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Chronique des fouilles médiévales en France en 2019
II. – Constructions et habitats ecclésiastiques
II. 1. – Opérations de terrain

Geay (Charente-Maritime). Église Notre-Dame de l’Assomption

Responsable d’opération : Céline Trézéguet
p. 260-261

Notes de la rédaction

Organisme porteur de la fouille : Département de la Charente-Maritime

Texte intégral

1Le diagnostic mené sur tout le pourtour de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Geay a montré que la fondation de l’église à l’époque romane fait suite à une occupation antérieure matérialisée par la présence de vestiges antiques et alto-médiévaux en divers endroits du site.

2Un lambeau de sol antique a été identifié sous les cimetières médiéval et moderne qui se sont développés au sud de l’édifice religieux. Il s’accompagne de mobilier céramique gallo-romain découvert dans des remblais ou dans des comblements de structures fossoyées postérieures. En revanche, sur le flanc nord de l’église, l’occupation antique est de bien plus grande envergure : un ensemble de maçonneries associées à des niveaux de sol, de circulation, d’incendie et d’abandon y a en effet été mis au jour (fig. 1). Cette construction antique est très bien préservée, car elle a en quelque sorte été hermétiquement scellée par la construction d’un prieuré casadéen : il en reste aujourd’hui plusieurs murs et fondations maçonnées associés à des niveaux de sol et à des espaces de circulation, internes ou externes. Aucun espace claustral n’a été mis en évidence, mais un possible massif d’escalier a été dégagé : il pourrait justifier l’existence d’une porte aujourd’hui murée ménagée en hauteur dans le mur nord du bras septentrional du transept. L’ensemble est en excellent état de conservation. Deux sépultures ont été découvertes directement sous l’un des murs appartenant au prieuré : une datation au 14C indique que l’un de ces individus a vécu entre le milieu du xie s. et la première moitié du xiie s. Cette information est précieuse, car elle offre un terminus post quem pour la construction du prieuré. Ce dernier semble avoir été détruit au cours du xviie s. : les épais remblais de démolition contiennent du mobilier céramique qui n’est pas postérieur au xvie s. En outre, l’organisation interne de ce complexe prieural semble avoir constamment évolué au cours du temps : un des murs le constituant est fait à partir de blocs de remploi, dont une base de colonne stylistiquement datée du xiie s. (fig. 2).

3Enfin, il ne semble pas y avoir eu de hiatus entre les occupations antique et médiévale : la céramique résiduelle découverte en quantité et datée d’entre les viiie et xe s. atteste en effet une présence anthropique à l’époque du haut Moyen Âge. À ce mobilier s’ajoutent quelques sarcophages d’époque mérovingienne découverts sur le côté sud de l’église, intacts ou fragmentés, indiquant une occupation humaine à la fin du premier millénaire.

4L’implantation de l’église de Geay au cœur d’un écrin de verdure depuis plusieurs siècles a épargné les vestiges enfouis tout autour de l’édifice, constituant une véritable aubaine pour l’archéologie.

Geay, église Notre-Dame de l’Assomption, vue générale du tronçon N-S de la tranchée ouverte sur le flanc nord de l’église à la fin de la fouille. Apparaissent les murs médiévaux du prieuré, ainsi que les aménagements antiques qu’ils recouvrent (mires de 1 m).

Geay, église Notre-Dame de l’Assomption, vue générale du tronçon N-S de la tranchée ouverte sur le flanc nord de l’église à la fin de la fouille. Apparaissent les murs médiévaux du prieuré, ainsi que les aménagements antiques qu’ils recouvrent (mires de 1 m).

Cl. R. Lopes, mars 2019, SAD 17

Geay, église Notre-Dame de l’Assomption, vue du mur dans lequel a été intégrée une base de colonne, avec en arrière-plan les autres murs constituant le prieuré médiéval.

Geay, église Notre-Dame de l’Assomption, vue du mur dans lequel a été intégrée une base de colonne, avec en arrière-plan les autres murs constituant le prieuré médiéval.

Cl. C. Trézéguet, mars 2019, SAD 17

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Table des illustrations

Titre Geay, église Notre-Dame de l’Assomption, vue générale du tronçon N-S de la tranchée ouverte sur le flanc nord de l’église à la fin de la fouille. Apparaissent les murs médiévaux du prieuré, ainsi que les aménagements antiques qu’ils recouvrent (mires de 1 m).
Crédits Cl. R. Lopes, mars 2019, SAD 17
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/35363/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 740k
Titre Geay, église Notre-Dame de l’Assomption, vue du mur dans lequel a été intégrée une base de colonne, avec en arrière-plan les autres murs constituant le prieuré médiéval.
Crédits Cl. C. Trézéguet, mars 2019, SAD 17
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/35363/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 643k
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Pour citer cet article

Référence papier

Céline Trézéguet, « Geay (Charente-Maritime). Église Notre-Dame de l’Assomption »Archéologie médiévale, 50 | 2020, 260-261.

Référence électronique

Céline Trézéguet, « Geay (Charente-Maritime). Église Notre-Dame de l’Assomption » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 19 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/35363 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.35363

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Auteur

Céline Trézéguet

Service d’archéologie départemental de la Charente-Maritime

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Responsable d’opération

Céline Trézéguet

Service d’archéologie départemental de la Charente-Maritime

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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