L’apport scientifique des bases de données : réflexion croisée sur les programmes MAP (Mapping Ancient Polytheisms) et Eurykleia
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- 1 Chaque programme dispose d’un site internet dédié : https://map-polytheisms.huma-num.fr/ et https (...)
1L’élaboration de bases de données occupe désormais une place importante dans les programmes de recherche sur l’Antiquité. Mais comment utiliser au mieux cet outil pour nourrir et étayer la réflexion scientifique ? Le partage des expériences en la matière s’avère particulièrement utile. C’est dans cet esprit qu’une table-ronde a été organisée le 29 mars 2019 à Toulouse ; elle a réuni les membres de deux programmes de recherche distincts : d’un côté le programme ERC MAP (2017-2022) porté par une équipe toulousaine au sein du laboratoire PLH, et de l’autre le projet Eurykleia, inscrit dans le programme Genre, sexe, sexualité dans l’Antiquité grecque et romaine du laboratoire ANHIMA (2019-2024)1. Les discussions entre les chercheur-e-s intervenant à cette journée ont permis de comparer les approches et les méthodes. Le présent article vise à proposer une synthèse de la rencontre pour en faire profiter le lectorat d’Anabases.
Noms de dieux, noms de femmes : périmètres d’étude et délimitation des corpus
2Rappelons les ambitions et le positionnement des deux entreprises scientifiques concernées. Le programme MAP relève de l’histoire des religions antiques, en proposant une approche originale, en terme de réseaux, tandis que le projet Eurykleia mobilise l’outil du genre pour développer l’écriture d’une histoire ancienne véritablement mixte. Tous deux s’appuient sur l’élaboration de bases de données liées à l’onomastique antique, mais dans une perspective différente : l’un s’intéresse aux systèmes de dénominations divines dans les mondes grec et sémitique, tandis que l’autre concerne les noms de femmes qui apparaissent dans la documentation en langues grecque et latine. Dans les deux cas, il s’agit avant tout d’étudier des noms antiques (de divinités ou de femmes) à partir des mentions qui en sont faites dans les sources écrites. L’enquête ne vise donc pas à constituer une sorte de dictionnaire mythologique ou de répertoire biographique/prosopographique. En effet, les programmes ont pour finalité de faire porter l’attention sur la façon dont les figures divines / les figures féminines sont désignées dans les textes antiques. C’est là que résident l’originalité et l’intérêt de l’approche adoptée par MAP et Eurykleia : la contextualisation des références et la prise en compte de la nature des documents mobilisés jouent un rôle crucial dans l’opération de dépouillement des documents, ainsi que dans l’exploitation et l’interprétation de ceux-ci.
3La période embrassée ne diffère pas de manière significative entre les deux programmes : elle est légèrement plus large dans le cas de MAP, puisqu’elle court de 1000 avant notre ère à 400 de notre ère, tandis qu’Eurykleia commence avec le viiie s. avant notre ère. Une grande différence en revanche réside dans les aires culturelles concernées. Le projet MAP a une visée résolument comparatiste : il ne se limite pas aux sources grecques et mobilise à part égale la documentation issue des mondes sémitiques (monde hébraïque, phénicien…).
4Dans les deux cas, s’est posée la question du périmètre à circonscrire : peut-on viser un recensement exhaustif de la documentation sur des empans géographiques et chronologiques si étendus ? Comment organiser le dépouillement des sources ? Fallait-il circonscrire l’analyse à un groupe de sources en particulier ? Si oui, selon quels critères ? Les membres du programme MAP ont décidé d’adapter leurs ambitions à la durée effective de financement du projet, qui est de 5 ans, en accordant une attention prioritaire aux corpus épigraphiques. Le dépouillement se fait ainsi régulièrement, par grands ensembles régionaux. Chaque membre du projet définit une zone géographique. Les premières, en cours de saisie, sont en Méditerranée orientale et ont été décidées collectivement, pour leur dimension multiculturelle : Chypre, l’Égypte gréco-romaine, le Proche-Orient. Un programme destiné aux chercheur-e-s invité-e-s permet en outre d’accueillir des collègues, d’échanger sur les thématiques du projet et de rentrer de nouveaux corpus, en lien avec leurs domaines de spécialité.
5Les membres du projet Eurykleia ne disposent pas à l’heure actuelle de moyens humains suffisants pour procéder à une enquête systématique. La base commence donc à être nourrie de matériaux documentaires variés, en fonction des domaines de spécialité des membres du projet et des chercheur-e-s qui viennent à travailler, au cours de leurs travaux, sur des documents susceptibles de figurer dans la base. L’objectif est de parvenir à couvrir rapidement un éventail étendu et significatif de documents, tant issus de la traduction manuscrite que de corpus épigraphiques.
