1Le Service d’archéologie préventive de Bourges Plus a réalisé un diagnostic archéologique à l’automne 2007, au lieu-dit Le Pressoir. Cette intervention, proche du bourg ancien, était motivée par la réalisation d’une zone d’aménagement concerté. Un ensemble funéraire médiéval et du début de l’époque moderne a été identifié à l’extrémité NO de l’emprise, à une centaine de mètres à l’est de l’église actuelle, édifiée au xi^e s., mais dont les origines peuvent être plus anciennes. Il représente une partie de la frange orientale du cimetière médiéval, connu par le cadastre de la fin du xviii^e s. sous le vocable « Grand Cimetière ».

223 fosses à inhumations ont été précisément identifiées au cours du décapage, dans un périmètre d’environ 200 m². Aucun indice de limite matérialisée n’a été mis en évidence. L’espace funéraire s’étend, dans l’emprise diagnostiquée, sur une surface maximale de 700 m² et pourrait contenir jusqu’à 200 sépultures. Celles mises au jour sont approximativement orientées O-E et organisées en rangées d’axe N-S, distantes de 0,50 à 1 m, dont trois au moins ont été reconnues. L’espace moyen entre les fosses est de 0,50 m, mais la densité est parfois supérieure et plusieurs cas de recoupements destructeurs ont été observés. Trois sépultures ont été fouillées. Quelques constantes dans les pratiques funéraires sont observées : les inhumations sont pratiquées en cercueil ou coffre de bois dans des fosses quadrangulaires, les corps, déposés en décubitus dorsal, ne sont accompagnés d’aucun mobilier funéraire.

3Plusieurs variantes ont été par ailleurs relevées : les tombes sont pour la plupart orientées NO-SE, à l’exception de deux orientées S-N ; certaines sépultures présentent un dispositif de protection composé de blocs calcaires parallélépipédiques posés de chant et entourant le contenant ; dans quelques cas, des éléments de signalisation ont subsisté ou peuvent être envisagés, sous forme de stèle ou de bloc calcaire posé de chant à l’arrière du crâne.

4Les vestiges très altérés de deux murs ont été identifiés parmi les sépultures ; il est difficile en l’état de la fouille de définir leur fonction et leur éventuelle relation avec le cimetière : clôture, édifice funéraire ou religieux… ?

5Un groupe d’empreintes de poteau a été mis au jour à une quarantaine de mètres au sud de cet ensemble funéraire. La structure, dont l’extension complète n’a pu être reconnue, occupe une emprise au sol d’au moins 80 m². Ces empreintes présentent un diamètre moyen de 0,65 m et témoignent d’une recherche de stabilité. Leur disposition ne permet pas, en l’état, de restituer une organisation et d’identifier une fonction : clôture(s), bâtiment… ? Ces éléments fossoyés ont livré un petit ensemble céramique attribuable à une période allant du xii^e au xiv^e s.

6Le SRA Centre a prescrit une opération de fouille archéologique préventive sur la zone funéraire et le groupe d’empreintes de poteau identifiées lors du diagnostic. Elle portera sur une emprise d’environ 5000 m² et devrait être réalisée dans le courant de l’année 2009 par la Service d’archéologie préventive de Bourges Plus.