins du dessinateur français Cabu publiés en mai 1968 dans L’Enragé40. Lorsque Cabu montrait une AG dans un amphi à la Sorbonne, il informait. C’était véritablement « un journaliste qui dessine »41. Enrique Flores est plus un dessinateur qui informe. Dans un contexte politique fort, comme celui du 15M ou de mai 1968, le désir de contrôle des médias du pouvoir en place se renforce tandis que le désir d’émancipation médiatique des opposants s’exprime. Comment informer ? Comment exercer sa liberté d’expression ? En 2011, Internet offre des possibilités techniques nouvelles. Les blogs, les réseaux sociaux, les sites, permettent une diffusion très rapide et très économique. Un simple smartphone permettait déjà en 2011 une diffusion et une réception de contenus relativement lourds tels que des images et de la vidéo.

• 43 Monedero, Juan Carlos, https://blogs.publico.es/juan-carlos-monedero/2023/07/23/votar-aunque-lo-lla (...)

35Le « régime de 1978 » apparaît comme étant un compromis très insuffisant. Juan Carlos Mondero, un des fondateurs de Podemos, aime citer l’exemple d’une bande dessinée signée Carlos Giménez. Un homme fait la queue au bureau de vote en 1977. Il considère sa vie de combats alors qu’il avance. A la question d’un camarade qui lui demande ce qu’il a pensé du fait de voter, il répond tristement : « Cela m’a semblé fade »43. Cet homme qui a lutté toute sa vie contre le franquisme et les fascismes semble abattu le 15 juin 1977 après avoir voté lors des premières élections libres. Loin des représentations positives qui montrent l’alégresse, cet homme exprime une déception profonde, ce régime naissant est très loin de ses espérances et semble bien fade si l’on considère la souffrance et les sacrifices de ceux qui ont lutté. Ce sentiment d’un régime qui n’est pas à la hauteur des attentes, c’est celui que l’on retrouve dans les slogans du 15M, dont le fameux « Democracia Real Ya. » Ces trois mots synthétisent le projet politique du 15M. La désobéissance a permis d’exprimer le dissensus, il n’y a plus de réel consensus politique sur la question du régime. Enrique Flores a transformé son blog en média alternatif, porteur d’un discours de désobéissance, dans l’attente d’un nouveau régime. Comme l’écrit Gilles Perrault, « La Révolution, toujours et partout, c’est la jeunesse. » Dans ce moment de désobéissance, il y a un peu de cela. Le début de quelque chose que l’on peut voir dans ses dessins optimistes.