1L’extension du stade de football de Chambly (Oise) a donné lieu à un vaste réaménagement du fond de vallée dans lequel il est implanté, ainsi que d’une partie du versant. Nous sommes au lieu-dit « Les Marais » au bord de l’Esches, un des affluents de l’Oise. La prescription de fouille n’a porté que sur les vestiges médiévaux découverts sur le versant. Le réseau parcellaire du fond de vallée appartenait à la période antique.

2Une partie de la fouille s’est concentrée sur la compréhension stratigraphique des comblements des chenaux successifs et le phasage des occupations au sein des différents niveaux de colluvions et alluvions. Les berges néolithiques n’ont livré aucun témoin d’aménagement, tout comme la phase protohistorique qui ne se perçoit que par un fossé parallèle au versant et quelques tessons découverts dans les colluvions. La période gallo-romaine est représentée, elle aussi, par un fossé traversant la pente.

3La première occupation habitée débute au vi^e s. en partie haute du versant mais l’emprise de fouille ne permet de l’appréhender qu’en partie. On compte pour cette phase quelques bâtiments sur poteaux plantés dont un modèle excavé à six trous de poteau parés de petits galets.

4Au x^e s., une densification des installations est observée sur le versant avec une occupation tournée vers le stockage des grains en silos souterrains et peut-être également dans les bâtiments sur poteaux plantés. Les trous de poteau de ces derniers sont particulièrement imposants, de plus d’un mètre de diamètre pour des négatifs clairement identifiés de moins de 40 cm. Un seul four à pain a été observé. Un petit atelier de forge a été retrouvé en place avec son foyer, ses différents niveaux d’utilisation et ses outils (pince, moule, enclume).

5À cette phase, qui semble se poursuivre jusqu’à la fin du xiii^e s., succède une réorganisation avec des bâtiments construits sur fondations de pierre. Ils sont implantés à la fois sur le versant et à l’amorce de la vallée, postérieurs à l’un des chenaux comblés. Le chenal en fonctionnement aux xiv-xv^e s. n’est pas visible dans l’emprise. L’un des bâtiments peut être clairement interprété comme une boulangerie, trois soles de fours sont conservées. Des briques crues ont sans doute été utilisées pour la mise en œuvre du dôme.

6Un chemin creux, perpendiculaire à la vallée, a également été identifié, il peut avoir fonctionné en même temps que les occupations.

7Les aménagements de la rivière sont un enjeu majeur pour la compréhension des occupations fouillées cette année. Au xvii^e s., un grand bief a été mis en place, à 100 m en amont, en lien avec un moulin qui est encore en activité. Les différentes structures de stockage repérées pour la période alto-médiévale ainsi que les bâtiments des xiv-xv^e s. doivent avoir un lien avec la rivière (moulin, port…). La présence d’une communauté ecclésiastique (Saint-Martin de Pontoise ?) est attestée à l’époque moderne avec la ferme voisine du Mesnil-Saint-Martin. Certains objets laissent présager de leur présence dès le xiii^e s. (méreaux, moule à méreaux, gourde de pèlerin, etc.). L’étude documentaire mettra l’accent sur la vérification du lien entre cette communauté et l’implantation du bief au xvii^e s. ainsi que sur la recherche de l’origine de leur insertion dans ce territoire.

Chambly, extension du stade, « Les Marais »La boulangerie.

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Cl. P. Raymond, Inrap

Chambly, extension stade, moule à méreaux.

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Cl. V. Bionaz, Inrap