Vimpelles (Seine-et-Marne). Jonville
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Année de l'opération :
2009Numéro d’opération :
108228Sujets :
habitat, fond de cabane, trou de poteau, architecture de terre, puits, four, objet en os, lissoir, structure de combustion, espace funéraire, sépulture, métier à tisser, dépotoir, céramique, tuile, peigneNature de l'opération :
fouille préventiveTexte intégral
1La fouille, sur environ 2 ha, a mis au jour un peu plus de 700 cavités d’origine anthropique, comblées. Celles-ci, concentrées sur un lambeau d’une terrasse d’alluvions anciennes (Pléistocène), sur la rive droite de la Vieille-Seine, bénéficiaient d’un milieu sec dans un environnement semi-palustre. Le mobilier dégagé dans le remplissage de ces structures a montré que le site a été occupé entre le Néolithique moyen II et la fin de la période carolingienne, avec de nombreux et longs hiatus. Après une occupation bien attestée au cours de l’Antiquité tardive (fin ve s.-début vie s.), le site semble avoir été déserté au début du Moyen Âge et ce n’est que dans le courant du ixe s. qu’il a accueilli de nouveaux occupants, ce jusqu’au xie. Cependant, rien ne permet d’affirmer qu’il n’y a pas eu de solution de continuité au cours de cette période. Les structures carolingiennes témoignent d’installations domestiques ; il s’agit de trous de poteau servant de fondation à quelques bâtiments à l’architecture de terre et de bois, de fonds de cabane, de puits et de fours culinaires en partie enterrés. Le site était dépourvu de silos souterrains, à cause vraisemblablement de la nature du substrat encaissant, constitué de sables et de graviers lités, parfois légèrement recouverts de limons. Bien que ce lieu ait fait l’objet d’aménagements funéraires au cours de l’âge du bronze (fossés circulaires et inhumations), quelques sépultures, notamment d’immatures, pourraient aussi se rapporter au haut Moyen Âge, en particulier celles en lien stratigraphique avec des structures domestiques (fonds de cabane) attribuées à l’époque carolingienne. S’il semble bien acquis désormais que les fonds de cabane servaient à l’implantation de métiers à tisser, rien ne permet de déterminer réellement la fonction (habitation, grange, étable…) des bâtiments révélés par des alignements de trous de poteau. Comme cela a été observé ailleurs, les fonds de cabane découverts sur le site étaient constitués d’une fosse rectangulaire avec deux trous de poteau, parfois quatre, l’axe longitudinal orienté systématiquement E-O. À l’inverse, les autres bâtiments rectangulaires présentaient un alignement N-S et de fait perpendiculaire au sens d’écoulement de la rivière. En dehors de ces observations, l’organisation spatio-temporelle de cet habitat reste difficile à appréhender. En effet, la chronologie des occupations, qui pour l’essentiel est fondée sur l’évolution morphologique et stylistique de la céramique, souffre de l’indigence des rejets dans la plupart des structures de cette période. Cependant l’un des fonds de cabane, aux dimensions un peu plus importantes que les autres, moins érodé par les labours, a manifestement servi de dépotoir domestique, ce qui permet d’envisager l’existence d’une habitation à proximité (tessons de céramique, pierres dont certaines chauffées, restes fauniques). Les objets en fer sont très rares et à l’état de fragments. Il faut également mentionner la présence de quelques objets (peignes en os, lissoir) provenant du fond de cabane réutilisé en dépotoir domestique. Deux puits peu profonds (entre 3 et 4 m sous le niveau du sol actuel) ont pu être attribués à l’époque carolingienne. L’un d’eux présentait un cuvelage encore en place, fait de blocs de grès et de calcaire de Brie, avec quelques tessons de tuiles gallo-romaines en remploi ; abandonné sans raison apparente, il semble s’être comblé naturellement. L’autre avait un cuvelage en bois, constitué d’un tronc de chêne évidé d’1 m de diamètre et conservé sur 70 cm de haut. Sa base comprenait de nombreux rejets (pierres, tessons de tegulae, d’imbrices, de sigillées, céramique carolingienne, restes fauniques).
2Parmi les structures de combustion découvertes sur le site, deux seulement, sans doute des fours à pain, dataient du Moyen Âge carolingien. Aménagées à environ 150 m l’une de l’autre, elles étaient composées d’une chambre de chauffe au sud (fosse oblongue) distincte d’une chambre de cuisson au nord (fosse au plan ovale ou circulaire). L’une, moins profonde, présentait une sole pavée de nombreux tessons de tuiles gallo-romaines en remploi. L’autre, creusée dans le limon, offrait au regard une chambre de cuisson simplement rubéfiée. L’abandon de cet habitat a probablement eu de multiples causes. Cette déprise du site semble coïncider avec l’émergence ou la constitution d’un grand domaine foncier autour de la motte voisine de La Pêcherie à Égligny. Ce domaine, dont on sait peu de choses, était composé de la ferme de Champéreux, de labours, de prés, de prairies humides, d’un moulin, de pêcheries et du site de Jonville ; il a été cédé en 1124 par Hugues l’Éventé à l’abbaye de Preuilly. Cinquième fille de Cîteaux, cet établissement a été fondé par Étienne Harding en 1118.
Pour citer cet article
Référence papier
Patrick Gouge, « Vimpelles (Seine-et-Marne). Jonville », Archéologie médiévale, 40 | 2010, 217.
Référence électronique
Patrick Gouge, « Vimpelles (Seine-et-Marne). Jonville » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 40 | 2010, mis en ligne le 07 septembre 2018, consulté le 15 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/14713 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.14713
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