1La fouille a permis d’étudier sur près de 4 000 m² l’occupation d’une zone hors des murs de la ville entre la fin de la période gallo-romaine et le xix^e s. Les découvertes se divisent en deux groupes bien distincts : à l’ouest, fossé et fortifications médiévales ; à l’est, une occupation structurée autour de bâtiments.

2Au NO, une digue rattachée à la tour du Châtel est construite durant le Moyen Âge. Au SO, deux piles du pont du xvi^e s. permettant de franchir le fossé en direction de la porte dite « du Château » ont été dégagées. Entre ces deux aménagements, le long de l’hôtel de ville, les fossés ont été remblayés et le ruisseau dit de l’Espringale créé au xviii^e s. Les remblais des xviii^e et xix^e s. ont livré un nombre important de céramiques, de faïences et de verres.

3À l’est, plusieurs solins associés à des sols en argile marquent l’occupation gallo-romaine, fortement détruite au haut Moyen Âge. En effet, les niveaux antiques n’étaient conservés que sur une bande de 3 à 4 m de large globalement orientée S-N. De part et d’autre, le terrain a été creusé parallèlement à la muraille antique. Il pourrait s’agir de deux fossés liés aux fortifications du Bas-Empire. Le secteur est remblayé par des niveaux de « terres noires » contenant du mobilier céramique allant du Haut-Empire au xii^e s., mais avec un hiatus important concernant les périodes mérovingienne et carolingienne.

4Au nord du terrain, sur ces terres noires, plusieurs bâtiments en pan-de-bois ont été construits entre la fin du xii^e s. et le début du xiii^e s. On a noté au moins deux phases d’occupation. Une palissade orientée E-O semble marquer une limite de parcelle. Dans un premier temps, seule la partie nord était occupée par deux bâtiments avec foyer et des cours aux abords. Dans un second temps, deux nouveaux bâtiments ont repris les mêmes emplacements avec un léger décalage en s’alignant sur la palissade. Au sud de cette dernière se trouvait un édifice plus imposant, de forme rectangulaire, fermé par une abside à l’ouest. Les vestiges de ses sablières basses et du torchis des murs permettent de restituer un bâtiment d’au moins 9,70 m de long par 7,30 m de large avec un foyer central. Une fosse à fond plat servait probablement de réserve. Au fond de cette fosse a été découvert un objet en bois non encore identifié. Il se compose d’un manche et d’une planche circulaire possédant des petits trous groupés par deux sur le pourtour et selon une ligne transversale.

5Entre la fin de cette occupation – avant le début du xiv^e s. – et le xvi^e s., de grands travaux sont entrepris avec le percement de deux dérivations de la rivière. Ces aménagements sont comblés au xvi^e s. et l’ensemble du terrain est rehaussé. Au nord, sur ces remblais, prend place une maison avec cheminée. Ailleurs, l’occupation est plus lâche. On peut noter la présence de fosses d’aisances et de fosses remplies de restes de chevaux.

Évreux. Parking de l’Hôtel de Ville, plan de la seconde phase d’occupation fin xiie-début xiiie s. (en grisé, bâtiments de la première phase).

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Plan B. Guillot/INRAP