Aytré (Charente-Maritime). Cottes Mailles
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
207116Sujets :
zone humide, parcellaire, voirie, aménagement de berge, digue, fortification, palissade, fossé défensif, bâtiment sur poteaux, agriculture, carrière (géologie)Chronologie :
Protohistoire, âge du Bronze, âge du Fer, Premier âge du Fer, époque médiévale, époque moderneNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Inrap
Texte intégral
1La réalisation d’une nouvelle voie de communication ayant pour objet de faciliter et de diversifier l’accès à la ville de La Rochelle, a nécessité la fouille d’une surface relativement importante (68 900 m²) dans la commune d’Aytré, au lieu-dit Cottes Mailles. La commune occupe un plateau calcaire dominant le havre au sein duquel s’est développé le port médiéval de La Rochelle. Des cours d’eau alimentant des marais côtiers entaillent ce plateau. Le site est précisément bordé au nord par un de ces marais, dénommé La Moulinette.
2L’essentiel des vestiges, concentré dans la moitié ouest de l’emprise, appartient à la période néolithique. Un fossé segmenté, doublé d’une palissade, ainsi qu’un bâtiment de très grandes dimensions (20 × 49 m) ont notamment été identifiés. L’occupation diachronique du secteur est complétée par des vestiges du Bronze ancien (fosses) et de l’âge du fer (enclos palissadé, bâtiment sur poteaux, etc.). Quelques fossés interrompus, appartenant à un parcellaire antique, ont également été observés.
3L’espace conserve sa vocation agraire jusqu’à la fin du Moyen Âge et l’installation d’un réseau viaire dont le tracé est vraisemblablement imposé, pour partie, par un maillage parcellaire. Le substrat calcaire, préalablement décaissé afin de ménager une surface plane et suffisamment dure, conserve de nombreuses ornières de charrettes ainsi que de multiples réfections qui semblent plus régulières et plus soignées (galetage) dans la partie septentrionale. Ce réseau viaire persiste vraisemblablement jusqu’au début du xviie s.
4L’année 1627 est en effet marquée à La Rochelle par l’installation du siège de la ville sur décision du roi de France, Louis XIII. L’armée royale se déploie progressivement à partir du mois d’août 1627 et compte rapidement jusqu’à 30 000 hommes qui participent à la construction d’un fossé de contrevallation, complété par une digue barrant l’accès au port. Le cardinal de Richelieu veille à la bonne exécution de l’ensemble. Les travaux, débutés en septembre 1627, ne sont pas achevés au printemps 1628, notamment pour les différents ouvrages (forts) qui jalonnaient le fossé sur près de 14 kilomètres.
5Le site est traversé par une partie de ce fossé, qui a été repéré sur près de 180 m. Une demi-lune a également été découverte ainsi que l’amorce d’une redoute dont le développement se prolonge en dehors de l’emprise fouillée. Le fossé est creusé dans le substrat calcaire sur une largeur régulière variant entre 3 et 3,50 m et une profondeur moyenne de 1,50 m. La dynamique de remblaiement semble indiquer que l’escarpe était plus largement surhaussée à l’aide des matériaux issus des creusements. Cette disposition devait permettre aux troupes de circuler à couvert à l’arrière du talus, moyennant toutefois un surcreusement à sa base jusqu’au substrat, comme semblent l’indiquer les témoins épars de circulation. La redoute bénéficiait a priori d’une mise en œuvre légèrement différente pour ses talus, vraisemblablement engazonnés à l’aide de mottes d’argile.
6La reddition des Rochelais en octobre 1628 met fin au siège. Les ouvrages défensifs sont dès lors abandonnés et rasés. La dynamique de remblaiement des différents fossés (demi-lune, fossé, redoute) paraît à cet égard très rapide, laissant ensuite ces espaces aux activités agraires (céréales, vignes) ou d’extraction (carrières).
Table des illustrations
Titre | Aytré, Cottes Mailles, demi-lune et son fossé comblé. |
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Crédits | Cl. J.-P. Nibodeau, Inrap |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/34493/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,1M |
Pour citer cet article
Référence papier
Pierrick Fouéré, Emmanuel Barbier et Jean-Paul Nibodeau, « Aytré (Charente-Maritime). Cottes Mailles », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 291-292.
Référence électronique
Pierrick Fouéré, Emmanuel Barbier et Jean-Paul Nibodeau, « Aytré (Charente-Maritime). Cottes Mailles » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 02 novembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/34493 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.34493
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