1Dans le cadre d’un projet de restauration d’un local commercial, les élévations d’un édifice de la place (cad. 468) et le mur mitoyen sud du bâti en fond de parcelle (cad. 467) ont fait l’objet de sondages, complétés par des observations générales sur les éléments architecturaux préservés dans les caves et au premier étage du corps de bâtiment sur la rue. L’opération vise à mettre en perspective les états successifs des bâtiments et leurs remaniements et d’en proposer une chronologie générale, appuyée sur d’éventuelles analyses dendrochronologiques.

2Bien que les secteurs étudiés soient limités, les résultats obtenus permettent de distinguer trois grandes périodes. La première, datée entre le dernier tiers du xiii^e s. et le xiv^e s., correspond aux campagnes d’édification de deux bâtiments civils. Les vestiges archéologiques démontrent que la première construction, implantée le long de la place Saint-Louis, occupe une parcelle rectangulaire en profondeur. La structure du bâti intègre dans les maçonneries mitoyennes plusieurs arcades qui assurent la décharge des planchers et des étages supérieurs. Certaines d’entre elles servent par ailleurs d’enfeu. L’édifice se compose en outre d’une cave en berceau, d’un rez-de-chaussée pourvu d’un avant-solier, et d’au moins un étage. Un plancher à caisson de bois, installé à partir de 1266, sépare le premier niveau du second. Une porte piétonne donne accès, au nord, vers la maison voisine. Des traces ténues permettent aussi d’évoquer l’existence d’un couloir qui mène à un escalier droit placé en partie postérieure de la salle. À l’arrière du site et à la même période, un second édifice est érigé suivant une orientation légèrement différente. Sa cave, de plan massé et partiellement modifiée, conserve tout de même trois voûtes d’arêtes séparées par des arcs-doubleaux en plein-cintre. Ces derniers reposent, au centre, sur deux colonnes pourvues d’un tailloir non décoré. Au-dessus, les différents niveaux de l’édifice sont mal perçus. Toutefois, le mur mitoyen sud conserve les vestiges d’un enduit peint composé de motifs géométriques (losanges) et de différentes représentations figurées dans un registre supérieur. Entre les deux édifices, les structures observées au sous-sol suggèrent la présence d’un conduit et d’une fosse de latrines. Vers le milieu du xvi^e s., le site connaît ses premières transformations. En l’occurrence, l’édifice installé sur la place est équipé d’un nouvel escalier à vis à noyau hélicoïdal. Il est implanté en fond de parcelle. Pour cette période, le second édifice est moins bien documenté. Il semble pourtant qu’un nouveau réseau de petites caves soit construit, permettant de doubler sa surface utile. À partir du xviii^e s., le bâtiment placé le long de la place Saint-Louis connaît des remaniements ponctuels, notamment grâce à l’installation de deux nouvelles cheminées au premier étage. Le second édifice, qui semble avoir bénéficié d’une façade ouverte sur une cour intérieure, intègre de nouvelles divisions internes et un système de chauffage. Si le site n’est pratiquement pas modifié au xix^e s., des destructions importantes, intervenues au milieu du xx^e s., créent de véritables lacunes pour la compréhension générale du site.