Élaboration des deux bases de données
- 2 Dans le cas de MAP, Antoine Laurent est ingénieur de recherche, avec un double cursus portant sur (...)
- 3 Il s’agit de faire une gestion des données FAIR (ou Fair Data) ; autrement dit, la recherche fran (...)
- 4 Un exemple de choix pour ces typologies, qui sont le fruit de discussions : pour les agents socia (...)
6La première phase des deux programmes scientifiques a porté sur l’élaboration de la base de données en elle-même, avec l’aide de collègues qualifiés2. Le premier choix concernait le langage informatique et les logiciels nécessaires pour créer la structure de la base. Ce choix, nécessairement guidé par les compétences informatiques des collègues, s’est fondé sur les objectifs poursuivis par les projets, mais également par une volonté d’interopérabilité et de pérennisation des données3. Une fois que les types de données à saisir ont été précisément déterminés, il a fallu réfléchir à la manière de les enregistrer : cela impliquait de prévoir des choix limités et donc des listes et des typologies harmonisant la saisie4. Ce point est crucial : les deux projets étant collectifs, l’harmonisation de l’enregistrement des données est primordiale. Une phase de test a été nécessaire pour ajuster les prototypes ; elle a fait ressortir les problèmes liés à la nature des sources dépouillées et à la nécessité de les inscrire dans des catégories de la base. Par exemple, l’emploi des catégories d’« offrande » et de « sacrifice » implique que chaque contributeur en ait la même définition. Il a donc fallu clarifier, lors de discussions collectives, la terminologie qui serait employée dans la base.
- 5 Le modèle relationnel a été inventé dans les années 1970 et amélioré dans les années 1980. Il est (...)
7Les deux bases de données sont des bases de données relationnelles5 . Celle de MAP s’articule autour de trois tables principales : la source, l’attestation – qui est le morceau du texte contenant la dénomination divine que MAP étudie, et l’élément – qui est un morceau de la dénomination divine. Chacune de ces « catégories » pour ainsi dire est ensuite décrite par différents champs. Pour la source par exemple, sont enregistrés sa date, son origine géographique, son support matériel, la/les langue(s) de l’inscription qu’elle porte, etc. Afin de faciliter et d’harmoniser la saisie, comme on l’a vu précédemment, des listes de valeur ont été intégrées à de nombreux champs : une liste des types de support, une liste des langues et une liste des lieux, qui s’enrichit au fur et à mesure de l’enregistrement des données, pour revenir à notre exemple.
8La base de données Eurykleia est élaborée autour de trois tables : la femme nommée, le texte et le document. L’apparition du nom d’une femme est le point de départ d’une notice qui met en relation le texte et le support qui le véhicule, ainsi que les caractéristiques individuelles de la personne nommée, les actions qu'elle accomplit et la manière dont ces actions sont décrites dans le document.
9Dans les deux projets, l’établissement d’un guide de saisie a été nécessaire, pour clarifier les étapes d’enregistrement des données et garantir une homogénéisation des pratiques. Les livrets ainsi mis au point (d’une taille conséquente car très détaillés) permettent de guider pas à pas les contributeurs qui pourront être sollicités dans le futur. Le programme MAP bénéficie en outre de la présence de post-doctorants et de chercheurs invités, qui peuvent contribuer in situ à la formation des contributeurs. Dans le cas du projet Eurykleia, un tutoriel vidéo, en cours d’élaboration, permettra de faciliter la compréhension des exigences liées à la saisie correcte des informations.
10Dès les débuts de la saisie se sont posées des questions, qui concernent les pratiques des contributeurs et le traitement des documents, dont certains sont fragmentaires. Par exemple, comment signaler les restitutions dans les inscriptions ? Dans le cas de MAP, comment traduire Zeus Agoraios : faut-il garder « Zeus Agoraios » ou préférer « Zeus de l’agora » ? Plus généralement, comment rendre compte de la limite entre la donnée brute et l’interprétation du contributeur ? Ce dernier ne doit-il remplir que les champs pour lequel il dispose de données explicites dans le document ? Quelle latitude lui laisser pour formuler ses hypothèses ? Quelle place accorder aux éléments iconographiques accompagnant éventuellement les inscriptions : se contenter d’un lien vers l’image ou prévoir une description détaillée ?...
Nommer les dieux/nommer les femmes : ambitions et portées des deux programmes scientifiques
- 6 Sur Zeus Euryopa, voir l’introduction du volume à paraître C. Bonnet, G. Pironti (éd.), Euryopa. (...)
