1Le prieuré grandmontain de Puychevrier est un des ensembles les mieux conservés de cet ordre dans le Berry. Classé Monument historique en 1979, le site a été progressivement restauré jusqu’à nos jours. L’ensemble claustral conserve encore la chapelle, l’aile orientale avec la salle capitulaire et l’essentiel de l’aile sud. L’aile ouest avec l’hôtellerie et le réfectoire, situé dans l’aile sud, furent démolis. Ces travaux correspondent probablement à une réorganisation du prieuré au cours du xvi^e ou du xvii^e s., liée sans doute aux réductions du nombre des religieux sous la Commende et aux nouvelles exigences de la vie monastique.

2Quoi qu’il en soit, ces transformations ont effacé une partie importante du cloître, rendant difficile la lecture de cet espace. Le projet architectural vise à rendre une certaine visibilité au cloître disparu en évoquant les volumes que celui-ci pouvait avoir : il s’agit de mettre en exergue des différences entre les espaces bâtis des galeries et des espaces ouverts du carré central, ainsi que l’évocation du cloître comme lieu coupé du monde extérieur. L’organisation générale de l’espace pouvait être supposée à partir d’autres sites connus et à partir de vestiges architecturaux des élévations subsistantes. Si l’architecture grandmontaine est sensiblement plus homogène que celle des autres ordres monastiques, y compris celle des cisterciens, les grandes similitudes entre les sites ne peuvent pas être assimilées à une standardisation rigoureuse des formes et des dimensions. C’est pourquoi le propriétaire a souhaité réaliser des sondages archéologiques dans le but de retrouver des vestiges matériels des galeries disparues. Au total, trois sondages ont été réalisés à l’intérieur de la carrée du cloître : un dans l’angle SO ; un devant le mur sud de la chapelle et le dernier devant la façade de la salle capitulaire.

3Le premier sondage a permis de constater le bon état de conservation des vestiges du réfectoire avec l’arasement de son mur nord et la présence d’un sol en dur à l’intérieur. Un autre niveau de sol recouvre l’extrémité ouest de ce mur et pourrait correspondre à la condamnation d’une porte entre le réfectoire et le cloître. À l’extérieur, la stratigraphie est mal conservée mais la fouille a mis en évidence les vestiges de l’angle SO du mur bahut du cloître. Il est donc possible de restituer une largeur de 2,45 à 2,55 m pour les galeries sud et ouest : le mur bahut de 0,50 m de largeur reposait alors sur une semelle de fondation de 0,70 m de large environ.

4Le deuxième sondage s’est avéré négatif, exception faite d’une couche d’occupation contenant du mobilier céramique datable du xiv^e-xv^e s. En revanche, le troisième sondage a révélé l’existence d’une tranchée de fondation à 3,75 m de la façade de la salle capitulaire : la largeur plus importante correspond à la nécessité d’accommoder le massif d’un escalier accolé à la façade et qui permettait aux religieux de descendre dans le cloître depuis le dortoir situé au premier étage de l’aile orientale.