1Le projet d’aménagement du parvis de la cathédrale Saint-Caprais, initié par la ville d’Agen, a donné lieu à la mise au jour fortuite d’un sarcophage et d’une calade. Ces découvertes ont motivé la prescription d’une fouille préventive sur plus de 1 000 m².

2Les investigations archéologiques ont mis au jour une voirie, peut-être d’époque médiévale, sans pouvoir en préciser davantage la chronologie. Présente sur la quasi-totalité de l’emprise, elle est percée par des dizaines de sépultures creusées en pleine terre.

3La fouille s’est concentrée sur un petit secteur autour du sarcophage. Les témoignages les plus anciens proviennent, d’une part, d’une maçonnerie présentant des traces d’enduit peint, antérieure à la mise en place du sarcophage, et d’autre part, de coffrages de sépultures constitués de blocs calcaires taillés. Certains individus sont inhumés sur des lits de charbons de bois.

4Au milieu du Moyen Âge, la base qui reçoit le sarcophage est réalisée à partir des parements de deux coffres en pierre dont l’espace est comblé par un blocage grossier. Une cuve rectangulaire (2 x 0,80 m pour 0,43 m de haut), vierge de décoration, est déposée. Elle est recouverte d’un couvercle en bâtière orné d’un décor en écailles de poisson sur les grands côtés et d’un décor végétal sur les petits côtés. Une rosace, disposée à l’intérieur d’un cadre décoratif, est également présente sur la face nord. La cuve et le couvercle ont été façonnés dans du marbre des Pyrénées. À l’intérieur de la cuve, un homme mature – entre 40 et 50 ans – était inhumé sur un lit de charbons et sa tête était calée entre deux fragments provenant d’un élément mouluré scindé en deux. De morphologie robuste, il souffrait d’arthrose et d’une calcification du cartilage thyroïdien. Aucun objet n’accompagnait le défunt. La cuve et le couvercle sont scellés avec un mortier de chaux rose, entre le milieu du xi^e et du xii^e s., confirmant la réutilisation du sarcophage, puis une nouvelle maçonnerie enserre cet élément. Une porte permettait d’accéder à cette tombe privilégiée. Malheureusement, de nombreuses sépultures ont été mises au jour à l’entour, gênant ainsi la lecture générale de la construction.

5Les coffres en pierre sont abandonnés autour des xiii^e-xiv^e s. au profit de coffrages en brique, eux-mêmes supplantés par des inhumations dans des cercueils et des fosses en pleine terre à la fin de l’époque moderne. Non loin de la chapelle axiale de la cathédrale, une concentration d’inhumations d’enfants et de très jeunes enfants a été mise en évidence. À l’ouest de l’emprise de fouille, un bâtiment, dont la fonction originelle reste indéterminée, a été réoccupé en caveau collectif (inhumations en cercueil). Enfin, aux xix^e-xx^e s., une calade est aménagée.

6Une partie de la rue Raspail a également fait l’objet d’un suivi de travaux en janvier 2020, ne livrant que des remblais renfermant des restes humains épars.

Agen, place Foch, rue Raspail, sépultures mises au jour autour du sarcophage.

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Cl. J. Moquel