1Un diagnostic et une fouille ont permis de mettre au jour une occupation rurale ayant perduré du haut Moyen Âge à la fin du xv^e s. Du vi^e au ix^e s., aucune trace d’installation durable n’a été mise au jour, mais la rive d’un ancien chenal avait été aménagée de pierres calcaires, parmi lesquelles des fragments de meule, pour permettre à hommes et bêtes d’aborder le cours d’eau. C’est de cette époque que date l’unique sépulture du site (sans mobilier associé), recoupée au xi^e s. À partir du x^e s., les hommes s’installent de façon pérenne. L’espace est structuré par deux enclos, l’un circulaire, l’autre rectangulaire, servant de limite parcellaire et de drainage et associés à des bâtiments en bois et torchis sur poteaux dont la fonction est difficile à percevoir en l’absence d’autres structures, notamment de foyer. De larges fosses d’extraction ont été remplies par du torchis et de la terre rubéfiés, alors qu’il n’y a pas de trace d’incendie sur le site. La céramique est d’origine locale, parfois ornée à la molette. L’occupation des xii^e-xiii^e s. n’est encore connue que par trois fosses, particulièrement riches. L’une, aux parois verticales parementées d’un clayonnage conservé sur une vingtaine de centimètres, a été interprétée comme un puits. La deuxième est peut-être une latrine et la troisième, qui a pu servir à conserver des denrées alimentaires, présentait un clayonnage dont les pieux, dans un état de conservation remarquable, sont certainement en chêne. Le remplissage de ces fosses témoigne de leur fonction secondaire de dépotoir : céramique, cuir, os, graines et noyaux sont en cours d’étude ; cruches et oules proviennent en partie de l’atelier de Pont-l’Évêque, très proche, fouillé il y a quelques années.

2Au xiv^e s., l’occupation se déplace au sud : la partie nord du site était inhospitalière car marécageuse. À côté d’une mare, de larges fosses peu profondes et très évasées font penser à de grands baquets de stockage ou à des fosses artisanales. La céramique est plus variée, parfois glaçurée. Au xv^e s., les rares structures sont confinées au SO : un grand silo qui a ensuite servi de dépotoir était entouré de six poteaux qui devaient soutenir un bâtiment destiné à l’abriter. Quelques fragments de mur et un drain, construits en gros blocs de calcaire local équarris, sont associés à de nombreuses tuiles plates. C’en est donc fini des bâtiments en bois et torchis, remplacés par une construction en dur, qui semble isolée, juste avant l’abandon total du site au xvi^e s.

Passel. Parc d’activité de Noyon-Passel, silo xiv^e-xv^e s.

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