11À l’évidence, l’objet de recherche de MAP et celui d’Eurykleia ne sont pas les mêmes. En effet, si l’on se place du point de vue des Anciens, nommer les dieux ne constitue pas une opération analogue à celle qui consiste à nommer une femme. Comme le rappelait J.-P. Vernant, les dieux ne sont pas des personnes : ils ont donc droit à un système onomastique qui n’obéit pas aux mêmes règles que celui des humains. Les théonymes sont accompagnés d’un ensemble de « qualificatifs » qui contribuent à dessiner les contours des puissances divines. La polyonymie est alors féconde, et le fait de nommer les dieux possède une valeur exploratoire : le fidèle tente par-là d’approcher l’essence de la divinité. En revanche, chez les humains, le nom a une fonction d’identification d’un individu précis : il peut être parlant et dire aussi quelque chose de celui-ci (ou de ce que l’on en attend), mais il ne se démultiplie pas (sauf peut-être dans le cas des reines et des rois). Entre Zeus Euryopa et Eurykleia, la célèbre nourrice d’Ulysse, il y a donc un monde6…
- 7 Ces opérateurs sont limités à 4 et traduisent les rapports qu’entretiennent les éléments de la ch (...)
12La base de données élaborée par MAP a été conçue comme un outil permettant d’étudier les appellations divines en dépassant les catégories artificiellement construites (théonymes, épiclèses..). En effet, l’attention de MAP se porte sur l’ensemble de la chaîne onomastique, autrement dit l’ensemble des éléments ou attributs onomastiques. Pour rendre compte de cette complexité, l’équipe MAP a mis au point une formalisation originale (également enregistrée dans la base de données) : une formalisation mathématique. Ainsi, après avoir saisi les données liées à l’attestation, le contributeur doit donc procéder à un choix, en établissant la formalisation avec les opérateurs qui lui semblent convenir7. Lorsqu’il est difficile de trancher, il est possible de proposer plusieurs lectures, et donc plusieurs formalisations.
- 8 Cette analyse permet d’identifier le contexte dans lequel la figure apparaît et le cas échéant le (...)
13Dans le cas des noms de femmes, il n’existe bien entendu pas de chaînes onomastiques analogues. Le nom vient seul, même si on trouve parfois des surnoms, avec souvent un patronyme et/ou une mention d’une origine géographique. Dans ce cas, ce qui intéresse le projet Eurykleia c’est, dans un premier temps, la raison qui fait que l’auteur du texte a décidé de nommer une femme : pourquoi avoir souhaité conserver la mémoire de son nom, ou le rendre public ? Plus que la dénomination en elle-même, ce sont donc le contexte discursif dans lequel elle s’insère et surtout la modalisation8 dont cette mention fait l’objet qui sont placés au cœur de l’analyse. La base de données Eurykleia permet ainsi de reprendre le dossier des femmes dans l’histoire et de leur place dans la vie sociale et politique en permettant à ses utilisateurs de s’affranchir des présupposés, qu’ils soient antiques ou modernes, et en s’intéressant à des situations diverses et à différents types de pratiques discursives : dans quels domaines sociaux, économiques, politiques les femmes intervenaient-elles ? Quelles étaient les pratiques qui les rendaient visibles et celles où, bien présentes, elles étaient cependant moins visibles ? La différence entre hommes et femmes était-elle toujours le critère de différenciation pertinent pour les Anciens ? Quels étaient les autres facteurs importants ? Peut-on repérer des spécificités géographiques ou chronologiques ?
- 9 Citons, pour MAP : Corinne Bonnet et al., « “Les dénominations des dieux nous offrent comme auta (...)
14On l’aura compris, dans les deux cas les contributeurs ne procèdent pas à une simple saisie automatique, lorsqu’ils alimentent la base, mais à une opération qui nécessite une première analyse des données et, de ce fait, une excellente connaissance du document source et de son contexte. À ce stade, la démarche permet de faire émerger de nouvelles interrogations, même lorsqu’il s’agit de documents déjà bien connus et étudiés : cette première étape permet ainsi de nouvelles avancées et peut alors susciter des publications scientifiques9.
Perspectives et apport des bases de données
- 10 Mise à disposition immédiate, gratuite et permanente des données de la base.
