Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers). Motte de Sainte-Christie-d’Armagnac
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Année de l'opération :
2018Numéro d’opération :
1410867Sujets :
motte, basse-cour (château), fortification, rempart, pan de bois, fossé défensif, pont, siloLieux :
France métropolitaine, Occitanie (région administrative), Département du Gers, Sainte-Christie-d'ArmagnacNature de l'opération :
projet collectif de rechercheNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : SARL Acter
Texte intégral
1L’intervention menée dans le village de Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers) s’est déroulée entre le 11 et 15 juin 2018 dans le cadre du PCR « Sainte-Christie-d’Armagnac » coordonné par Alain Champagne (Université de Pau et des Pays de l’Adour). Les résultats obtenus lors de ce sondage intègrent les problématiques entourant l’installation et le développement du village de Sainte-Christie-d’Armagnac. Le site, complexe, comporte notamment une motte avec basse cour et une plateforme appelée « le Castet » où sont conservés les vestiges d’un rempart en terre massive et un bâtiment à pans de bois daté de la fin du xve s.
2Les premières mentions connues de la famille de Sainte-Christie, tirées du cartulaire de Saint-Mont, sont datées du xie s. Certains membres de cette famille sont également signalés au xiiie s. dans les cartulaires noir et blanc de Sainte-Marie-d’Auch. La seigneurie relève toutefois directement du comte d’Armagnac à la fin du xiiie s., Bernard VI l’apportant en dot à sa sœur Mathe en 1291. Le castet de Sainte-Christie-d’Armagnac est cité à cette occasion. Il faut par contre attendre l’année 1500 pour voir apparaître une mention de la motte. La seigneurie resta entre les mains de la famille d’Armagnac jusqu’au xvie s.
3Le sondage a été implanté à l’est de la motte, à l’emplacement supposé d’un fossé comblé révélé par une prospection géophysique menée en 2017 par Adrien Camus (ULR Valor – Université de La Rochelle). La tranchée mécanique réalisée, longue de 19 m, a permis l’étude de ce fossé de 10,25 m de large conservé sur 3,20 m de profondeur. La structure fossoyée, au profil en V, cernait la motte à sa base. De plan circulaire (diamètre : 47,50 m), le tertre est conservé sur 10,45 m de haut. Sa plateforme sommitale, qui mesure 474 m², est actuellement dépourvue de toute construction.
4L’étude de la dynamique de comblement du fossé a révélé une séquence stratigraphique qui s’étale entre le Moyen Âge central (xie-xiie s.) et la période moderne (xviie s.). Les premiers comblements (phase 1) résultent de l’érosion des parois, phénomène qui s’explique par la nature de l’encaissant (sables fauves de l’Armagnac). Il convient de noter l’absence de strates engendrées par une mise en eau du fossé ; le dispositif fossoyé est resté sec en raison de l’encaissant sableux. Le comblement de la structure s’est poursuivi au cours du bas Moyen Âge et de la période moderne avec l’apport de niveaux limono-sableux anthropisés (phase 2). Leur installation est intervenue après une phase de curage. Le mobilier céramique issu de ces niveaux est essentiellement daté entre le xive et le début du xvie s., le comblement du fossé s’achevant au cours du xviie s. Un trou de poteau de 0,44 m de diamètre, placé au niveau de la contrescarpe, est installé entre ces deux grandes phases de comblement. Cette structure pourrait marquer l’emplacement d’un dispositif de franchissement du fossé en raison de ses dimensions et de son positionnement. Cette interprétation demeure toutefois hypothétique, aucun autre fait de ce type n’ayant été repéré à l’emplacement du sondage.
5Il convient enfin de mentionner la découverte d’une fosse de plan circulaire (diamètre : 0,75 m) à l’extrémité orientale du sondage. Cette structure, conservée sur 0,60 m de profondeur, présente un profil piriforme caractéristique des silos. L’étude de son comblement a permis de distinguer des niveaux sableux résultant d’effondrements de parois, lesquels alternent avec des apports limono-sableux bruns. Le mobilier retrouvé lors de la fouille de cette structure situe son abandon durant le xvie ou xviie s.
Pour citer cet article
Référence papier
Nicolas Guinaudeau, « Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers). Motte de Sainte-Christie-d’Armagnac », Archéologie médiévale, 49 | 2019, 340.
Référence électronique
Nicolas Guinaudeau, « Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers). Motte de Sainte-Christie-d’Armagnac » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 49 | 2019, mis en ligne le 03 février 2020, consulté le 23 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/23851 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.23851
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