1Un projet de construction d’une maison individuelle dans un contexte de grande sensibilité archéologique a généré la prescription d’un diagnostic. Localisée en face de l’église médiévale du couvent des Carmes (actuelle église Saint-Hilaire du Martray), la parcelle abrite, comme cela avait déjà été vu en 2000 par T. Cornec dans la parcelle adjacente (Archéologie médiévale, 31, p. 485) et conformément à ce qui est connu par les textes, une partie du cimetière principal de la ville. Cet espace sépulcral paraît utilisé depuis la période mérovingienne et il occupe, à la fin de sa période de fonctionnement (fin xviii^e s.), une superficie d’environ 1,5 ha.

2Le diagnostic a concerné 2 000 m² de la nécropole. Sur cette surface, les inhumés sont partout présents avec une densité très importante. Cinquante-six sépultures (pleine terre, coffres, sarcophages en calcaire coquillier et trapézoïdaux) et des fosses-ossuaires ont été mises au jour dans les 254 m² de tranchées ouvertes. Cependant, le diagnostic s’étant arrêté le plus souvent au niveau d’apparition des premiers corps, un sondage profond a permis d’obtenir une moyenne de 11 corps pour 6 m², soit plus de 3 500 individus sur l’ensemble de la parcelle. Les premières tombes sont visibles à 50 cm sous la terre végétale, les plus profondes atteignent et entament le calcaire à 1,70 m de profondeur.

3Outre les sépultures, le diagnostic a mis au jour les vestiges d’une chapelle de 8 x 4,5 m abritant à son angle SO un ossuaire souterrain maçonné et voûté d’environ 4 m sur 2 m, accessible par la partie supérieure de sa voûte, qui contenait une très grande quantité d’ossements.

4Enfin, des murs appartenant à l’ancienne église paroissiale Saint-Pierre du Martray sont conservés à l’extrémité SO de l’emprise, en bordure du coteau calcaire. Ces derniers vestiges de l’église, déjà très fortement dégradés par des terrassements dans les années 1970, sont actuellement menacés du fait de leur affleurement sous la surface du sol et de la dégradation du coteau.