Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 71, boulevard Côte Blatin
Entrées d’index
Année de l'opération :
2019Chronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, Bas-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, Bas Moyen Âge, époque moderneNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Inrap
Texte intégral
1Un diagnostic s’est déroulé au 71 boulevard Côte Blatin, à l’emplacement de l’ancienne école d’architecture, en amont de l’installation d’une résidence universitaire. Sur une superficie de 4 525 m², il a mis en évidence des vestiges se rapportant aux périodes antique et médiévale, dont la densité tend à croître dans le quart NO de l’emprise.
2Les tracés de plusieurs fossés révèlent des aménagements de drainage de ce secteur humide, au faciès proche de celui d’un marais. Le plus ancien – aqueduc ou fossé haut de plus de 2 m (le fond n’a pas été atteint) – est daté par son mobilier de l’époque augustéenne ou tibérienne. De la même période datent deux structures fossoyées, rectangulaire pour l’une et quadrangulaire pour l’autre (2 × 0,58 m ; 1,75 × 1,25 m), dont les fonctions restent indéterminées. Ces éléments d’une occupation gallo-romaine précoce, centrée sur le premier tiers du ier s. ap. J.-C., pourraient correspondre à une extension de l’établissement de même période fouillé à l’emplacement de la ZAC Kessler-Rabanesse. En effet, le diagnostic réalisé par Ph. Arnaud en 2012 a livré des niveaux d’occupation datant du tout début du Haut-Empire et un axe de circulation NS, daté des années 80-90/130 ap. J.-C., dont le tracé après son abandon fut réoccupé par plusieurs structures bâties abandonnées, pour la plus tardive, au iiie s.
3Au-dessus ou dans le proche voisinage des fossés, ont été mis au jour, à une profondeur de 1,30 à 1,40 m, des épandages linéaires d’orientation NE-SO qui datent peut-être du Bas-Empire. Larges de 4 à 5 m et épais de 35 à 50 cm, ils sont constitués majoritairement de blocs calibrés de trachy-andésite, mêlés de matériaux de démolition antiques (fragments de tuile, fragments de béton de tuileau, céramiques, ossements animaux, etc.). La finalité de ces aménagements anthropiques reste pour l’heure hypothétique. La présence de nombreux blocs résulte très vraisemblablement d’une volonté de stabiliser un terrain dont l’humidité ancienne a pu être démontrée. Leur largeur (de 4 à 5 m) pourrait révéler une éventuelle fonction viaire qui reprendrait le tracé d’un parcellaire ancien.
4Dans la partie centrale de l’emprise se développe un niveau épais d’une vingtaine de centimètres, fortement chargé en blocs de trachy-andésite et en matériaux de construction, qui nivelle le secteur. La datation de son installation pourrait être centrée sur le Haut-Empire. La découverte à sa surface d’artefacts dont la datation est circonscrite entre le ier s. de notre ère et le xviie s. témoigne d’une occupation pérenne de l’espace, avec des jalons du iie s., du ive et du début du ve s., du ve ou du vie s., de l’époque carolingienne et de la fin du Moyen Âge.
5Dans la partie nord de cet espace, a été observé un ensemble funéraire révélé par la présence de six inhumations orientées E-O (tête à l’ouest), associées à des ossements en position secondaire concentrés au sud de la zone. Apparu à une profondeur de 1,30 m, l’espace sépulcral semble se développer au-delà de la fenêtre d’ouverture, à l’ouest, à l’est et au nord. Sur les six individus, deux associations adulte-immature ont été reconnues, sans que nous puissions certifier que nous sommes en présence d’inhumations doubles. Aucun mobilier funéraire n’a été mis en évidence. Si trois clous ont été retrouvés lors du nettoyage de la zone, rien ne prouve qu’ils appartiennent aux sépultures. Cet espace sépulcral est daté par C entre la fin du viiie et le premier tiers du xe s. Il pourrait appartenir au même ensemble que les inhumations découvertes dans les sondages de la ZAC Kessler-Rabanesse, éloignés d’une cinquantaine de mètres à l’ouest, dont l’une – plus tardive – a été datée par 14C du début du xiie s. Le rôle funéraire de ce secteur – matérialisé par un semis de tombes dont la densité reste toutefois à déterminer – pose à nouveau la question de la localisation exacte de la chapelle Saint-Jacques-de-Rabanesse, figurée sur le plan de la Cour des Aides au xviie s. Il est possible – sur la base de ces nouvelles données – que nous nous trouvions à proximité de ce lieu de culte.
6Le dernier élément structurant de ce secteur est matérialisé par l’implantation d’un ou de plusieurs bâtiments en bordure de l’espace funéraire. Le postulat selon lequel, la mise en place de ce bâti n’intervient que dans un second temps, repose sur l’observation d’un démantèlement des sépultures à l’emplacement des maçonneries. Plusieurs murs, accumulations de blocs et probables niveaux de sol, dessinent des aménagements dont l’organisation spatiale reste difficile à définir, compte tenu de notre vision limitée de l’espace. Néanmoins, leur observation en plan laisse apparaître une organisation axée EO et NS. Enfin, parallèlement à l’installation de ce bâti ou à une période distincte, un espace caladé (possible cour ou chemin) recouvre en partie les sépultures.
Table des illustrations
![]() |
|
---|---|
Titre | Clermont-Ferrand, boulevard Côte Blatin, relevé photogrammétrique des aménagements centrés dans la partie nord du sondage 1. |
Crédits | Cl. / traitement / DAO L. Lautier |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/34378/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 966k |
Pour citer cet article
Référence papier
Laurence Lautier, « Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 71, boulevard Côte Blatin », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 342-343.
Référence électronique
Laurence Lautier, « Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 71, boulevard Côte Blatin » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 29 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/34378 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.34378
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page