Bordeaux (Gironde). SIG Archéologique et Historique de Bordeaux : constitution d’un référentiel historique urbain mutualisé
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Année de l'opération :
2011Numéro d’opération :
25674Nature de l'opération :
projet collectif de rechercheTexte intégral
1Ce projet interinstitutionnel réunit des chercheurs du ministère de la Culture, de l’Inrap, de la ville de Bordeaux et de l’université de Bordeaux 3. Il a pour objet une réflexion sur la morphogénèse urbaine, depuis les origines protohistoriques de la ville jusqu’au xxe s. Le traitement et l’analyse du volume considérable des données archéologiques et historiques reposent sur l’outil d’analyse spatial mutualisé (SIGArH) développé en 2010.
2Le premier objectif du projet est d’établir un bilan des connaissances archéologiques sur la ville de Bordeaux. La mise en perspective de tous les éléments connus sur un même plan, dans une seule représentation géographique, est le point de départ nécessaire d’une réflexion sur la ville. Le recensement intègre les données apportées par les opérations archéologiques, des grands travaux urbains de ces dernières années aux informations des érudits depuis le xvie s., dès l’instant où elles peuvent être localisées. Le SIG sera donc le lieu d’une synthèse sur l’archéologie bordelaise. Le deuxième objectif est d’inclure des données historiques utiles à la compréhension de l’espace urbain, volet indissociable du premier, nécessaire pour compléter l’image forcément partielle du focus archéologique. Prenant la suite de l’Atlas de Bordeaux (2009), SIGArH apportera un prolongement dynamique, avec une mise à jour constante prenant en compte les découvertes archéologiques ou les textes édités par les historiens. Le troisième objectif tient dans le choix même du SIG, outil d’analyse spatial, qui favorise la compréhension de l’utilisation de l’espace et de ses remodelages à différentes échelles.
3L’activité s’est concrétisée dans les domaines géomatique et scientifique : poursuite du développement de l’outil SIGArH (création du module «ressources documentaires» accessible via un serveur web mutualisé); collecte et intégration de données dans le système d’information (cadastres vectorisés de 1820 et 1850, plans anciens, matrices cadastrales, tenures, références documentaires, données archéologiques) ; recherches sur l’occupation du sol à partir de l’exploitation de deux sources, les actes des tenures des xive et xve s. et les matrices du premier cadastre (1820).
4Le module d’aide à la saisie des tenures, inclus dans SIGArH, a été testé sur le quartier Sainte-Croix. La principale difficulté est la définition de zones pertinentes à partir des informations livrées par les actes des tenures (xive-xve s.), mais cette mise en espace des archives foncières est la première étape en vue de représentations cartographiques. L’exploitation des données a permis d’offrir des présentations diverses : nature de l’occupation du sol, répartition des fiefs, cens, etc., en fonction de fourchettes chronologiques choisies, mettant en évidence des évolutions. La spatialisation des données montre des informations peu perceptibles auparavant, comme, par exemple, l’extension progressive des chais le long du fleuve ou la forte implantation du chapitre de Saint-André au cœur du quartier dominé par l’abbaye Sainte-Croix.
5Les matrices du cadastre ne posent pas de problème de localisation, les informations étant associées à une parcelle représentée sur un plan. La section de la Douane, enregistrée aux Archives municipales, a été traitée à titre de test en vue d’une exploitation comme source économique et sociale (données sur les propriétaires) autant que comme information sur l’occupation du sol et les formes du bâti. Contrairement aux états de section, les matrices contiennent des données dynamiques sur l’évolution de la propriété (mutations, constructions, changement de revenu, modification des portes et fenêtres ou des niveaux, etc.) importantes sur une période de changements (1835-1855).
6Ce projet fédérateur sur l’espace urbain bordelais a mis en relation les recherches sur les tenures et les matrices qui, en dépit de champs chronologiques et de types de sources différents, procèdent de questionnements scientifiques comparables sur la société et les paysages urbains et amènent une réflexion commune sur les méthodes d’intégration de ce type de données dans un SIG.
Pour citer cet article
Référence papier
Olivier Bigot, Cécile Doulan et Hélène Mousset, « Bordeaux (Gironde). SIG Archéologique et Historique de Bordeaux : constitution d’un référentiel historique urbain mutualisé », Archéologie médiévale, 42 | 2012, 221-222.
Référence électronique
Olivier Bigot, Cécile Doulan, Hélène Mousset, « Bordeaux (Gironde). SIG Archéologique et Historique de Bordeaux : constitution d’un référentiel historique urbain mutualisé » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 42 | 2012, mis en ligne le 05 juin 2018, consulté le 28 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/10916 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.10916
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