Reims (Marne). Place Museux – Parvis de Science-Po
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
078378Sujets :
église, cimetière, sépulture, sépulture d'enfant, linceul, cercueil, coffrage (sépulture), Jésuites, voie, clouChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, Bas-Empire romain, époque médiévale, Moyen Âge classique, Bas Moyen Âge, époque moderneNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Éveha
Texte intégral
1La rénovation de la place Museux, à Reims, a été engagée en 2019. Le site fait face à l’église Saint-Maurice et à l’école Science-Po, occupant l’ancien collège des jésuites. La mention historique de l’église Saint-Maurice est faite dès le xiie s., mais des tombes du viie s. retrouvées à l’est de l’édifice durant des fouilles antérieures supposent une occupation funéraire plus précoce. La place située devant l’église, à l’ouest, a accueilli un cimetière postérieur, utilisé d’après les textes jusqu’à l’installation du collège des jésuites au xviie s. Par ailleurs, l’occupation de Reims à la période antique est riche et dense, connue par de nombreuses fouilles intra-muros. Ces éléments et la superficie importante de la place s’étendant sur 1 900 m² ont motivé la réalisation d’un premier diagnostic archéologique par le service archéologique de la communauté urbaine. Les tranchées ont livré quelques vestiges antiques et plusieurs niveaux de sépultures creusés dans des terres brassées, conduisant à la prescription d’une fouille archéologique préventive sur la totalité de la place.
2Ces investigations ont mis en évidence une occupation antique caractérisée par la présence d’une voie secondaire, bordée d’un caniveau et d’un trottoir, contre lesquels viennent directement s’organiser boutiques et habitations. La stratigraphie montre plusieurs étapes d’installation et de démolition. Les niveaux antiques sont directement impactés par l’installation d’un cimetière médiéval, rendant peu discernable l’occupation intermédiaire.
3Devant l’ampleur des vestiges antiques et sépulcraux, la méthodologie de fouille fut évolutive, et se concentra jusqu’au substrat sur le tiers nord et ouest de la place, puis sur les zones impactées par l’aménagement des fontaines, des plantations et des équipements urbains, réparties sur l’ensemble de la place. Les secteurs intermédiaires ont quant à eux été soumis à cotes de travaux et protégés pour leur conservation.
4La fouille du cimetière médiéval a d’abord cherché à établir les limites de l’ensemble. En raison des contraintes d’accès, seule la limite occidentale a été clairement établie, matérialisée par l’alignement des sépultures et la rupture nette des inhumations, mais aucune contrainte fossoyée ou construite n’a été mise en évidence. L’absence d’autres limites montre une occupation extensive dans l’emprise de fouille. Au total, 680 tombes ont pu être mises au jour, sur au moins quatre niveaux, permettant d’estimer l’ampleur de l’ensemble à 1 500 tombes au minimum.
5Les pratiques funéraires observées sont assez homogènes, mais plusieurs phases d’inhumation sont notables. Elles regroupent essentiellement des contenants cloués et des enveloppes souples mais, en dehors des clous de cercueil ou de coffrage, très peu de mobilier a été découvert dans les tombes. Aucune inhumation en sarcophage, similaire à celles découvertes à l’est de l’édifice, n’a été retrouvée. On ne peut donc pas attester la mise en place alto-médiévale du cimetière à l’ouest de l’église, mais la présence de fosses anthropomorphes suggère une occupation médiévale. Les datations 14C et les analyses stratigraphique et typologique en cours pourront affiner le phasage du cimetière.
6Les sépultures mises au jour ont livré des individus de tous âges et des deux sexes. Un secteur en particulier, central dans le cimetière et s’articulant vraisemblablement autour d’une maçonnerie de plan carré, a livré un nombre important de sépultures d’enfants en bas âge et de périnatals. Les observations globales semblent indiquer qu’il s’agit d’une population paroissiale médiévale et moderne, corroborant les mentions historiques qui attestent l’utilisation du cimetière par la paroisse de Saint-Maurice jusqu’à l’installation des jésuites. Les études anthropologiques et historiques à venir permettront de discuter ces premiers résultats.
Table des illustrations
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Titre | Reims, place Museux – Parvis de Science-Po, fouille en cours de la zone 1b, où l’on perçoit l’épaisseur du niveau d’inhumation et l’apparition des niveaux antiques. |
Crédits | Cl. É. Wermuth, Éveha |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/34398/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 813k |
Pour citer cet article
Référence papier
Élodie Wermuth, « Reims (Marne). Place Museux – Parvis de Science-Po », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 344-345.
Référence électronique
Élodie Wermuth, « Reims (Marne). Place Museux – Parvis de Science-Po » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 21 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/34398 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.34398
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