1Un diagnostic sur une superficie de 21,5 ha a révélé la présence inédite d’un habitat mérovingien et d’une nécropole très certainement contemporaine. D’autres indices d’occupations ont également été détectés, témoignant d’une implantation humaine plus ancienne, mais épisodique, au Mésolithique moyen (8000-7000 av. notre ère) et au Hallstatt (800-450 av. notre ère).

2Les vestiges du haut Moyen Âge se répartissent entre deux zones bien distinctes. Une première zone située au sud de l’emprise se rapporte à l’habitat. Avec plus de 250 poteaux, 34 fonds de cabane, 40 fosses et trois foyers répertoriés sur 8 ha, les sondages ont mis au jour les traces d’un hameau ou d’un village d’une étendue encore inconnue en Franche-Comté. Le mobilier céramique prélevé dans différentes structures place cette occupation dans une fourchette chronologique située entre le vi^e et le vii^e s. de notre ère. L’identification d’une vingtaine de sépultures mêlées aux structures domestiques laisse penser que l’installation du village s’est déroulée en deux phases que l’on ne perçoit pas pour l’instant à travers le mobilier. Cependant, un certain nombre d’éléments permettent d’ouvrir des perspectives intéressantes sur différents aspects de la vie quotidienne, avec de nombreux restes d’ossements animaux très bien conservés qui permettront d’appréhender les modes d’élevage ou de consommation du bétail pour le haut Moyen Âge ou encore une dizaine de fragments de vases en pierre ollaire, qui témoignent de relations privilégiées avec les régions de l’arc alpin.

3Deux cent mètres plus au nord, une seconde zone a livré 71 sépultures et cinq trous de poteau. Cette nécropole, estimée à 700 tombes, se matérialise en surface par une légère éminence qui pourrait correspondre au reste d’un tertre arasé ou d’une levée de terre la délimitant. Son extension maximale étant parfaitement circonscrite par les sondages, sa superficie n’excède pas 1 ha. Les sépultures du centre de la nécropole sont orientées O-E tandis que celles situées en périphérie sont implantées suivant un axe SO-NE, ce qui témoigne peut-être de contraintes liées aux limites du cimetière. La fouille exhaustive d’une tombe, associée à deux tests de fosses sépulcrales, a montré que les individus étaient remarquablement bien conservés. Aucun mobilier d’accompagnement n’a été retrouvé dans les tombes examinées. La caractérisation chronologique de cette nécropole, a priori mérovingienne, achoppe donc sur cet écueil important et ne s’appuie que sur deux arguments arbitraires : la proximité avec l’habitat mérovingien et la forte similitude avec la nécropole mérovingienne voisine de la Grande Oye fouillée à Doubs.

Pontarlier, ZAE des Gravilliers, sépulture fouillée au cœur de l’habitat mérovingien.

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Cl. Luc Staniaszek, Inrap