L’Aigle (Orne). Église Saint-Martin
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
164348Sujets :
église, aménagement et mobilier liturgique, inhumation, réduction de corps, cimetière paroissialNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Inrap
Texte intégral
1Le sondage pratiqué dans la partie ouest du bas-côté sud de l’église a livré plusieurs informations sur l’évolution architecturale de l’édifice, de sa fondation au xie s. à sa reconstruction progressive jusqu’au xvie s. Il pose également les bases d’une réflexion à mener sur les inhumations ad sanctos.
2Les remaniements mis en évidence, plus complexes que ne le laissait supposer l’historiographie, permettent d’envisager une phase de chantier non caractérisée entre le xie et le xiie s., suivi d’un agrandissement de l’église primitive entre la fin du xiiie et la fin du xive s., sur une aire sépulcrale préexistante. L’emprise de celle-ci au sud de l’édifice n’est pas connue. Les âges peu élevés des individus mis au jour en position primaire semblent abonder dans le sens d’une distribution spatiale du recrutement paroissial, avec une aire dédiée à proximité de l’église. Un grand nombre d’éléments osseux en position secondaire peut également indiquer indirectement la pratique d’inhumation sub stillicidio. La disparition de ce cimetière adossé au bas-côté n’est pas datée. Peut-être antérieure à ces événements, elle peut néanmoins être mise en parallèle à l’agrandissement de l’édifice au milieu du xvie s., l’élargissement et/ou la translation de la voie menant aux châteaux des barons de L’Aigle et/ou à la création de la place attenante. Toujours est-il qu’une infime partie de l’aire sépulcrale extérieure, avec la reconstruction de l’aile sud entre 1545 et 1563, se retrouve désormais à l’intérieur de l’église.
3Les registres paroissiaux attestent d’inhumations in ecclesia assez denses jusque dans la seconde moitié du xviie s., polarisées par le mobilier liturgique. Cette chronologie est confirmée par le mobilier archéologique, avec une prééminence de vestiges datés de cette période. Ces mêmes éléments indiquent par ailleurs un hiatus entre la seconde moitié du xviie et la première moitié du xviiie s. Il peut être un paramètre d’explication du recoupement très significatif de sépultures. Les nombreuses réductions mises en évidence dans les comblements posent la question de l’existence d’un marquage des tombes en surface et de leur pérennité. La localisation approximative des inhumations dans les registres, la disparition des familles et/ou le délaissement de la paroisse peuvent en constituer d’autres facteurs, d’autant plus que ce hiatus couvre deux générations sur une période marquée par une baisse des enterrements.
4En l’absence de sondage extérieur, la conservation de l’aire sépulcrale au sud de l’église actuelle n’a pu être déterminée. Il peut être supposé que les travaux de terrassement mentionnés entre la fin du xviie et le début du xviiie s. à proximité de l’édifice et le nivellement de la place attenante au début du xixe s., aient impacté la conservation de ce cimetière.
Pour citer cet article
Référence papier
Maïlys Lallauret, « L’Aigle (Orne). Église Saint-Martin », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 335-336.
Référence électronique
Maïlys Lallauret, « L’Aigle (Orne). Église Saint-Martin » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 25 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/34258 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.34258
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