Strasbourg (Bas-Rhin). Boulevard de Nancy / desserte tramway de Koenigshoffen (phase 1 – secteur 4)
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Année de l'opération :
2019Sujets :
milieu urbain, structure urbaine, enceinte, fortification, muraille, bastion, caserne, parement, cave, terre cuite architecturale, brique, marque de tâcheron, dendrochronologie, canalisationNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Archéologie Alsace
Texte intégral
1Les travaux d’extension du tramway vers le quartier de Koenigshoffen, à l’ouest de Strasbourg, ont donné lieu à plusieurs fouilles sur l’ensemble du 1,7 km de travaux. Le secteur ouest se situe en marge de l’espace urbain médiéval et moderne. L’une de ces opérations a néanmoins permis de préciser la localisation et l’état de conservation des vestiges des enceintes de la ville.
2L’ensemble du boulevard de Nancy est couvert par la prescription de fouille, avec une intervention organisée en plusieurs phases. En 2018, les trois premières ont concerné un suivi des travaux de pose de canalisations d’eau potable, la fouille de l’emplacement d’un local technique, puis celle d’une quarantaine de fosses d’arbres. En 2019, la quatrième phase a consisté en un décapage de la trace centrale du tram sur une profondeur inférieure à 1 m et en un suivi du creusement des 9 chambres techniques.
3Les murs d’enceinte de la ville apparaissent à de multiples reprises à une faible profondeur (environ 50 cm sous le niveau du boulevard). Ils sont fréquemment recoupés par des réseaux et des travaux de terrassement anciens. Le plan général est toutefois restituable et l’ensemble de ces interventions permet de dresser un plan phasé des enceintes de ce secteur.
4Le tracé initial de l’enceinte médiévale, traversant le boulevard du NO au SE est conservé, mais le parement de la muraille a vraisemblablement été entièrement repris à l’époque moderne. La maçonnerie est composée d’un parement en briques avec remplissage en briques jaune orangé, caractéristiques des constructions médiévales strasbourgeoises. La construction de cette enceinte est à placer dans la seconde moitié du xive s.
5L’essentiel des maçonneries découvertes résulte des importants travaux de renforcement et de bastionnement entrepris dès la fin du xvie s. puis au xviie s. L’enceinte moderne, reprenant le tracé de la précédente, est composée d’un parement extérieur en briques, d’un parement intérieur et d’un remplissage plus composites en briques et moellons de grès. Des chantepleures et des trous de boulins ont été également observés. Le mur ouest du bastion, dégagé sur une hauteur de 4,20 m à l’emplacement du local technique, est constitué d’un soubassement de 3 puissantes assises de blocs à bossage en grès rose, marqués de chiffres romains de grande taille. Ces blocs sont assis sur des fondations en bois. Les pieux et le radier en chêne, datés par dendrochronologie, ont fourni une date d’abattage : 1666d. Ce dernier état succède à un état antérieur mal connu : une série de pieux donnent une date d’abattage dans les années 1580. Ce premier état peut correspondre à la mise en place d’un bastion, dit Lug-ins-Land, avant les campagnes de transformations des années 1660, puis des années 1680 avec l’installation d’une caserne dans le bastion du Fort-Blanc. Le front ouest de ce bastion est donc bien reconnu, ainsi que son angle SO. Une portion du tracé sud a également été dégagée lors du diagnostic mené place Porte-Blanche en février 2019.
6Des travaux modernes d’adduction sont identifiés au milieu de l’ancienne courtine médiévale avec des aménagements de canaux d’évacuation depuis la ville vers les fossés, et des élévations reprises et décorées par des cordons, caractéristiques des fortifications des xviie et xviiie s. La fortification moderne reste en usage jusqu’au xixe s. L’ensemble du dispositif défensif est arasé lors de travaux d’urbanisme imputables à la période allemande, principalement entre 1880 et 1890.
7Sur l’ensemble de ce tracé, aucun élément lié au bâti urbain n’a été mis au jour, excepté les fondations de deux caves des xve-xvie s. au nord du boulevard.
Table des illustrations
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Titre | Strasbourg, boulevard de Nancy / desserte tramway de Koenigshoffen, plan général de l’opération avec restitution du tracé des enceintes médiévales et modernes. |
Crédits | DAO L. Jeanneret / Archéologie Alsace |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/34998/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 996k |
Pour citer cet article
Référence papier
Lucie Jeanneret, « Strasbourg (Bas-Rhin). Boulevard de Nancy / desserte tramway de Koenigshoffen (phase 1 – secteur 4) », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 325-326.
Référence électronique
Lucie Jeanneret, « Strasbourg (Bas-Rhin). Boulevard de Nancy / desserte tramway de Koenigshoffen (phase 1 – secteur 4) » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 16 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/34998 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.34998
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