Gérard Delille, directeur d’études avec Brigitte Marin, directeur des études à l’École française de Rome
Marina Caffiero, professeur à l’Université de Rome-La Sapienza et Martine Boiteux

1Le séminaire général avait pour thème « L’espace urbain et le sacré, XV^e-XX^e siècle ». Il s’est efforcé de préciser la nature et la fonction des changements aussi bien administratifs que religieux et de piété (construction d’un espace dévot) qui ont accompagné, à Rome et en Italie, la Contre réforme catholique. Derrière les transformations évidentes et visibles, les intervenants ont aussi cherché à montrer les continuités de longue durée. Martine Boiteux et Marina Caffiero ont particulièrement insisté sur le problème de la sacralisation de l’espace urbain, à Rome, pendant la période moderne, tandis que Brigitte Marin, en partant des exemples de Naples et de Rome, a mis en lumière les causes et les buts de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques (en particulier le réseau des paroisses). Dans une autre intervention, Brigitte Marin a traité du problème de l’espace urbain et des sépultures (chapelles privées, ensevelissement dans les églises, cimetières...). Gérard Delille a montré, dans les campagnes comme à Naples, le rôle des processions dans la sacralisation des territoires et les luttes parfois violentes liées à la définition des parcours et à leurs éventuelles modifications. Dans la même optique, l’anthropologue Dino Palumbo a étudié, à travers un exemple sicilien, la stratification complexe des rituels religieux (ceux qui se montrent et ceux qui se cachent ; les « marques » sur les maisons, la disposition des chapelles latérales des familles de l’élite locale, l’adhésion à une faction avant de mourir...), les luttes de pouvoir qu’ils activent et les appartenances sociales et politiques qui en dérivent.

2Enfin, Stefania Nanni, revenant à l’exemple de Rome, a insisté sur la « demande » populaire de religiosité, sur la multiplication des lieux « auto-gérés » de piété populaire, sur la sacralisation des ruines antiques, sur les transformations architecturales et sur l’importance de la production littéraire apologétique dans la redéfinition de la sacralisation de l’espace urbain aux XVII^e et XVIII^e siècles.

3Toujours dans le cadre du séminaire, s’est tenue une semaine d’études doctorales dont le thème était : « Le phénomène des missions d’évangélisation dans l’histoire du christianisme du Moyen Âge à l’époque contemporaine. Problèmes et méthodes ». Elle s’est articulée autour de trois directions fondamentales : « L’espace des missions médiévales » (Sofia Boesch-Gaiano, M. Sot, Isabelle Heullant Donnat, R. Michetti) ; « Les missions modernes » (B. Vincent, Charlotte de Castelnau, Antonella Romano, P. Broggio, Francesca Cantù, P.-A. Fabre) ; « Missions, confessionnalisation et colonisation » (G. Pizzorusso, Claire Laux, Chantal Verdeil, L. Dartigues). Une table ronde générale, « L’histoire des missions en contexte » (N. Standaert, J. Bocquet), a clos la dernière journée de ces rencontres qui ont réuni, autour des spécialistes de la matière, de nombreux doctorants et étudiants d’histoire religieuse et de la colonisation européenne.

4Les étudiants inscrits en DEA ont, au cours de l’année, procédé à une présentation détaillée de leur travail de recherche.