Les frontières du théâtre
Le théâtre, à son origine grecque, se définit par sa frontière. Clos, le lieu qu’il contient rejette hors des limites du champ visuel tout ce qui bascule, irrémédiablement, dans le monde du hors-scène.
C’est l’intérieur du bâti qui, attesté dans l’Orestie d’Eschyle, représentée en 458 av. J.-C., crée un espace limitrophe, fermé et ouvert par des portes, voué à faire apparaître et disparaître les personnages liés au palais. Auparavant, dans les Perses de 472, ce sont les limites elles-mêmes de l’enceinte théâtrale qui définissent l’espace visuel, avec ses deux accès principaux (eisodoi) par lesquels entrent et sortent (arrivent et partent) le Chœur et les personnages.
Il est de la nature du théâtre de se limiter à un lieu unique, même si les audaces des dramaturges permettent parfois de renverser l’espace (Aias de Sophocle, pièce dans laquelle le héros sort de l’espace visible, et est suivi par le Chœur, pour accéder, seul, au même espace, transformé, faisant f...