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AccueilNuméros50Chronique des fouilles médiévales...II. – Constructions et habitats e...II. 1. – Opérations de terrainGermigny-des-Prés (Loiret). Oratoire

Chronique des fouilles médiévales en France en 2019
II. – Constructions et habitats ecclésiastiques
II. 1. – Opérations de terrain

Germigny-des-Prés (Loiret). Oratoire

Responsable d’opération : Line Van Wersch
Notice rédigée avec Fabrice Henrion
p. 261-262

Notes de la rédaction

Organisme porteur de la fouille : Université de Liège, Université catholique de Louvain

Texte intégral

1L’église de Germigny-des-Prés est considérée comme l’une des plus anciennes de France. Bâtie par Théodulf, au début du ixe s., elle faisait alors partie d’une villa dont aucune autre trace ne subsiste. À la suite des travaux entamés sur le site depuis 2015, à la publication des actes du colloque de 2016 (Sapin 2019) et dans le cadre d’un projet de recherches FRS-FNRS (Belgique) dirigé par les professeurs D. Strivay (Uliege) et L. Verlyspe (UCL), en 2019, un sondage a été ouvert au NE du chevet de l’église. Cette opération a été complétée par des forages géo-archéologiques et des analyses physico-chimiques sur les matériaux du bâti, dont les tesselles de la mosaïque carolingienne.

2En 1930, Léon Masson fait réaliser des fouilles au chevet de l’église et met au jour les murs des absidioles mais les informations manquent de précision et les relevés sont sommaires (Hubert 1931). Un nouveau sondage a donc été ouvert au nord de l’abside (fig.). Sous la terre végétale et les remblais sous-jacents, apparaît le comblement de la fouille de 1930, duquel émerge l’arase de l’ancienne sacristie et celle de l’absidiole détruites lors des restaurations du xixe s. La maçonnerie de l’absidiole, large de 0,44 m, est mise en œuvre avec des moellons de petits modules scellés au mortier de chaux orangé à beige. Si son parement intérieur est enduit avec un simple badigeon monochrome, le parement extérieur présente des vestiges de joints beurrés. Entre l’abside principale et l’absidiole, aucune réelle cohérence n’a été observée, la première semblant venir se coller à la seconde, fondée plus profondément. Dans l’absidiole, la fouille ancienne a laissé un témoin de la stratigraphie, amputée de ces relations directes avec la maçonnerie. Un sol d’occupation de mortier de chaux est posé sur sa forme, ou ragréage. Il succède à un premier sol de terre battue à la surface duquel se trouvent des lambeaux de mortier pulvérulent avec un fin ragréage en mortier de tuileau. La surface du premier sol correspond à l’arrêt de l’enduit préservé sur l’élévation. L’absidiole est datée par 14C de 663-778 AD (92.3 %), le premier sol de 662-774 AD (95.4 %) et le second de 686-880AD (95.4 %) (laboratoire Radiocarbon de Poznan). Si l’ensemble des datations est homogène, le faible liaisonnement entre l’abside orientale et l’absidiole pose question par rapport à la stricte contemporanéité des deux structures. Au sud du sondage, un mur correspond à un contrefort (fig.). Entre les constructions, la fouille s’est arrêtée sur une terre sombre ressemblant au premier sol de l’absidiole mais beaucoup plus riche en mobilier.

3Même si la majorité des terres cuites architecturales a été trouvée dans le remblai de 1930, les fragments antiques et alto-médiévaux indiquent leur utilisation, voire leur réutilisation, sur le site. Celles du haut Moyen Âge sont identifiées comme des productions de Saran. Associées aux fragments de modillons et à un fragment de chapiteau, les tuiles sont un élément supplémentaire pour nous aider à restituer l’apparence de l’édifice religieux au haut Moyen Âge. De même, la présence de plombs et de fragments de verre plat, certes peu nombreux, nous indique que des vitraux ont dû exister durant au moins une phase de l’édifice. Le fragment de sarcophage du haut Moyen Âge nous pousse quant à lui à nous interroger sur la nature de l’occupation et sur l’identité de ses utilisateurs. Des tessons de céramique du haut Moyen Âge avec des restes carbonisés sembleraient indiquer une occupation de type domestique dans les environs.

Germigny-des-Prés, oratoire, plan et orthophotographie du sondage ouvert et 2019.

Germigny-des-Prés, oratoire, plan et orthophotographie du sondage ouvert et 2019.

Dessin et photographie 3D G. Fèvre, CEM

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Table des illustrations

Titre Germigny-des-Prés, oratoire, plan et orthophotographie du sondage ouvert et 2019.
Crédits Dessin et photographie 3D G. Fèvre, CEM
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/35373/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 956k
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Pour citer cet article

Référence papier

Line Van Wersch et Fabrice Henrion, « Germigny-des-Prés (Loiret). Oratoire »Archéologie médiévale, 50 | 2020, 261-262.

Référence électronique

Line Van Wersch, Fabrice Henrion, « Germigny-des-Prés (Loiret). Oratoire » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 18 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/35373 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.35373

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Auteurs

Line Van Wersch

Université de Liège

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Fabrice Henrion

CEM Auxerre

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Responsable d’opération

Line Van Wersch

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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