Loches (Indre-et-Loire). Église Saint-Ours, ancienne collégiale Notre-Dame
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Année de l'opération :
2019Sujets :
église, église collégiale, aménagement et mobilier liturgique, choeur (architecture), château, dallage, autel, sépulture, caveauNature de l'opération :
fouille programméeNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Service de l’Archéologie du Département d’Indre-et-Loire
Texte intégral
1Une opération de fouilles programmées effectuée dans l’église Saint-Ours de Loches (ancienne collégiale Notre-Dame) a été initiée en 2019 par une volonté politique de retrouver le tombeau d’un personnage célèbre : le duc de Milan Ludovic Sforza (1452-1508), mort en captivité au château. Cette recherche a cependant été adossée à un projet d’étude plus global de l’église. À cette occasion, une nouvelle synthèse documentaire et archivistique a été réalisée, ainsi qu’une fouille de 26 m² dans la nef, visant à vérifier l’une des hypothèses possibles de localisation du tombeau recherché. Les résultats de l’opération permettent désormais de proposer une nouvelle synthèse des connaissances sur la collégiale du château de Loches, qui s’inscrit dans la continuité du programme de fouilles mené sur le site par le Service de l’archéologie du département d’Indre-et-Loire depuis 2013.
2Concernant les occupations du très haut Moyen Âge, la fouille n’a pas permis de découvrir d’éléments concrets de l’église dédiée à Marie-Madeleine pourtant mentionnée dans les sources écrites du vie s. Cependant, cette absence d’informations archéologique permet indirectement de développer de nouvelles pistes de réflexion sur la topographie historique de Loches au cours du haut Moyen Âge. Elle oblige en effet à remettre en cause l’idée traditionnellement formulée que le vicus et le castrum de Loches, évoqués dans les textes, constituaient une seule et même entité, mais que le castrum aurait été édifié sur le promontoire, à l’écart du vicus qui se développait probablement dans la vallée de l’Indre en contrebas.
3La mise au jour du mur nord de la nef de l’église collégiale comtale, fondée d’après une charte dès 963-965 par Geoffroy Grisegonelle, est l’un des faits importants de l’opération. Ce mur, édifié en moyen appareil réglé, constitue sans doute l’un des plus anciens témoignages de l’emploi de cette technique de construction. Cette fondation s’inscrit dans la mise en place des éléments constitutifs du « palais » que les comtes d’Anjou établissent à Loches à partir du xe s., et qui va être « monumentalisé » par Foulques Nerra. La collégiale primitive est en effet remplacée dès le début du xie s. par une nouvelle église plus vaste, par la suite augmentée au cours du xiie s. Les vestiges des anciens sols dallés de ces états romans ont été reconnus, présentant un bon état de conservation. Ces dallages conservaient par ailleurs les traces des aménagements liturgiques canoniaux : l’ancien jubé ainsi que les fondations de l’autel du Crucifix et de l’autel de la Vierge, de part et d’autre de l’entrée du chœur.
4C’est au-devant (à l’ouest) de ces aménagements, que plusieurs fosses sépulcrales vont être implantées à partir du xive s. jusqu’au xviiie s. Cinq tombes présentant des squelettes en position primaire (mais aussi de nombreux ossements en position secondaire) ont été explorées, ainsi que l’entrée d’un caveau au nord de la fouille. Les données de terrain, les analyses et l’enquête documentaire permettent de cerner avec précision les rythmes et les modalités de cette occupation funéraire. Parmi ces tombes, deux d’entre elles, malheureusement seulement partiellement dégagées, pourraient correspondre à deux sépultures recherchées : celle de Roland de Lescouët (mort en 1467) à côté duquel on aurait inhumé un peu plus tard le duc de Milan Ludovic Sforza (mort en 1508). Ces données partielles n’offrent toutefois aucune certitude à l’heure actuelle, mais constituent une piste prometteuse dans le cadre de la recherche ayant déclenché l’opération de fouille. Celle-ci devra être vérifiée par une nouvelle opération qui permettra de dégager la totalité de ces deux tombes et finaliser les analyses biologiques des squelettes.
5Enfin, les données de l’opération ont permis de cerner les modalités de transformation de l’église à la suite de la dissolution du chapitre en 1791 et de découvrir une dernière utilisation atypique du caveau funéraire datant de 1839.
Table des illustrations
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Titre | Loches, église Saint-Ours, ancienne collégiale Notre-Dame, plan de la collégiale avec localisation de la fouille de 2019. |
Crédits | DAO Sadil, P. Papin, 2019 |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/35463/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 995k |
Pour citer cet article
Référence papier
Pierre Papin, « Loches (Indre-et-Loire). Église Saint-Ours, ancienne collégiale Notre-Dame », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 265-266.
Référence électronique
Pierre Papin, « Loches (Indre-et-Loire). Église Saint-Ours, ancienne collégiale Notre-Dame » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 06 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/35463 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.35463
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