1À Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis, au nord du chemin des Saints-Pères, soit à la périphérie occidentale du Petit Tremblay, un diagnostic réalisé en 2010 sur 13 873 m² et à proximité immédiate d’une opération de fouille sur un habitat rural du Haut Moyen Âge, a révélé un ensemble de structures excavées très comparable, daté entre le vi^e s. et les xi^e-xii^e s. Au très haut Moyen Âge peuvent ainsi être associés un fond de cabane, une fosse et un fossé ; au viii^e-ix^e s., un silo et un fossé ; aux x^e-xi^e s., une fosse et un silo ; aux xi^e-xii^e s., un silo, deux fosses et plusieurs sections de fossés. On note que les orientations des fossés sont les mêmes que celles de leurs pendants mis au jour sur la fouille des parcelles adjacentes. On note également l’absence de trou de poteau et de structure en eau. Au sein d’un corpus céramique très fragmenté comprenant 141 restes, on relève notamment un gobelet mérovingien, deux formes ouvertes à collerettes du vi^e s. et un pot à décor à la molette encadré de ressauts des vii^e-viii^e s.

2Ce diagnostic a été suivi, à l’automne 2017, d’une fouille sur une petite superficie de 1200 m², en limite de la route de Roissy, le reste du terrain n’étant pour l’instant pas aménagé. Elle a livré deux zones distinctes, de surface équivalente :

• en front de rue, une occupation du bas Moyen Âge caractérisée par des niveaux de sol et des maçonneries qui présentent globalement la même morphologie avec de petits et moyens moellons assisés, de module régulier, en plâtre, calcaire et gypse liés au plâtre ou à la terre ;
• en fond de parcelle, des structures excavées du haut Moyen Âge.

3L’étude étant en cours, il est délicat de préciser davantage le phasage et l’interprétation des vestiges reste sujette à discussion.

4L’examen du plan montre le rôle éminent de certains murs qui matérialisent deux limites d’un bâtiment unique, d’une longueur d’environ 17 m et dont la largeur n’est pas appréhendée dans l’emprise du chantier.

5L’espace intérieur est divisé, a minima, en cinq pièces avec des seuils et des niveaux de sol partiellement conservés. Cet espace a subi des évolutions que le phasage définitif devra permettre d’affiner.

6L’abandon du bâtiment peut être daté du xvi^e s. grâce au mobilier céramique mais également par la découverte, dès le décapage, de deux testons d’Henri III (1574-1589).

7Le dégagement du bâti a révélé une trentaine de structures en creux qui s’ajoute à la cinquantaine de structures identifiées en fond de parcelle. Il s’agit pour l’essentiel de silos, trous de poteau, fossés, puits (5), fosses indéterminées et une sépulture dont la chronologie s’étend sur toute la période médiévale.

8Ces données confortent celles du diagnostic et l’extension du site vers le NE.