Allas-les-Mines (Dordogne). Château de Ferrières
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
027711Sujets :
château-fort, logis, sépulture, tombe en pleine terre, cimetière, cimetière paroissial, caisson, hypocauste, bâtiment sur poteaux, tour, fourChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, Moyen Âge classique, Bas Moyen ÂgeNature de l'opération :
fouille programméeNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : DRAC Nouvelle-Aquitaine
Texte intégral
1En octobre 2018, des travaux d’assainissement, localisés sur le flanc oriental du logis médiéval de Ferrières, ont provoqué la découverte fortuite de sols antiques et d’ossements humains dans des niveaux très superficiels. Préalablement à ces travaux, un diagnostic de l’Inrap (Anne Pons-Métois, responsable d’opération) avait pourtant montré que, dans l’angle NE du logis, l’apparition de vestiges (sépultures, fosse charbonneuse antique ?) se situait bien en dessous du niveau de terrassement conduit plus au sud par le propriétaire. La configuration du terrain, formant un talus naturel sur lequel s’est installé le logis au xive s., a clairement été mésestimée.
2À la suite du décaissement du propriétaire et dans le cadre d’une fouille exécutée par l’État en juillet 2019, le sondage de l’Inrap a été revisité et élargi pour comprendre les vestiges dégagés fortuitement.
3La fouille a mis en évidence des murs antiques en partie récupérés (état 1). Subsistent les vestiges d’une salle chauffée par hypocauste dont deux pilettes étaient en place sur un sol de tuileau. Dans un second temps (état 2), le balnéaire, alors ruiné, est réoccupé par un bâtiment sur poteaux (trois ancrages assurés et deux supposés). C’est probablement durant cette période que le talus, au nord, reçoit une batterie de fours, sans doute à vocation domestique. L’espace est potentiellement remblayé ensuite et occupé par un cimetière comprenant des inhumations en pleine terre et en caisson (état 3). Les six sépultures recensées sont disposées tête à l’ouest et certaines repercent la zone des fours. Une extension du cimetière paroissial est soupçonnée dans ce secteur, malgré une localisation à plus de 40 m du chevet de l’église Sainte-Croix d’Allas, située plus à l’ouest. À la fin du xiiie ou au début du xive s., le logis en forme de tour (hospicium) est implanté en travers du talus (état 4), avec une façade nord tournée vers la vallée de la Dordogne. La construction entraîne un décaissement des niveaux d’occupation antérieurs. Les transformations du logis à la Renaissance puis au xviie s. (état 5) se traduisent par l’obturation d’une porte en arc brisé et par la création d’un imposant mur-terrasse du côté nord du logis.
4Modeste dans sa superficie, cette fouille a eu à tout le moins le mérite de souligner l’intérêt d’étudier l’espace intra-villageois du bourg d’Allas-les-Mines. Au déroulé classique d’un établissement gallo-romain réoccupé postérieurement par des structures légères, s’ajoute la conquête d’un espace funéraire assez dense, que la construction du logis phagocyte sans ménagement. Cette opération démontre, s’il en était besoin, l’intérêt d’investir ces zones bâties par l’archéologie pour en comprendre la genèse et le développement.
Pour citer cet article
Référence papier
Hervé Gaillard, « Allas-les-Mines (Dordogne). Château de Ferrières », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 291.
Référence électronique
Hervé Gaillard, « Allas-les-Mines (Dordogne). Château de Ferrières » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 15 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/34483 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.34483
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