Colombiers et Montady (Hérault). Étang de Montady
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Numéro d’opération :
118028Lieux :
France métropolitaine, Occitanie (région administrative), Département de l'Hérault, Colombiers (Hérault), MontadyNature de l'opération :
projet collectif de rechercheTexte intégral
1L’étang de Montady est le cadre d’une étude interdisciplinaire sur les relations entre les sociétés et le milieu naturel. L’étang est connu jusqu’ici par son parcellaire rayonnant qui en fait une icône du paysage rural français. Une charte du viguier de l’archevêque de Narbonne date de 1247 le démarrage du projet d’aménagement. À partir de l’« événement » constitué par l’assèchement de la cuvette dans la seconde moitié du xiiie s., l’analyse s’est inscrite dans un cadre diachronique large, « des oppida à nos jours », une mise en perspective indispensable pour éviter de se focaliser sur un épisode, l’assèchement, certes créateur d’un paysage remarquable, mais dont le sens ne peut s’apprécier réellement que dans une contextualisation ample et grâce à des compétences variées (archéologie, environnement, géographie, histoire).
2Le PCR « Autour de l’étang de Montady. Espace, environnement et mise en valeur du milieu humide en Languedoc, des oppida à nos jours » a bénéficié d’un programme triennal renouvelé pour les années 2008-2010. Les deux axes de recherches portaient sur le paléoenvironnement et sur la gestion sociale de l’eau. Le premier avait entraîné, au pied de la butte d’Ensérune, deux campagnes de sondages à la pelle mécanique et de carottages qui avaient mis au jour plusieurs séquences qui enregistrent 1) une histoire pédosédimentaire de vingt-cinq siècles, 2) l’influence de la fondation et du développement de l’oppidum d’Ensérune sur l’évolution du versant de la colline et les limites de l’étang, 3) les prémices d’une mise en valeur précoce et probablement partielle de l’étang. Au cours de cette année, l’étude pluridisciplinaire de ces séquences s’est poursuivie et une chronostratigraphie a pu être établie. Une première synthèse a pu être présentée, accompagnée d’un bilan des études archéobotaniques (anthracologie et carpologie) réalisées à partir des nombreux prélèvements effectués sur ces séquences (J.-F. Berger, P. Blanchemanche, L. Chabal).
3L’équipe travaillant sur l’occupation du sol a continué ses campagnes de prospection tout au long de l’année sous la direction de L. Le Roy, avec le renfort de Sandy Gualandy (doctorante Paris IV), avec deux objectifs : d’une part, terminer la recherche archéologique dans la zone d’étude du PCR (le SE de la commune de Capestang restait à étudier) ; d’autre part, sortir de la zone du PCR afin d’étudier ses espaces périphériques. Le choix s’est porté sur une prospection thématique ciblée sur les villae, type d’établissement qui représente environ la moitié des occupations répertoriées pour le Haut-Empire et dont l’étude apporte aussi des informations sur l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, les occupations de ces époques reposant très souvent sur des villae. Ainsi, celles mentionnées dans la bibliographie pour avoir livré des éléments luxueux (marbres, mosaïques) ou des installations thermales (pilettes, tubulus, etc.), situées à l’ouest de la commune de Capestang, le SO de celle de Béziers ou les communes de Maureilhan, Vendres, Sauvian et Valras, devaient être étudiées. 16 sites ont été examinés ; 4 dans la zone du PCR, sur la commune de Capestang, 12 en périphérie : 7 proviennent de la commune de Capestang (nord et ouest), 3 de Béziers et 2 de Maureilhan. La méthodologie a consisté en un zonage par densité de mobilier après un test de ramassage et la récolte des bords et fragments les plus pertinents, avec relevé des coordonnées GPS. Par la suite, chaque site a fait l’objet d’une notice individuelle à laquelle ont été joints un plan cadastral (échelle 1/2 500) et, éventuellement, des planches de céramiques ou des photographies.
4Dans le cadre de l’étude de gestion et de mise en valeur de la dépression une fois drainée (axe 3), l’analyse des fonds d’archives privées et syndicales a été poursuivie (cf. infra). Le travail métrologique de P. Portet (axe 4 : Paysage et parcellaire) se poursuit à partir de la photogrammétrie réalisée en 2006.
5En revanche, l’étude de la galerie d’exhaure (axe 5, P. Portet), classée depuis 2010, n’a pas pu avancer, faute de pouvoir accéder au site. Il faut rappeler que le nettoyage de l’aqueduc souterrain est un préalable à toute intervention et qu’il est soumis à un accord entre l’ASA et les communes riveraines, qui n’est pas finalisé. Néanmoins, le PCR participe au montage d’un dossier qui pourrait permettre l’étude d’une portion de la galerie.
6L’axe 6 sur la gestion sociale de l’étang, pris en charge par l’IRD, n’a pu finaliser les deux opérations sur le terrain prévues. L’une, remise faute d’étudiant, devait prolonger au Maroc l’observation de la mise en place de périmètres agricoles circulaires au xxe s. dans le cadre de la colonisation, puis de la réforme agraire de l’État marocain. T. Ruf n’a pu effectuer la mission prévue dans l’île de Florès (Indonésie) pour observer des systèmes parcellaires radiants liés à la riziculture.
7Aux recherches spécifiques des groupes, il faut ajouter la constitution des corpus de données qui ont fait l’objet de deux « activités transversales ». La première vise au recensement des sources écrites et planimétriques relatives à l’étang. Les archives privées du château d’Agel, conservant des fonds sur la seigneurie de Montady, avaient été rendues accessibles en 2009 par leurs propriétaires. Elles font l’objet d’un classement en cours par les Archives départementales de l’Hérault. P. Blanchemanche a étudié le fonds relatif à Montady qui comporte des documents de gestion du xviie au xixe s. Il s’agit principalement d’archives syndicales du xixe s. (travaux, conflits). S’y ajoutent des notes historiques (copie commentée de la charte de 1247, en particulier) de la même période.
8La seconde activité transversale, la réalisation d’un SIG permettant le stockage et l’exploitation des données, s’est poursuivie. Le récolement de la base de données consacrée aux sites archéologiques doit s’achever début 2011. Les couvertures aériennes de 1962 et de 1970 ainsi que le cadastre napoléonien ont été intégrés pour le centre de l’étang et seront progressivement enrichis jusqu’aux travaux de publication envisagés, auxquels doivent s’ajouter une publication et une exposition itinérante et documentaire à destination d’un large public.
Pour citer cet article
Référence papier
Jean-Loup Abbé, « Colombiers et Montady (Hérault). Étang de Montady », Archéologie médiévale, 41 | 2011, 221-222.
Référence électronique
Jean-Loup Abbé, « Colombiers et Montady (Hérault). Étang de Montady » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 41 | 2011, mis en ligne le 18 juin 2018, consulté le 22 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/12079 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.12079
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