Chorges (Hautes-Alpes). Place Lesdiguières
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Année de l'opération :
2011Numéro d’opération :
2110117Sujets :
mur, sol, fondation de bâtiment, maçonnerie, porte, tegula, artisanat, forge, foyer, remploi, canalisation, fortificationChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, Bas-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, Moyen Âge classique, Bas Moyen Âge, époque moderneTexte intégral
1Des travaux de réhabilitation d’un édifice historique dans le centre ancien de Chorges ont occasionné la mise au jour de vestiges d’un mur massif, comportant des tegulae en réemploi.
2Le bâti montre plusieurs phases de constructions et de remaniements dès l’époque antique peut-être, au Moyen Âge et à l’époque moderne. Une porte à linteau en accolade est conservée en élévation. Trois secteurs ont pu être observés.
3Le secteur 1 a fait l’objet de la principale découverte sous les élévations existantes : un tronçon de mur orienté E-O avec un parement au sud. Ce mur a été examiné, sur près de 2 m de longueur et 1 m de largeur, au niveau de sa tranchée de fondation. Composé de blocs équarris en parement, il contenait des fragments de tegulae en réemploi. Sa largeur totale et son parement nord n’ont pas été observés.
4Dans le secteur 2, un morceau de maçonnerie constitué de moellons liés dans un mortier gravillonneux particulièrement dur comportait un fragment de tegula en réemploi. Ce vestige était colmaté par des colluvions et des argiles très plastiques qui se retrouvent également dans les secteurs 1 et 3. Comparable, dans sa constitution, au mur observé dans le secteur 1 et situé dans son prolongement, cette maçonnerie, antérieure à la porte à linteau en accolade, pourrait lui appartenir. Au-dessus, un espace était caractérisé par des activités artisanales de forge, colmatées par un niveau de cendre et de charbons ; le sol, constitué de dalles de schistes, était marqué par l’installation d’une zone de foyer et peut-être l’emplacement de l’enclume ou d’un élément lié à l’activité de la forge. Sous la forge, des canalisations sommairement aménagées de blocs et de lauzes ont été dégagées dans des limons.
5Dans le secteur 3, sous les élévations actuelles, consécutives à des remaniements architecturaux, une couche de blocs liés dans un mortier gris comprenait des fragments de tegulae en réemploi. Cette couche, discontinue, est apparue présente sur l’ensemble du secteur décaissé, soit sur 5 m de longueur et 3 m de largeur. Elle pourrait constituer une semelle de fondation d’une construction de l’Antiquité tardive ou du haut Moyen Âge.
6L’ensemble du site a été observé sur des fenêtres difficiles à raccorder, à la fois sur des secteurs enfouis et dans des élévations existantes. Néanmoins, une chronologie se dessine de la fin de l’Antiquité à l’époque contemporaine :
- une phase de construction de la fin de l’Antiquité ou du haut Moyen Âge sur des colluvions schisteuses locales ou le schiste en place : tronçon de mur observé dans le secteur 1 et maçonneries de nature comparable des autres secteurs ;
- des éléments d’architecture et d’édifices médiévaux et modernes : porte et murs témoignent de remaniements successifs. Ils pourraient être associés à la fortification de l’agglomération médiévale et moderne ;
- une phase d’activité artisanale à l’époque moderne, avec une forge, connue dans les textes, vers 1790.
7Les vestiges de la fin de l’Antiquité ou du haut Moyen Âge de la place Lesdiguières, quoique difficiles à interpréter, constituent un enjeu fort de la connaissance de l’antique cité caturige.
Pour citer cet article
Référence papier
Laurence Pinet, « Chorges (Hautes-Alpes). Place Lesdiguières », Archéologie médiévale, 42 | 2012, 191.
Référence électronique
Laurence Pinet, « Chorges (Hautes-Alpes). Place Lesdiguières » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 42 | 2012, mis en ligne le 05 juin 2018, consulté le 24 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/10798 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.10798
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