1Le château de Falaise, résidence des ducs de Normandie du x^e au xiii^e s., fait actuellement l’objet d’un programme de revalorisation incluant la restauration de son enceinte et la restructuration de sa basse cour. Le dernier projet en date, l’abaissement du niveau de sol actuel de cette dernière le long de la courtine sud, avait pour but de recréer l’aspect défensif du site en instaurant, pour le visiteur, une sensation de confinement à l’intérieur des murs.

2Ces travaux ont consisté à enlever 1,40 m de remblais mis en place aux xix^e et xx^e s. contre la courtine, ce qui a permis en premier lieu de mettre au jour le rempart du xiii^e s. dont les multiples restaurations témoignent des sièges à répétition dont le château a fait l’objet durant la période médiévale. La découverte de plusieurs boulets est une autre marque de ces conflits. L’étude du système de défense du château a été poursuivie grâce au décaissement du niveau supérieur actuel d’une des tours (tour L) de cette courtine qui comporte, à ce niveau, deux canonnières à double ébrasement du xv^e s. qui ont remplacé deux archères à ébrasement simple de la fin xii^e-début xiii^e s., adaptant ainsi la défense à l’artillerie à poudre. Le long de la courtine, un escalier droit donnait accès au dernier niveau et au chemin de ronde (actuellement disparus) ; un autre ménagé dans l’épaisseur du mur de courtine menait au niveau inférieur.

3Plus à l’ouest, le dégagement des remblais a révélé l’existence, au premier étage de la porte des Champs, d’une salle voûtée enduite et d’un passage dans l’épaisseur du mur de courtine.

4Un des derniers acquis de ces opérations de terrassement fut la découverte d’un aménagement domestique daté du xiv^e-xv^e s. Il est constitué d’un four à pain et d’un autre four de moindres dimensions, tous deux insérés, probablement a posteriori, dans un massif de maçonnerie ; ils ont été tronqués vers la fin du xv^e s. par la construction d’un bâtiment, peut-être s’agissait-il du logis du capitaine mentionné par les textes et construit contre une tour de l’enceinte, du côté sud. Leur voûte, construite en moellons calcaires bien équarris liés par un mortier de terre argileuse, témoigne d’une mise en œuvre soignée. Le four à pain, dont une partie de la sole est conservée, avoisine les 3 m de diamètre hors œuvre. Le petit four, quant à lui, mesure environ 1,50 m de diamètre. Leur présence conforte l’hypothèse d’une cuisine médiévale adossée au rempart à l’intérieur de l’enceinte. Parmi les sites castraux qui ont livré des cuisines on peut citer : Château-Thierry (Aisne), Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) et le palais des ducs de Bourgogne (Côte-d’Or).

Falaise, château, four.

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