Ouilly-le-Tesson (Calvados). Le Manoir
Texte intégral
1L’étude de cet ensemble classé MH avait pour objectif d’observer l’habitat médiéval de pierre bas normand en contexte rural dans une perspective architecturale et spatiale. Effectuée dans le cadre d’un travail universitaire, elle a permis en outre de tester un certain nombre de méthodes, tant en matière d’archéologie spatiale que monumentale.
2Le site retenu se trouve en bordure méridionale de la plaine de Caen, sur le versant nord de la vallée du Laizon – entre pays d’Auge à l’est et Cinglais à l’ouest –, soit à l’interface de formations géologiques primaire et secondaire. L’ensemble apparaît aujourd’hui en marge du bourg d’Ouilly-le-Tesson, à environ 400 m à l’est de l’église Saint-Aubin.
3Pour autant que l’examen des données in situ nous permette d’en juger, les deux bâtiments étudiés, pour partie en ruine, s’organisent autour d’une cour, que ferme au nord un troisième bâtiment classé, non moins digne d’intérêt. Traversé par le chemin actuel dit du « Manoir », menant au « Fond cailloux » d’une part, au « moulin fouleux » d’autre part, le tout semble avoir été ceint d’un fossé à profil en U aux tronçons localement conservés. L’édifice principal de plan rectangulaire est orienté N-S. Se déployant sur près de 320 m² hors œuvre, il s’organise sur deux niveaux présentant en façade une série de contreforts saillants, qui définissent une structure à cinq travées. Le second bâtiment est quant à lui disposé perpendiculairement au précédent suivant un axe E-O. Sa structure originelle présentait semble-t-il trois travées, l’état des données ne permettant pas d’affirmer la présence initiale d’un niveau de comble.
4Les bâtiments ont subi de profonds remaniements tant du point de vue structurel que fonctionnel, vraisemblablement entre la fin du xiiie et le milieu du xixe s. Le parement du premier bâtiment (B) – peut-être entrepris à l’initiative d’un certain Hernol (II) d’Ouilly (av. 1287-apr. 1319), chevalier – présente sept phases de reprises, dont quatre pour la période médiévale (f. xiiie-f. xve). Il a, alors, toutes les caractéristiques du bloc résidentiel compact. La phase II voit une redéfinition des conditions de circulation et de la distribution interne des pièces. Bien que l’éclairage et l’apparat décoratif de ce niveau invitent à la prudence, le rez-de-chaussée, initialement voûté, devait constituer un espace à vocation utilitaire de type cellier tandis que le second niveau constituait un espace résidentiel, à usage privé, voire accessoirement public.
5Le second bâtiment (C) présente six phases de reprises dont peut-être deux pour l’époque médiévale, son interprétation n’en demeure pas moins délicate. Sa fonction peut être résidentielle, domestique, ou cultuelle.
6Seul l’examen du troisième bâtiment (xve-xvie s.) permettrait de cerner dans sa globalité l’évolution topographique et architecturale du manoir d’Ouilly-le-Tesson.
Table des illustrations
Titre | Ouilly-le-Tesson, le Manoir, plan masse de l’ensemble étudié (1er niveau). |
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URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/15231/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 229k |
Pour citer cet article
Référence papier
Clément Lepeltier, « Ouilly-le-Tesson (Calvados). Le Manoir », Archéologie médiévale, 40 | 2010, 274.
Référence électronique
Clément Lepeltier, « Ouilly-le-Tesson (Calvados). Le Manoir » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 40 | 2010, mis en ligne le 07 septembre 2018, consulté le 18 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/15231 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.15231
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