1L’opération archéologique menée dans le cadre de la mission d’étude diagnostic architectural confiée à Frédéric Didier (ACMH – 2BDM) sur le site de l’ancienne cathédrale Saint-Vincent de Mâcon a consisté en des observations archéologiques sur les élévations et en l’ouverture d’un sondage terrassé dans le square côté rue de Strasbourg. Il s’agissait d’apporter au maître d’œuvre des éléments de réflexion archéologique susceptibles d’aider à mieux comprendre le site, dans sa matérialité historique, afin de guider le projet de restauration, d’aménagement et de mise en valeur.

2Le sondage terrassé, ouvert dans la partie nord du square correspondant à l’emprise des deux premières travées de la nef détruite à la fin du xviii^e s., a mis au jour une succession stratigraphique depuis la nef contemporaine du massif occidental encore en élévation jusqu’aux derniers aménagements prérévolutionnaires. De l’état le plus ancien (xi^e s.) sont conservés les sols de chantier et d’occupation, en relation avec les maçonneries de support de pile et du gouttereau nord, auxquels succèdent un premier rehaussement des niveaux (xii^e s.) et une reprise du gouttereau nord (enduits conservés), puis un second en lien avec les reconstructions gothiques dont subsiste une partie des élévations.

3L’ouverture de ce sondage était en partie motivée par la recherche d’éléments susceptibles d’éclairer l’hypothèse d’une crypte occupant toute la surface de la nef, du transept et du chœur. À ce stade des investigations, aucun indice archéologique n’accrédite cette hypothèse qui toutefois n’est pas entièrement abandonnée, cette supposée crypte pouvant être située un peu plus à l’est et n’occuper qu’une partie de la nef.

4Les observations menées sur les élévations apportent une vision nouvelle et plus globale sur le massif occidental traditionnellement daté du début du xi^e s. Les datations 14C réalisées sur des prélèvements de bois des poutres de chaînage incluses dans la maçonnerie de la tour nord, et donc nécessairement contemporaines de son chantier, donnent des résultats situés entre la seconde moitié du x^e et la première moitié du xi^e s. Ces résultats peuvent être resserrés et considérés comme un terminus post quem autour de l’an Mil et la première moitié du xi^e s., sinon le premier tiers. Seule une étude archéologique plus poussée, tant en élévation qu’en fouille, pourrait permettre d’affiner ces résultats et de mieux comprendre le site. Mais, d’ores et déjà, ces datations maintiennent le Vieux-Saint-Vincent parmi les plus anciens massifs occidentaux encore en élévation.