1Le diagnostic archéologique a été réalisé au pied de l’église Saint-Martin à Grévilly. Quatre tranchées, réparties sur l’ensemble du périmètre de l’édifice religieux, ont été implantées en préalable à un projet de pose d’un réseau de drainage souterrain. Malgré la faible largeur de l’emprise, contrainte par la nature de l’aménagement, les observations effectuées autorisent quelques interprétations quant à l’évolution de l’espace autour d’une église au cœur des Monts du Mâconnais.

2La chronologie de l’occupation dans l’environnement de l’église peut ainsi désormais être rattachée à la période mérovingienne (v^e-viii^e s.). En l’état actuel des données, la datation des maçonneries du bâtiment actuel ne semble guère être antérieure au xii^e s., période pour laquelle la pratique de l’inhumation est attestée. La découverte et l’étude d’un important lot de graines – essentiellement de l’orge – provenant d’un petit coffrage enterré réutilisé comme sépulture pour un très jeune immature apporte un précieux témoignage sur les pratiques culturales de l’époque et questionne une nouvelle fois les liens entre l’église, la mort et les récoltes.

3L’opération a également mis en évidence la complexité de l’évolution de l’environnement de l’église au cours de la fin du Moyen Âge et des Temps modernes, puisqu’une pièce située au nord à la perpendiculaire de la croisée du chœur ainsi que des aménagements de circulation au sud de la nef ont été mis au jour.

4Enfin, la découverte de restes osseux atteste de la continuité de la pratique de l’inhumation au cours de la période contemporaine. Demeure la question de la topographie particulière de l’église, distante du bourg actuel ; la piste d’un statut particulier (monastique ?) constitue peut-être un élément de réponse.