15Les deux bases de données seront entièrement mises à disposition : elles seront en Open Access10 (accès libre) dans le but d’alimenter des recherches futures au sein de la communauté scientifique. L’apport escompté est indéniable. Les personnes intéressées par la base de MAP y trouveront un corpus immense, disparate et hétéroclite, qui jusque-là n’avait pu être étudié d’un seul tenant : celui des noms divins. Il sera possible d’analyser les séquences onomastiques répertoriées grâce à des outils innovants, choisis en fonction du type des données et de leur volume : statistiques multivariées, outils de modélisation et d’analyse de réseaux, outils de web mapping… L’ensemble de cette boîte à outils est en cours de réalisation et en test, car il est nécessaire d’atteindre une masse critique pour les calibrer et juger de leur pertinence. L’idée est bien de redéfinir les polythéismes antiques par ce biais, en tentant d’approcher la complexité et la fluidité de ces systèmes que nous laissent apercevoir les sources, bien loin de ces panthéons-arbres généalogiques qu’on donne souvent à voir.
16Quant à la base Eurykleia, elle mettra à disposition une palette variée de documents nommant des femmes (dont certains sont connus des seuls spécialistes, comme les lamelles de Dodone ou les pétitions d’époque hellénistique conservées sur des papyrus en Égypte). Ces documents fourniront un outil de comparaison par rapport à ce que l’on sait des hommes, mais aussi par rapport à ce que l’on sait d’autres femmes, parfois mieux connues. La constitution d’un corpus plus équilibré et représentatif des sociétés antiques ouvrira la voie à de nouvelles analyses et qui contribueront à l’écriture d’une histoire véritablement mixte. L’utilisateur de la base de données pourra aussi évaluer la manière dont le sexe (noté par le nom personnel) d’un personnage féminin apparaît dans un document, s’il entre en lien avec une fonction ou une activité sociale, et dans quelle proportion il influence ou non la réception des actions réalisées par la femme en question. Le projet vise ainsi à mettre en lumière la manière dont, dans les sociétés antiques, le genre interagit avec les autres formes de différenciations que sont, entre autres, le statut politique, le positionnement socio-économique ou l’ancrage dans la parenté et dans un contexte chrono-culturel donné : la perspective est donc résolument intersectionnelle. Enfin, la méthode d’analyse mise en œuvre permettra non seulement de déconstruire les interprétations rapides, fondées sur des présupposés anachroniques ou arbitraires, mais aussi de mettre en lumière les mécanismes historiographiques qui, depuis l’Antiquité, ont conduit à privilégier certaines interprétations et à laisser dans l’ombre l’action effective des femmes dans les sociétés greques et romaines.
Du bon usage du chiffre : articuler le quantitatif et le qualitatif
17L’intérêt croissant pour les bases de données dans le champ des études sur l’Antiquité pourrait donner l’impression que les historien-ne-s se soumettent à la « dictature du chiffre » qui caractérise la société contemporaine. Les programmes MAP et Eurykleia montrent que ce n’est pas le cas, et invitent à trouver un juste équilibre. Le recours à une base de données permet de fédérer les travaux des historien-ne-s de l’Antiquité, qui travaillent souvent sur des corpus limités et bien circonscrits, en fonction de leur domaine de spécialité. En effet, si l’on souhaite identifier des tendances, des règles, ou types de configuration, par-delà l’extrême complexité et variété des situations et contextes, il est nécessaire de disposer d’une certaine masse critique de documents. L’intérêt d’outils venus des Humanités Numériques consiste précisément à introduire une dimension quantitative de façon cohérente et pertinente, en changeant d’échelle.
18Dans le cas d’une étude du fonctionnement des religions antiques, cela apparaissait plus que nécessaire. La base élaborée par MAP sert la pensée systémique : l’objectif est d’envisager le système dans la globalité, en prenant de la hauteur, avant d’en étudier des morceaux choisis (par période, par région, par séquence onomastique). Il ne s’agit donc pas de céder à la dictature du chiffre, mais d’utiliser le quanti-qualitatif à bon escient. Là réside d’ailleurs l’intérêt d’outils comme les statistiques multivariées, qui ne sont pas descriptives, mais analytiques, et qui permettent, selon des critères choisis par les chercheur-e-s, de dessiner des groupes, des tendances.
19Pour ce qui concerne Eurykleia, la base permettra un rééquilibrage des travaux sur les sociétés antiques, intégrant les femmes à part égale. Il ne s’agira pas d’essayer d’en tirer des règles générales, mais de procéder à des mises en série fructueuses, en laissant de côté la problématique trop globale de « la domination masculine ». L’accent mis sur le lien entre les pratiques discursives et la mention de noms de femmes révèlera les logiques complexes et variées propres à chaque contexte. Dans tous les cas de figure, les statistiques seront à utiliser avec précaution. En revanche, la dimension quantitative de la base permettra d’infirmer des conclusions trop rapides chez les historien-ne-s contemporain-e-s, consistant à caractériser une action ou le statut d’une femme comme étant « unique », « rare », « exceptionnel ». De nombreux documents déjà rassemblés redéfinissent en effet les contours du paysage dessiné par la participation des individus à la vie des cités grecques.
