Les Pins (Charente). Église prieurale N.-D. de La Vaure
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Année de l'opération :
2019Sujets :
église priorale, clocher, absidiole, presbytère, modénature, coupole, remploi, ferrier, sculpture, pierre tombale, tuile, cimetièreChronologie :
Protohistoire, âge du Fer, Second âge du Fer, époque médiévale, Moyen Âge classique, époque contemporaineNature de l'opération :
fouille programméeNotes de la rédaction
Organisme porteur de la fouille : Laboratoire d’archéologie du musée d’Angoulême
Texte intégral
1Située en bordure de l’ancien village de La Vaure, à proximité de la fontaine « miraculeuse » dédiée à sainte Agathe, l’église priorale Sainte-Marie de La Vaure dépendait du chapitre de Saint-Florent de La Rochefoucauld. Citée pour la première fois en 1122, elle était commune à la paroisse de La Vaure et au prieuré du même lieu au xiiie s., époque où il n’y restait plus qu’un seul moine. D’après l’abbé Nanglard, une source non précisée désigne l’édifice comme église Sainte-Agathe, qui a donc changé de vocable et n’est plus qu’une vicairie perpétuelle. Cet auteur indique que, peu avant 1640, son église et son presbytère étant ruinés, la paroisse fut supprimée et son territoire partagé entre Chasseneuil, Les Pins et Saint-Mary. En 1862, il ne restait plus de l’église qu’une partie de l’abside semi-circulaire avec ses baies sous arcades en plein cintre et une partie de la nef, tandis que les voûtes étaient déjà détruites, comme le décrit F. Marvaud. Les pierres de l’édifice ont ensuite servi à construire les maisons alentour et on retrouve un chapiteau, une base ornée et deux pierres tombales dans le jardin de la maison située au-dessus de la parcelle, ainsi qu’un fût de colonnette dans le voisinage.
2Après le débroussaillage du site par son propriétaire en août 2017, il restait en faible élévation l’hémicycle de l’abside principale, la travée droite qui la précède, une partie du mur ouest du bras sud du transept et le gros pilier cruciforme de l’angle NE de la croisée du transept. Les arases des autres murs affleuraient sous la végétation et ont été dégagées au printemps 2018, à l’été 2018 et 2019. Il s’agissait d’une église cruciforme, conformément aux plans des prieurales de l’Angoumois. Ici, il existait deux bras du transept, une nef voûtée assez courte de trois travées, étayées par deux contreforts au nord comme au sud et une façade épaisse aux contreforts d’angle très soignés à plusieurs ressauts. Son portail n’a pas été délimité précisément, car il fait partie des zones de l’édifice les plus perturbées et pillées. Par la forme de ses puissants piliers au soubassement orné, la croisée du transept pouvait supporter une coupole sur pendentifs et éventuellement un clocher. Les deux bras du transept ne sont pas symétriques, avec un changement d’orientation pour le bras sud. Une absidiole a été accolée sur le bras nord du transept et apparaissait déjà sur la photo aérienne de l’édifice. Une autre absidiole prolonge le bras sud, non orientée et tournée vers le sud, comme dans les édifices préromans, rendant le plan de cette église unique en Angoumois.
3Divers mortiers ont été utilisés pour construire l’édifice. D’une part, un mortier brun jaune clair qui devient gris clair en séchant pour les absidioles nord et sud ; d’autre part, il s’appuyait contre le mortier blanc pour les parties orientales, qui semblent les plus anciennes : bras du transept, piliers de croisée et dernière travée de la nef compris. Par la base ornée qui en a été détachée et par son appareil à joints minces, cette partie est datable du second quart du xiie s. Ensuite, du mortier rose lie les murs de la nef et de la façade et recouvre en partie le mortier blanc. Cette partie occidentale a donc été construite, voire reconstruite, lors d’une seconde campagne de travaux. La jonction entre les deux parties de l’édifice est située dans la troisième travée de la nef, à 1 m en amont de la croisée du transept. Une reprise de fondation de l’absidiole sud et du bras sud du transept a eu lieu au plus tôt au xiiie s. Enfin, du mortier beige friable peu solide a été utilisé pour réparer à l’économie le pilier SE de la croisée du transept et pour clôturer la jonction entre bras sud et croisée. Il s’agit d’une réparation plus tardive que la construction de la nef, probablement moderne, d’autant plus qu’on retrouve du mortier beige au-dessus du rose sur le mur nord de la nef.
4L’édifice était couvert de tuiles plates fixées par une cheville en bois et de tuiles creuses, parfois à ergots, d’après les fragments trouvés dans les niveaux de démolition.
5Un cimetière ni délimité ni localisé existait autour de l’édifice. Des sépultures réduites et perturbées ont été retrouvées à l’extérieur de l’angle sud de la façade et contre la pile NO de la croisée du transept. Les pierres tombales recensées dans le voisinage le confirment aussi. L’édifice a été implanté sur un ou plusieurs ferriers remontant à la Tène finale (ier s. avant n. e., datation par 14C). Une occupation antique est aussi à envisager, avec les quelques tessons gallo-romains et les fragments de tuiles à rebord résiduels retrouvés sur divers secteurs.
Table des illustrations
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Titre | Les Pins, plan phasé de l’église Sainte-Marie. |
Crédits | Topographie V. Miailhe, P. Neury, Inrap ; DAO : M. Coutureau, Inrap |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/35588/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 421k |
Pour citer cet article
Référence papier
Sylvie Ternet, « Les Pins (Charente). Église prieurale N.-D. de La Vaure », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 272-273.
Référence électronique
Sylvie Ternet, « Les Pins (Charente). Église prieurale N.-D. de La Vaure » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 15 février 2021, consulté le 21 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/35588 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.35588
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