Bressuire (Deux-Sèvres). Rue de Villabé
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Année de l'opération :
2014Sujets :
habitat groupé, village, milieu rural, enclos, hydraulique, puits, four, agriculture, stockage, technologie du métal, métallurgie, forge, macroreste végétal, carpologieNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Inrap
Rapport final d'opération : http://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0149815
Texte intégral
1Le site fouillé en 2014 sur une surface de 2 300 m² à Bressuire, rue de Villabé, appartient à un ensemble plus vaste dont la partie nord a été diagnostiquée en 2002. La surface totale de ce gisement peut être estimée à 1,5 ha.
2Les résultats des trois interventions réalisées sur ce site ont montré qu’il s’agissait d’une occupation unique attribuée au ixe s., sans autres indices antérieurs ou postérieurs. C’est ainsi un « village » carolingien complet qui a été détecté dont seule une toute petite partie a été fouillée.
3Cet habitat prend place dans un paysage de bocage sillonné de ruisseaux et parsemé de mares. Il est implanté sur un terrain en légère pente vers le sud, dominant une paléovallée ayant drainé un affluent du ruisseau de l’étang du Pont Chouette.
4La voie antique Poitiers – Nantes via Faye-l’Abbesse et Gourgé passe à 7,5 km au NE, le grand chemin médiéval de Nantes à Poitiers passant, quant à lui, par Bressuire dont la première mention dans les textes date du xie s.
5Le plan établi à l’issue de l’intervention présente un habitat attribué à la fin du haut Moyen Âge. Il est structuré par un réseau fossoyé formant un enclos trapézoïdal peut-être doté, d’une entrée au NO. Composé de quelques bâtiments sur poteaux dont les plans sont peu lisibles et difficiles à restituer, cet habitat n’est doté d’aucune structure d’habitation excavée et d’aucune maçonnerie.
6Dans la surface concernée par la fouille de 2014, deux équipements collectifs ont été mis au jour : un puits localisé en dehors de l’enclos et un grand four, au centre de l’enclos, doté d’une sole aménagée au ras du sol et d’une probable superstructure en pierre. Il était destiné à la cuisson des aliments et/ou au séchage des récoltes avant stockage, bien qu’aucun silo ovoïde ou piriforme n’ait été mis au jour. Cependant, certaines fosses présentent des analogies avec celles mises au jour par J.-P. Baigl sur le site proche de La Ferrière et qui ont été interprétées, en raison de la présence de vases en place dans le creusement, comme des structures de stockage.
7Le mobilier collecté est peu abondant. La céramique est d’origine locale, issue de l’atelier de La Ferrière, ou régionale. Quelques objets en verre sont présents et notamment un fragment de lissoir et un bord de gobelet décoré de filets blancs issus du recyclage des scories de la mine plombo-argentifère de Melle. Enfin, près de 7 kg de résidus métallurgiques permettent d’identifier une petite production de fer, probablement à partir d’un minerai local, et la présence potentielle d’une forge.
8Les autres activités pratiquées par les habitants de ce hameau sont essentiellement agropastorales ; la culture du lin a été mise en évidence par l’étude des restes carpologiques qui a permis d’identifier des céréales comme le seigle, l’orge vêtue, l’avoine et les blés nus.
Pour citer cet article
Référence papier
Laurent Villaverde et Catherine Vacher, « Bressuire (Deux-Sèvres). Rue de Villabé », Archéologie médiévale, 48 | 2018, 203.
Référence électronique
Laurent Villaverde, Catherine Vacher, « Bressuire (Deux-Sèvres). Rue de Villabé » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 48 | 2018, mis en ligne le 01 mars 2019, consulté le 17 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/16477 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.16477
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