1L’année 2008 a permis d’avancer dans l’étude aussi exhaustive que possible de cet habitat dépendant de l’abbaye de Saint-Seine, installé dans les marges boisées de la seigneurie à la fin du xiii^e s. ou au début du siècle suivant, abandonné pacifiquement au tournant des xiv^e-xv^e s.

2La fouille du four à pain monumental a été achevée et deux soles successives ont été mises en évidences, soigneusement apprêtées à l’aide de fins radiers de petites dallettes masqués par de minces couches de terre argileuse.

3De la première ferme dont les bâtiments ont été étudiés intégralement au cours des années précédentes, deux enclos associés ont fait l’objet de sondages d’exploration, mettant en évidence les murets de clôture et, dans l’espace ainsi délimité, des dépressions circulaires laissant présager des fosses qui pourraient avoir accueilli des dépotoirs.

4De la seconde ferme, le bâtiment d’habitation et deux annexes de production ont été intégralement mis au jour : deux foyers aux soles constituées d’un hérisson de tessons de poteries ont été enregistrés, ainsi qu’un abondant mobilier, dont une monnaie frappée au début du xiv^e s., confortant la datation de l’occupation, et des ossements animaux, confirmant la spécialisation de l’établissement dans l’élevage ovin.

5Deux autres structures périphériques, situées à environ 50 m au nord de l’habitat, ont été sondées : un mur de clôture accompagné d’un sol très chargé en matières organiques et une fosse circulaire renvoient aux installations liées à l’élevage qui ont été placées au long des chemins de desserte et dont les emplacements ont été signalés par les résultats des prospections menées sur les bois alentour : un modèle numérique de terrain (MNT) obtenu à partir d’un levé par laser aéroporté (LiDAR) et restituant la microtopographie avec une résolution de 0,10 m, d’une part, une carte de distribution des taux de phosphore du sol réalisée à partir de l’analyse d’échantillons de terre (INRA-Champenoux), d’autre part.

6Ont aussi été achevées les études historique et archéogéographique du site, replacé dans l’économie générale du paysage. À l’échelle de son environnement tant « naturel » que socio-économique, l’habitat déserté des Bordes des Bois de Cestres se trouve localisé dans une « zone tampon » du développement de la clairière culturale : défrichée plus ou moins fortement pendant les temps de pression démographique, (re)tournée en friche et à la forêt pendant les temps de déprise.