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Chronique des fouilles médiévales en France en 2019
II. – Constructions et habitats ecclésiastiques
II. 1. – Opérations de terrain

Pessines (Charente-Maritime). 17 rue Saint-Gilles, pa AB 84,85 et 86

Responsable d’opération : Jean-Paul Nibodeau
p. 271-272

Notes de la rédaction

Organisme porteur de la fouille : Inrap

Texte intégral

1Avec cette opération de diagnostic au sud de l’église Saint-Gilles, l’occasion nous était donnée d’explorer le sous-sol du bourg de Pessines dont l’histoire et les origines sont extrêmement mal documentées.

2Dans un environnement où la forêt est encore omniprésente, le bourg de Pessines présente un habitat très diffus. Si l’église y semble centrale, elle n’en conditionne pas pour autant l’organisation du bâti.

3Le projet d’aménagement qui occasionne cette intervention s’inscrit dans un espace, au sud et à l’est du chevet de l’église, qui peut être identifié comme celui d’un prieuré-cure qui dépendait de Saint-Vivien de Saintes.

4Si la tuile gallo-romaine est fréquente sur le site, la plus ancienne trace d’occupation mise au jour ne remonte pas au-delà des ixe-xe s., sous la forme d’une petite fosse.

5Deux fossés d’orientation ONO-ESE se succèdent au milieu du terrain, ils furent comblés au cours des xie-xiie s. et disparurent définitivement au xiiie s. sous des apports de calcaire, de torchis calcinés et de débris de tuiles. Une grande fosse de forme quadrangulaire, située au SE des fossés, est comblée durant la même période. Elle présentait un aménagement interne, banquette ou muret, qui laisse penser qu’il pourrait s’agir d’une partie excavée d’un habitat.

6À l’ouest, un important amas pierreux recouvrait, tout en les remplissant, une série de fosses alignées N-S. Leur fonction nous échappe (supports pour des constructions ? sépultures ou fosses silos). Cet aménagement est attribuable au xiiie s. et à la première moitié du xive s.

7La construction de l’église, de par le style de sa façade, est attribuable à la fin du xiie s. ou au xiiie s.

8À l’est du chevet, au moins une sépulture est aménagée dans un coffre de pierres brutes, placé à l’intérieur d’une fosse creusée dans le substrat argileux et qui semble en recouper de plus anciennes. Les dalles de couverture apparaissent à 1,25 m de profondeur, mais l’ouverture des fosses se trouve seulement à 0,65 m de la surface du sol actuel. Elles sont scellées par un remblai attribué à la seconde moitié du xive s.

9Une sépulture d’enfant, probablement un périnatal, était aménagée dans la fondation primitive du chevet. Ce dernier a fait l’objet d’une reconstruction dont on voit aisément la reprise sur le mur gouttereau sud. La mise en œuvre des matériaux et les traces de taille nous font supposer une reconstruction dans la seconde moitié du xixe s. À cette occasion le sol extérieur est rehaussé d’environ 0,50 m.

10Le long de la façade sud, le bâti qui y est appuyé ne paraît pas être antérieur au xviiie s. Les fondations médiocres sont peu profondes, le bâtiment le plus à l’est (ancien chai ?) a été démoli au début du xxie s. pour dégager l’élévation de l’église.

11S’il est envisageable de lier l’implantation de l’église Saint-Gilles aux grands défrichements qui affectent les forêts de la Saintonge occidentale, il convient de noter une nouvelle fois dans ce secteur la présence d’une occupation, certes modeste, dès le haut Moyen Âge.

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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Paul Nibodeau, « Pessines (Charente-Maritime). 17 rue Saint-Gilles, pa AB 84,85 et 86 »Archéologie médiévale, 50 | 2020, 271-272.

Référence électronique

Jean-Paul Nibodeau, « Pessines (Charente-Maritime). 17 rue Saint-Gilles, pa AB 84,85 et 86 » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 19 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/35578 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.35578

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Auteur

Jean-Paul Nibodeau

Inrap

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Responsable d’opération

Jean-Paul Nibodeau

Inrap

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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