Notes
1 Chaque programme dispose d’un site internet dédié : https://map-polytheisms.huma-num.fr/ et https://eurykleia.hypotheses.org/ .
2 Dans le cas de MAP, Antoine Laurent est ingénieur de recherche, avec un double cursus portant sur l’archéologie des sociétés anciennes et les humanités numériques. À l’interface des domaines, il a donc aidé à rendre possible et à « mettre en base de données » les requêtes et besoins des spécialistes. Quant au projet Eurykleia, il bénéficie des compétences de deux informaticiens, Flavien Monnier et André Campos, ingénieurs au CNRS (ANHIMA), qui développent un logiciel de gestion de base de données (Hexagone CMS) pour différents projets de l’Unité.
3 Il s’agit de faire une gestion des données FAIR (ou Fair Data) ; autrement dit, la recherche française (et plus généralement européenne) veille actuellement à ce que les données produites par la recherche soient trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables (en anglais : Findable, Accessible, Interoperable, Reusable – acronyme FAIR).
4 Un exemple de choix pour ces typologies, qui sont le fruit de discussions : pour les agents sociaux, la base MAP propose de saisir le genre selon quatre catégories : masculin, féminin, non binaire, indéterminé (dans le cas d’un ange par exemple).
5 Le modèle relationnel a été inventé dans les années 1970 et amélioré dans les années 1980. Il est encore prisé par la recherche, en raison de sa fiabilité et de sa solidité. Dans ce modèle, l’attention est portée sur les relations qui existent entre les données. Ces relations, que l’on définit au préalable, assurent le maintien de la cohérence et de l’intégrité des données, empêchant, par exemple, que deux objets aient la même référence ou que deux utilisateurs puissent modifier en même temps un même objet (par la définition de droits d’accès pour les différents utilisateurs et de différentes procédures de sécurité, etc.).
6 Sur Zeus Euryopa, voir l’introduction du volume à paraître C. Bonnet, G. Pironti (éd.), Euryopa. Embrasser du regard les épithètes divines et leur circulation, Liège, CIERGA, 2020 ; sur Eurykleia, voir Évelyne Scheid-Tissinier, « Eurykléia, une vie, un nom », Pallas 99 (2015), p. 21-29.
7 Ces opérateurs sont limités à 4 et traduisent les rapports qu’entretiennent les éléments de la chaîne onomastique entre eux. La juxtaposition (/), la qualification (#), la coordination (+), l’équivalence explicitée (=). Cf. Corinne Bonnet, Sylvain Lebreton, « Mettre les polythéismes en formules ? À propos de la base de données Mapping Ancient Polytheisms », Kernos 32 (2019), p. 267-296.
8 Cette analyse permet d’identifier le contexte dans lequel la figure apparaît et le cas échéant le jugement implicite ou explicite que la voix énonciative porte sur le personnage étudié.
9 Citons, pour MAP : Corinne Bonnet et al., « “Les dénominations des dieux nous offrent comme autant d’images dessinées” (Julien, Lettres 89b, 291 b). Repenser le binôme théonyme-épithète », Studi e materiali di storia delle religioni 84/2 (2018), p. 567-591 ; et pour Eurykleia, « Des femmes publiques. Genre, visibilité et sociabilité dans l’Antiquité grecque et romaine » (dossier édité par Marie Augier), Archimède. Archéologie et histoire ancienne 5, 2018, p. 108-184 (pour une liste complète des publications, voir http://eurykleia.huma-num.fr/site/publications).
10 Mise à disposition immédiate, gratuite et permanente des données de la base.
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Référence papier
Adeline Grand-Clément et Élodie Guillon, « L’apport scientifique des bases de données : réflexion croisée sur les programmes MAP (Mapping Ancient Polytheisms) et Eurykleia », Anabases, 31 | 2020, 198-204.
Référence électronique
Adeline Grand-Clément et Élodie Guillon, « L’apport scientifique des bases de données : réflexion croisée sur les programmes MAP (Mapping Ancient Polytheisms) et Eurykleia », Anabases [En ligne], 31 | 2020, mis en ligne le 27 juin 2022, consulté le 30 mars 2023. URL : http://journals.openedition.org/anabases/10843 ; DOI : https://doi.org/10.4000/anabases.10843
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